Cameroun: 143 milliards de Fcfa pour le refinancement de la Sonara

Cette entreprise surendettée a réussi à mobiliser cet argent sur le marché bancaire local.[pagebreak]Pour restructurer, moderniser, étendre sa capacité et refinancer la société nationale de raffinage (Sonara), le gouvernement, l’un des plus gros créanciers de cette entreprise a décidé d’identifier le mode d’emploi devant conduire à sa remise à flot à travers divers mécanismes. C’est ainsi que la banque Bgfi, retenue comme conseil financier de l’Etat dans cette opération, en compagnie d’autres acteurs du secteur bancaire, Afriland First Bank et la Société générale, a identifié plusieurs points saillants de cette opération : améliorer la situation financière de l’entreprise question de regagner la confiance des banques, accélérer la réalisation de phase II du programme de modernisation de la raffinerie et proposer toutes les solutions permettant de diminuer le manque à gagner dû à la Sonara.
Car, avec 400 milliards de Fcfa de créances dues par l’Etat, une dette astronomique vis-à-vis des fournisseurs de 550 milliards de Fcfa, un déficit de 150 milliards de Fcfa pour son fonds de roulement et des besoins de 400 milliards de Fcfa afin d’assurer le lancement de la phase II de son projet de modernisation, la raffinerie camerounaise qui ploie sous des besoins de 1500 milliards de Fcfa, n’avait pas d’autres choix que de solliciter le concours de l’apport de ses partenaires de toujours. Selon le gouvernement, une partie de cette dette a été titrisée et des montants ont été versés en espèces à la société. Seulement, l’avantage de ce mécanisme réside dans le fait qu’il diffère le paiement mais dans le même temps, agit de façon négative sur le fonds de roulement qui s’érode.
C’est ainsi qu’un pool de huit banques avec pour chef de file de cette syndication Bgfi bank, ont signé un crédit relais de 143,5 milliards de Fcfa ainsi que des conventions de nantissement avec le gouvernement mardi dernier à Yaoundé dans le but d’assurer son refinancement. Grâce à cette convention de crédit relais, les banques renouvellent leur confiance à la Sonara qui, en début d’année dernière, avait déjà subi les foudres de ses partenaires asphyxiés par cette dette colossale qui menaçait selon la banque africaine de développement de provoquer un effet domino sur l’économie en cas d’effondrement.
Au-delà des fonds dont va bénéficier l’entreprise, elle a déjà reçu une partie des fonds qui lui ont permis de rester à flot et de faire face à divers engagements. Bien plus, le conseil financier de l’Etat a déjà élaboré un schéma global de refinancement et utilisera une technique financière pour l’acquisition d’un hydrocrakeur d’une valeur de 400 milliards de Fcfa, afin de relever la compétitivité de l’entreprise. Pour Ibrahim Talba Malla, l’entreprise «atteint le bout du tunnel qui permettra d’avoir une raffinerie qui fonctionne normalement sans trop de peine».

PCA

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