Cameroun – Brigade Anti-Sardinards: La brigade extérieure de Maurice Kamto

C’est eux qu’on a vu à l’œuvre en train de saccager l’ambassade du Cameroun à Paris. Ils ont choisi de s’appeler Brigade Anti-Sardinards, en
abrégé B.A.S.

Le choix de l’expression Anti-Sardinards vient du fait que, des sandwichs constitués de pain et de sardines en conserves étaient régulièrement distribués aux populations, lors des du Rassemblement meetings Démocratique du Peuple Camerounais.
Et ils se sont donnés pour mission depuis la proclamation des résultats de la présidentielle du 07 octobre dernier de boycotter, hors du Cameroun, tous les artistes qui avaient soutenu le président Paul Biya et avaient participé au grand concert de soutien, gratuit, qui s’était tenu au Palais des sports de Yaoundé le 06 octobre, veille du scrutin.

L’émergence de cette Brigade Anti-Sardinards, dont l’ampleur est allée croissante, constitue sans doute, l’une des conséquences les plus inédites et
inattendues de la dernière présidentielle camerounaise et de la fin du rêve présidentiel de Maurice Kamto. Une semaine plus tard, la Brigade Anti-Sardinards est créée par un groupe d’activistes parisiens. Et ils choisissent comme porte-parole l’activiste camerounaise Salomene Tchaptchet Yankap.
Pour la Brigade Anti-Sardinards, composée pour la plupart de migrants camerounais en Europe et en Amérique du Nord, ces artistes étaient allés à la soupe, « alors que le pays souffre, avec un homme au pouvoir depuis trente-six ans », comme le martèle l’un des leurs, Emmanuel Kemta. Un appel au refus du résultat de la présidentielle et du boycott des artistes ayant chanté pour Paul Biya ou le RDPC est lancé et relayé notamment lors de la première marche de protestation contre la victoire du président Biya, organisée le 22 octobre devant l’ambassade du Cameroun à Paris.

La chanteuse de bikutsi K-Tino est l’une des premières à avoir subi les foudres de la Brigade Anti-Sardinards. Prévu à Paris le 31 octobre dernier, son concert a finalement été annulé. Deux jours plus tard, le chanteur Ben Decca, qui fêtait en 2018 ses trente-cinq ans de carrière, n’a pas pu se produire à l’Espace Noisy-le-Sec, en région parisienne. Le lendemain, c’est Coco Argentée, une autre chanteuse de bikutsi, qui verra son concert annulé en Allemagne. Le même jour, au restaurant Le Palenke, à Nice, dans le sud de la France, K-Tino a tentera, en vain, de contourner cette interdiction de chanter. Depuis, les mots d’ordre de boycott se sont multipliés en Europe et aux Etats-Unis. Le boycott s’est poursuivi, avec des conséquences financières très importantes pour les artistes bannis et pour les promoteurs qui se sont risqués à les programmer. Les concerts qu’ils organisent en dehors du continent sont en effet l’une de leurs principales sources de revenus.

Des représentants venus de Belgique, d’Italie ou encore des Pays-Bas, se sont réunis à Paris en décembre 2018 afin de coordonner leurs actions, voire de structurer le mouvement. Instruits par Maurice Kamto, la Brigade Anti-Sardinards appelle l’armée camerounaise à lui faire allégeance et à se mettre à la disposition du vainqueur, selon elle, de la présidentielle du 07 octobre 2018.

Les partisans du MRC à l’extérieur demandent à Paul Biya de reconnaitre sa défaite et de « se retirer dignement ». Ils appellent le peuple camerounais à se mettre debout et ont clairement annoncé depuis plusieurs semaines qu’ils se réservaient le droit de mener toute action légitime, selon eux, au Cameroun et en Occident pour faire échec a toute tentative de Paul Biya de s’accrocher au pouvoir. Le saccage de l’Ambassade du Cameroun et l’occupation des autres ambassades en Europe fait partie d’une stratégie longuement élaborée et coordonnée par Maurice Kamto. Une dynamique que la Brigade Anti-Sardinards doit notamment aux réseaux sociaux. Lors de l’assaut de l’ambassade du Cameroun à Paris, le saccage a été systématiquement filmé et transmis aux partisans connectés avec injonction de partager en mondovision.

Composée presqu’exclusivement d’originaires de la province de l’ouest, la rigade Anti-Sardinards mobilise beaucoup de femmes qui occupent en permanence les réseaux sociaux, mais aussi des militants, des anarchistes et des sans-papiers qui en veulent à leurs missions diplomatiques. Un des reproches récurrents entendus d’ailleurs à Paris étant que l’ambassade de Paul Biya est pleine de Betis. Ce qui évidemment est faux.
Mais après ce qui s’est passé samedi dernier à Paris, on ne peut en effet pas dissocier la dimension ethnique et même tribaliste tant dans l’action du C.O.D.E que dans celle de son nouveau bras armé qu’apparait étre désormais la Brigade Anti-Sardinards dévouée à Maurice Kamto. Depuis octobre dernier, et après des débuts quelque peu confus, le mouvement s’est organisé. Il a confié à Emmanuel Kemta plus connu sous le nom de Combattant Kemta, membre du C.O.D.E, la direction des opérations d’envahissement des ambassades du Cameroun en Europe et, particulièrement, celle de Paris, la plus grande et la plus prestigieuse des représentations diplomatiques du Cameroun.

L’essentiel du Cameroun N°231 p7

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