Affaire des coupures de l’électricité à Yaoundé 100 millions de FCFA pour abattre Eloundou Essomba par voie de presse

Le satisfecit que suscite l’implémentation diligente par le Minee des grands projets énergétiques du Président Biya, matérialisée par la mise en fonction des barrages Hydroélectriques de Memve’ele, Mekin ; la magistrale gestion des dossiers Sonara dont le rapport a été livré dans les délais et de l’incendie du BGRM de Yaoundé dont la restauration complète est annoncée pour la fin de semaine hérissent les poils de ses détracteurs.

L’homme qui au soir même de sa nomination à la tête du Ministère de l’Eau et de l’Energie, a refusé de cossues enveloppes de billets de banque expédiées par certains concessionnaires de services publics de l’énergie au Cameroun, est aujourd’hui la cible d’une cabale médiatique ourdie par des lobbies d’affaires auxquels se sont associés des frères du village qui ont juré de le voir écarté du gouvernement…

Au Cameroun la presse est incontestablement libre…

On peut considérer que la presse a le droit de porter un regard singulier sur les évolutions du pays, un regard nourri de ses propres préjugés et poncifs, tributaire d’une grille de lecture à contre-poil, qui préférera toujours décrire un Cameroun fantasmé plutôt que le Cameroun fantasmant, le Cameroun réel, porteur d’espoirs, celui que nous vivons, celui que nous sommes. On connaissait alors l’hostilité d’une certaine presse pour le pouvoir de Yaoundé. On ne s’en émeut guère, en règle générale, même lorsque cette hostilité se manifeste par une lecture très partielle, voire partiale de l’actualité du Cameroun, ou par des jugements à l’emporte-pièce sur nos dirigeants et leur capacité à manager les défis, les crises, les fractures…

Ainsi, lorsqu’en ‘’une’’ des journaux publient depuis les incendies de la Sonara et du poste de distribution BRGM de Yaoundé qui, pour sa part a provoqué une vague de coupures d’électricité dans la cité capitale, qu’Eloundou Essomba, Minee est :‘’malc hanceux’’ pour certains ou ‘’coupable’’ et ‘’doit démissionner’’ ou ‘’être limogé’’, pour d’autres l’on ne peut que sortir de sa réserve. Car sous le fallacieux prétexte, d’une sémiotique des problèmes de fourniture de l’énergie au Cameroun, nos confrères se targuent en réalité de démontrer une certaine impuissance du Ministre de l’Eau et de l’Energie face à la pression des préoccupations des populations.

Ponce-pilatisme : Eneo se défausse sur le Minee

Arrivé au Gouvernement en mars 2018, Eloundou Essomba n’est en aucun cas l’initiateur des projets et programmes dont il a la responsabilité. Seul le sceau de la continuité du service public, l’y implique directement. Et à ce propos l’homme a répondu présent, par son doigté managérial, le Minee a négocié et obtenu avec brio le financement du projet Nachtigal sur la Sanaga dont les travaux se poursuive à rythme satisfaisant, il a fait accélérer les travaux des barrages de Memve’ele et de Mekin…

Pour ce qui est de l’incendie du 07 août 2019 survenu sur le poste électrique du BRGM (du nom de l’ancienne Brigade de Renseignements Géologiques et Miniers), située au quartier Melen et qui a causé un déficit de 60 MW dans la ville de Yaoundé provocant d’énormes dégâts du fait de la dégradation de 19 cellules consumées par les flammes, il serait purement de mauvaise aloi d’en imputer la responsabilité à l’actuel Minee. En effet, dans un rapport d’enquête sur ce regrettable évènement, il est consigné qu’Eneo est entièrement responsable des délestages dans la ville de Yaoundé. Une explication existe : le document révèle que « les cellules utilisées au poste de Melen étaient vétustes, elles 2017 par Eneo » qui pour des raisons occultes n’ont pas été renouvelés par le concessionnaire.

Pourquoi Eneo n’a-t-il pas renouvelé les cellules ? Selon des sources internes à l’entreprise, le coût onéreux desdites cellules est la cause même de leur non renouvèlement par l’opérateur. Environ 600 millions de FCFA est ce qu’il faut débourser pour chaque cellule. Englué dans des rétro-commissions avec le Ministre d’alors, la société Eneo avait préféré se limiter à croquer les bénéfices générés par l’exploitation sachant qu’elle partirait en 2019. C’est ainsi que retardant malicieusement le remplacement des équipements, Eneo s’était alors livré à un chantage vis-à-vis du Gouvernement. il se trouve que quelques semaines avant, Eneo avait commandé en France 12 cellules de marque Scheider. Et ces cellules commandées étaient bloquées au Port de Douala pour les contraintes de paiement des taxes de dédouanement. Ce qi signifie en d’autres termes, que les experts d’Eneo étaient déjà au courant des difficultés que connaissait le poste source de Nkolbikok du fait de la vétusté des équipements de ce poste.

Dans ce cas, s’il y a à réclamer la tête d’un dirigeant, on devrait naturellement réclamer celle du Dg d’Eneo.
Pourquoi nos confrères ne l’ont pas fait ? Pourquoi l’évitent-ils ? C’est basique.
Chaque entreprise digne de ce nom constitue régulièrement son stock de pièces de rechange. Eneo le fait-il régulièrement ? Pourquoi dans la perspective de l’organisation de la Can 2019, Eneo n’avait-il pas pensé à créer un poste source supplémentaire pour sécuriser la fourniture de l’électricité à la fois dans la ville de Yaoundé et dans les villes abritant les sites des compétitions ? Voilà autant de questions qui mettent à l’index Eneo. Eneo voulait-il provoquer un soulèvement populaire afin d’obliger l’Etat du Cameroun à financer l’acquisition des cellules ?
Voilà autant de questions qui mettent à l’index Eneo.

Philippe Liam Essomba, La République Presse N°032 du 20 août 2019

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