En lice pour un second mandat le 24 novembre prochain, le Bâtonnier sortant ne ferait pas l’unanimité au sein d’un Conseil de l’Ordre où quelques affidés entendent jouer la carte du changement.
Assemblée générale élective des avocats au Barreau du Cameroun se tiendra le 24 novembre 2018 au Castel Hall de Bali à Douala. A quelques deux semaines de cette grand’messe, c’est l’effervescence au sein d’un barreau et d’un conseil de l’Ordre plus que jamais divisés au sujet de la candidature du Bâtonnier Me Ngnié Kamga, en lice pour un second mandat. Le Bâtonnier sortant traînerait de nombreuses casseroles qui font dire à nombres de ses collaborateurs au sein du conseil de l’Ordre qu’il ne serait plus l’homme de la situation dans le cadre d’un second mandat à la tête de l’Ordre des avocats du Cameroun. Sa trop grande proximité avec le pouvoir serait l’un des principaux reproches faits à celui qui a succédé le 31 janvier 2015 à Francis Sama. Ce copinage maintes fois décrié à l’occasion de la gestion de la grève des avocats anglophones aura accentué les clivages entre pro et anti Bâtonnier. Et lorsque éclatent les revendications des avocats stagiaires recalés victimes de certaines injustices selon eux, la quotte de Ngnié Kamga qui avait déjà pris un sacré coup plongera dans les abîmes. Ses démêlés avec la justice dans une rocambolesque affaire d’escroquerie pendante en septembre dernier devant le juge d’instruction près le Tgi du Lom et Djerem à l’Est qui émettra un mandat d’arrêt contre lui, ne militaient pas à l’époque des faits pour une candidature du Bâtonnier sortant. Mais depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Me Ngnié Kamga semble avoir pris du poil de la bête.
Mandat d’arrêt contre le Bâtonnier Ngnié Kamga
La grève des avocats anglophones ayant été désamorcée, les avocats stagiaires recalés au concours du Barreau ayant retrouvé le chemin de leurs cabinets de stage et les poursuites du Tgi du Lom et Djerem arrêtés, le Bâtonnier sortant se présente aujourd’hui comme un candidat plus que jamais crédible pour sa propre succession. Mais pour conclure l’essai, il lui faudra faire face à une adversité qui s’annonce très rude. Plusieurs challengers sont en passe de lui contester les atouts qui ont été les siens à l’occasion de la précédente élection en 2015. Du coup son challenger naturel Charles Tchakoute Patie peut se frotter les mains. Par ailleurs, d’autres jeunes loups aux dents longues à l’instar d’Abdoul Bagui, Philippe Memong ou Patrice Um sont aux aguets. La guerre des clans a commencé. L’élection du Bâtonnier du 24 novembre 2018 sera palpitante. D’ores et déjà, le président de l’Assemblée générale élective annonce la couleur. Nicodemus Ndessi Halle ne passe pas par quatre chemins pour afficher sa détermination à organiser une élection crédible et apaisée. L’objectif étant qu’au petit matin de dimanche 25 novembre 2018, le Bâtonnier élu fasse l’unanimité au sein du Barreau. Il faudra éviter des querelles de chiffonnier au cours de cette Assemblée générale. Raison pour laquelle, martèle le président de l’Assemblée générale, une seule affaire sera inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale : l’élection du Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Cameroun.
Élu Bâtonnier de l’Ordre des avocats au Barreau du Cameroun le 31 janvier 2015 à Douala, Me Francis Ngnié Kamga n’a pas vu le temps passer. Il aura passé 4 ans au lieu de 2 à la tête du Barreau. Le mandat du Bâtonnier est de 2 ans renouvelable une seule fois. Certains avocats affirment qu’il a rempli ses deux mandats et qu’en raison de sa qualité de patron du Barreau c’est lui qui est censé booster l’organisation de l’Assemblée générale élective. Se remémorant le Bâtonnat interminable d’Eta Besong, ces hommes en robes noires disent qu’il a aussi abusé de ses fonctions.
