Assainissement à Yaoundé 2 : Opération coup de poing au marché Melen

marché Melen destruction

Des comptoirs de certains commerçants ont été cassés par les agents de la mairie créant une atmosphère de violence.

« Cassez-nous, oui, cassez tout. Le mauvais cœur va vous tuer. Vous écrasez les marchandises mises à l’abri » s’écrie Frida Ngam en pleine rue au quartier Melen, ce mercredi 8 septembre 2021. Elle regarde, déboussolée et impuissante, l’engin de la mairie, remuer l’étalage et le box qui lui auront servi durant 24 mois de comptoir pour la vente des fruits. Désormais elle n’a plus de site où exercer son activité. En larmes, elle explique : « c’est tout mon petit capital qu’ils écrasent, je venais d’acheter ces marchandises et c’était ma seule source de revenus. Désormais je n’ai plus rien. Comment vais-je faire avec les enfants qui viennent de reprendre l’école. Leurs pensions ne sont même pas encore payées… ».

Comme elle, tous les commerçants victimes des casses crient leur ras le bol et menacent :« On verra la suite attendez ! ». Seulement, la casse ne serait pas l’unique cause de la colère de ces commerçants. Ils dénoncent un manque de communication de la part de la mairie de Yaoundé 2, qui n’aurait pas averti de la descente musclée. « Ils n’ont même pas avisé. Nous sommes ici chaque jour et n’avons eu aucun avis de déguerpissement. C’est le mauvais cœur c’est tout », explique un commerçant dudit marché.

Afin d’encadrer la manœuvre, la mairie a fait appel aux agents de la police, dans le but d’éviter des débordements. Pointés du doigt, ceux-ci expliquent : « la mairie est entrain de déguerpir ceux des commerçants qui ont occupé illégalement le trottoir en y installant leurs comptoirs.
Etant donné que c’est sur notre territoire, nous avons été sollicités pour encadrer et éviter que cela ne dégénère ». Des explications qui ne rassurent pas les victimes courroucées. Qui profèrent des insultes. « Vous cassez les pauvres qui ne payent pas bien ce que vous demandez et vous laissez les autres », laisse entendre un homme avant de prendre le large. Le mécontentement des uns et des autres n’a en rien empêché la poursuite des travaux de ces agents, visiblement décidés à faire le ménage sur cette route obstruée par l’occupation inappropriée des trottoirs.

Thomas MVONDO

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