Cameroun – Affaire Fecafoot : Le grand tourbillon

Fécafoot

Entre guerre de communiqués et contre-communiques, l’organisation de l’Assemblée générale extraordinaire de l’instance faitière du football national qui se tient ce 13 juillet à l’hôtel Mont Febe de Yaoundé traduit le grand cafouillage et aussi les intérêts qui entourent le contrôle et la gestion du football au Cameroun. La rédaction de la Nouvelle Expression revient sur les dernières heures tendues qui ont précédé la tenue de cette Assemblée générale.

«Le Cameroun est un pays très compliqué. C’est quand l’Assemblée générale de la Fecafoot va se tenir jusqu’ à la fin que je serai convaincu que cela a eu lieu. Ne soyez pas surpris que demain matin comme à d’autres occasions, qu’on envoie une escouade de l’armée au Mont-Febe pour dire que cette Assemblée générale est interdite. Plus rien ne me surprend dans ce pays.», Ce commentaire d’un journaliste de sport au Cameroun traduit à suffire l’inquiétude de ce reporter qui sera bel et bien à l’hôtel Mont Febe de Yaoundé pour vivre ce qui va se passer là-bas. Plus qu’un simple commentaire, sa déclaration traduit son exaspération face à la crise au sein de la fédération camerounaise de football et surtout guerre qui prend une autre ampleur à l’approche des joutes électorales dans cette fédération. Scandalisé, celui qui feint ne pas comprendre ce qui se passe autour et dans la Fédération camerounaise de football parle d’affaire de gros sous et surtout des grands enjeux.

En effet la réaction de ce chroniqueur sportif qui sonne comme une interpellation et une révolte est motivé par la guéguerre qui entoure la tenue de l’Assemblée générale Extraordinaire de la Fecafoot de ce 13 juillet 2021 portant adoption des textes. En effet arrivée en fin de mandat, le bureau exécutif de la Fecafoot déchu par décision du Tribunal arbitral de sport (Tas) du 15 janvier 2021 qui assurait l’intérim avait été mandaté de toiletter les textes de la Fecafoot, d’organiser des élections avant de céder le fauteuil. Une chose que Seydou Mbombo Njoya et les membres de son bureau étaient effectivement en train de faire jusqu’à ce 12 juillet 2021 ou tout dégénère.

Alors que l’Assemblée générale de la fédération camerounaise de football visant à adopter les textes est convoquée et annoncée depuis des mois pour ce 13 juillet 2021 à l’hôtel Mont-Febe, un communiqué du sous-préfet de Yaoundé II vient interdire la tenue de cet évènement. Selon les termes de ce communiqué N°00000046/ D/J06-02/SP, rapportant une interdiction de réunion publique, l’Assemblée générale de la fédération camerounaise de football, est interdite pour «non respecter des textes en vigueur, Non-respect des sentences rendues par le Tas, et la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Comité nationale olympique et sportifs du Cameroun, induisant l’inéligibilité des personnes convoquées à cette Assemblée générale du 13 juillet 2021. Non-respect de ses propres textes par la Fecafoot».

Bien avant le communiqué de Mamadi Mahamat, sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé II, un communiqué de Narcisse Mouelle Kombi ministre des sports et de l’Education Physique signé le 8 juillet dernier, jetait déjà l’anathème sur cette Assemblée générale. Saisi par la Fecafoot les 15 juin et 5 juillet 2021 dernier pour l’informer du lancement du processus de révision des textes organiques et l’élection à la Fecafoot et solliciter la désignation de deux Commissaires du gouvernement à l’Assemblée générale extraordinaire de validation des textes, le Pr Narcisse Mouelle Kombi relevaient quelques manquements de nature à vicier la procédure. Parmi ces éléments le ministre des Sports et de l’Education physique mentionnait que la feuille de route et la correspondance Fifa validant les projets de textes de même que le chronogramme du processus électoral n’ont pas été envoyé au ministère des sports, conformément à la loi No 2018/0/4 du 11 juillet 2018 portant organisation et promotion des activités physiques et sportives au Cameroun. Il note pareillement que la désignation de l’Ag pour adopter les textes a profondément été critiquée entre autres. Ce texte certainement exploité par le sous-préfet de Yaoundé II a mentionné au passage quelques cas de violation des textes. Notamment le non respecter des textes en vigueur, Non-respect des sentences rendues par le Tas, et la Chambre d’arbitrage et de conciliation du Comité nationale olympique et sportifs du Cameroun, induisant l’inéligibilité des personnes convoquées à cette Assemblée générale du 13 juillet 2021. Non-respect de ses propres textes par la Fecafoot».

Après le communiqué du sous-préfet de Yaoundé II, c’est aller dans tous les sens. La Fecafoot a certainement saisi la caf et la Fifa qui ont immédiatement réagit. Dans un communiqué conjointement signé par Veron Mosengo secrétaire générale de la Caf et Fatma Samoura de la Fifa, ils ont confirmé leur soutien à la Fecafoot et davantage le fait que le processus électoral en cours au Cameroun et piloter par le bureau Exécutif de la Fecafoot qui assure l’intérim sont conformes aux décisions du Tribunal Arbitral de sport.

Quelques temps seulement après ce communiqué, le Sous-préfet de Yaoundé II au courant de cette soirée du 12 juillet 2021 va refaire un autre communiqué pour autoriser l’assemblée générale initialement interdite. Ce qui constitue une curiosité. En fait, il faut dire que cette situation n’est pas nouvelle au Cameroun. Les affaires de la fédération camerounaise de football ont toujours orchestré des faits divers. Quand ce ne sont pas les membres de l’Assemblée générale de la Fecafoot qui se livrent en spectacle à travers des guéguerres et autres conflits qui vont jusqu’à affecter la vie civile, C’est cette instance faitière de football qui entretient les conflits avec sa tutelle vice-versa. Selon des informations, ces faits présagent certainement un processus électoral à la Fecafoot tumultueux comme par le passé. On ne perd rien à attendre.

Herve Villard Njiele

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *