Cameroun: L’Université de Douala sacrée championne des Universiades 2017

Le tenant du titre, l’Injs, a été détrôné à Bamenda, samedi dernier. Il peut désormais s’estimer heureux d’avoir renversé la vapeur.
Le recteur de l’Université de Douala, François Xavier Etoa, croupit sous le poids des médailles glanées par son institution à l’issue des 20èmes jeux universitaires organisés à Bamenda, dont la clôture a eu lieu le 29 avril 2017. A chaque montée sur le podium de son athlète, le chef de cette institution académique reçoit un métal de plus, accroché à son cou par un lauréat qui jubile. Il en est de même des trophées et prix. C’est que l’équipe de football venue de Douala a dominé son adversaire, l’Université de Yaoundé I, sur un score étriqué d’un but à zéro. Une victoire qui vient enfin réconforter le vainqueur, qui a réalisé un bond de plus, pour se hisser au sommet du classement général des jeux-U, avec 14 médailles en or, 12 en argent et 5 en bronze, pour un total de 31 métaux. Le rêve de l’Injs se voit désormais brisé. Au cours de cette finale de football trépidante, chez les messieurs, le match est dur, au point où, l’Université de Yaoundé I, classée 4ème avec 10 métaux précieux sur 36, tente de concrétiser ses efforts, en vain. Avec de nombreuses occasions manquées, elle voit l’or s’effondrer à ses yeux. Même la 3ème place sur laquelle ses supporters ont misé à la tribune a fini par lui échapper. Yaoundé I se contente d’une médaille en argent, une de plus, comme un lot de consolation. Sur les 17 institutions, 8 ont été représentées au sport paralympique et 3 ont décroché l’or : Yaoundé II (04), Udla (03) et Yaoundé I (03). D’où la sortie des autorités administratives : «Vous avez pu dompter la difficulté conjoncturelle pour atteindre votre objectif à ces jeux», encourage le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo. Dans sa verve habituelle, voisine de la rhétorique, dans un anglicisme châtié, le chancelier des ordres académiques n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude à tout le parterre de convives. Au moment où les rideaux se referment définitivement sur la compétition, cette année, la Fédération nationale du sport universitaire (Fenasu), reste convaincue qu’une autre flamme des Jeux universitaires s’allumera l’an prochain à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, qui devrait elle aussi gagner le pari, voire relever le défi. Malgré un contexte teinté de contraintes sécuritaires liées à l’expansion du terrorisme qui écume cette région depuis quelques mois.

Vandalisme
Le village des Jeux-U a été le théâtre de la montée du phénomène de vandalisme. La scène qui s’est produite dans la soirée du 27 avril dernier a fait état d’actes ignobles perpétrés au sein du campus, à Bambili. Des individus non identifiés ont fait irruption dans ces lieux, défonçant des véhicules, cassant des vitres, avant d’emporter tout leur contenu. Parmi les victimes, l’Université de Dschang a vu son car éventré. Un acte que certains responsables de cette institution académique ont aussitôt assimilé à un sabotage.

Fractures
Environ dix cas de fractures et de blessures graves ont été enregistrés durant les Jeux-U. Les athlètes victimes ont été conduits à l’hôpital régional de Bamenda et placés sous soins intensifs. Le personnel médical rassure d’ailleurs que leur vie n’est pas en danger. Sur place, 14 points médicaux permettaient d’assurer la couverture sanitaire, aux côtés de la Croix rouge et d’une Ong de lutte contre le Vih-sida. Cette dernière a offert au grand public une centaine de consultations, gratuites.

Paralympisme
Le triomphe des athlètes vivant avec un handicap a été hautement apprécié. A la fin des compétitions, la détermination se lit sur les visages des concurrents, placés sur les pistes d’une course de 1500 mètres aérodynamiques. Le top départ est donné pour six coureurs sur le starting-block. L’épreuve remportée par Francis Biloa de Yaoundé II vaut de l’or. Le vainqueur réalise un chrono de 5 min 13s. Il est talonné de près par Samuel Makani de l’Université de Dschang (argent) et Duclair Mebou (bronze). L’Université de Yaoundé I, qui occupe la 3ème place avec 3 médailles en or, sur un total de 6, après les universités de Yaoundé II (4 or) et Dschang (3 or), n’entend pas se lasser. Malgré tout, les lauréats réclament que la Fenasu les introduise au classement général et non qu’ils soient marginalisés au regard d’une compétition entièrement à part.

Robert Nkaké, à Bamenda

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *