Le mystère reste entier depuis la disparition de Jeanne D’Arc Muedzu, 45 ans et mère de deux enfants, le 3 mars dernier au mont Eloumdem dans les environs de Mbankomo.
Résolue à élucider cette énigme, la famille ne compte pas baisser les bras. Aussi a-t-elle porté plainte le 7 mars au Commissariat du 15 e arrondissement à Odza contre le nommé Emmanuel Manandjou, pasteur dans une église de réveil baptisée « La Mission pour la restauration divine », sise à Ekoumdoum à Yaoundé.
L’affaire actuellement en instruction au parquet de Ngoumou dans la Mefou-et-Akono, région du Centre, a permis d’entendre les deux parties hier devant le juge d’instruction. Le prévenu, détenu à la prison principale de Ngoumou, était accompagné de son conseil. A en croire Michel Wouoguem, chef de famille de Jeanne D’Arc Muedzu, « le tribunal de première instance d’Ekounou avait été saisi pour cette affaire. Celui-ci s’est déclaré incompétent pour la connaître. Raison pour laquelle l’affaire a été transférée au parquet de Ngoumou, parce que jugé plus compétent. »
Toujours d’après le chef de famille, tout a commencé le samedi 2 mars dernier, lorsque Jeanne D’Arc Muedzu décide d’effectuer un pèlerinage de deux jours avec huit autres fidèles de la congrégation religieuse, dont elle est membre. Ils ne sont pas seuls dans ce périple qui les mènera au Mont Eloumden à la périphérie de Yaoundé. Le Rev. pasteur Emmanuel Manandjou sert de guide. « C’est le fils de notre sœur qui nous a informé de sa disparition le lundi 4 mars parce qu’elle était supposée regagner son domicile la veille. Et lorsque nous avons appelé le pasteur pour avoir des nouvelles, celui-ci nous a fait comprendre que c’est à leur retour dimanche qu’il s’est rendu compte que notre sœur ne faisait pas partie des effectifs. Et que tôt dimanche matin, jour présumé du retour, elle s’est levée vers 4h et il pensait qu’elle partait faire ses besoins. Il ne s’est pas inquiété pour autant », confie le chef de famille.
Depuis, c’est le mystère autour de cette disparition. « Nous étions surpris de voir le pasteur nous apporter les effets personnels de notre sœur constitués entre autres des vêtements et sous-vêtements qu’elle portait le jour de sa disparition. Depuis lors, le pasteur essaie de nous convaincre en disant que notre sœur est vivante et qu’elle reviendra sans pour autant fournir des preuves », ajoute Jacqueline Puemo, sœur aînée de la disparue. La famille, anxieuse, espère retrouver la disparue en vie au bout de ce procès.