Mondial Féminin : les Lionnes perdent Manga Ambassa et Manuela Batamag

Manga Ambassa et Manuela Batamag

La fuite de deux joueuses de l’équipe féminine de handball du Cameroun lors du récent Tournoi de France, à quelques jours du Championnat du monde féminin de handball 2023, vient rappeler le manque criant de débouchés pour les sportives dans leur pays. Contraintes à un exil intenable, nombre d’entre elles n’ont d’autre horizon que l’émigration clandestine, au péril de leur vie.

La désillusion de joueuses face à un avenir bouché

Lorsque Manga Ambassa et Manuela Batamag prennent la décision de disparaître à Caen, où elles disputaient un tournoi de préparation avec les Lionnes, elles savent pertinemment qu’aucun Eldorado sportif ne les attend au pays.

Malgré leur engagement et leurs sacrifices pour représenter les couleurs nationales, ces deux jeunes femmes resteront des citoyennes de seconde zone, survivant avec quelques maigres subsides octroyés au compte-goutte par une fédération exsangue.

Le sport camerounais, ce parent pauvre livré au dénuement

La vérité est qu’au Cameroun, le secteur sportif dans son ensemble vit dans une précarité indigne d’un pays qui a brillé sur tant de podiums. Faute de politique volontariste, athlètes et entraîneurs manquent cruellement de moyens, quand ils ne cumulent pas plusieurs jobs pour joindre les deux bouts.

Alors que des stars locales comme Roger Milla ou Samuel Eto’o ont fait et font encore la renommée du pays à l’étranger, leurs héritiers peinent aujourd’hui à survivre, ballotés au gré des maigres subsides du Ministère des Sports quand ils ne sont pas tout simplement ignorés.

L’exil ou la galère : le triste dilemme des Lionnes

Face à ce dénuement, de plus en plus de sportives n’ont d’autre choix que de tenter leur chance à l’étranger, même clandestinement. Quitte à tourner le dos à la sélection nationale, comme ces deux handballeuses.

Car quel avenir peut leur offrir le Cameroun ? Celui de talents gâchés et abandonnés sur le bord de la route. D’où une émigration massive des jeunes qui hypothèque l’avenir du sport local et de ses forces vives.

C’est tout le paradoxe d’un pays qui brille par ses champions, mais ne leur offre aucune chance ou presque de s’épanouir sur leurs terres natales. Seul l’exil semble être une porte de sortie, aussi périlleuse et incertaine soit-elle.

Joël Mbida, 237online.com

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