Ces deux thèmes sont au cœur de la visite de travail et d’amitié qu’effectue depuis hier Muhammadu Buhari à Yaoundé.De l’avis de nombreux observateurs avertis, la rencontre effective depuis hier à Yaoundé, entre les présidents camerounais et nigérians – dont les pays sont en proie à la barbarie terroriste de Boko Haram – pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère dans la guerre contre cette secte criminelle. Si ce premier tête à tête entre Muhammadu Buhari et Paul Biya suscite autant d’espoir, aussi bien côté nigérian que camerounais, c’est d’abord en raison du contexte sécuritaire dans lequel il intervient. Yaoundé et Abuja sont tous les deux acquis à l’option d’une réponse commune au problème de la sécurité transfrontalière et principalement de la menace incarnée par Boko Haram. Sur ce point précis, la visite de travail et d’amitié du président Buhari au Cameroun va-t-elle permettre de relancer le projet de la Force mixte multinationale (Fmm) pour laquelle le Nigeria s’est engagé à contribuer au financement à hauteur de 100 millions de dollars.
Maintes fois annoncée, l’entrée en service de cette force dont le commandement échoit à Abuja, est toujours attendue. Toujours au plan sécuritaire, les échanges entre Paul Biya et son hôte pourraient porter sur le droit de poursuite qui a quelque engendré les tensions entre les deux pays. Selon l’expert en questions de sécurité et de défense, Aimé Raoul Sumo Tayo, « si cette option était retenue, il faudrait que les règles de conduite et d’engagement fermes soient clairement définies ». Il faut préciser que l’une des résolutions du sommet de Paris du 17 mai 2014, consacré à la sécurité au Nigeria prévoyait la mise en place de patrouilles mixte notamment camerounaises et nigérianes.
Egalement au cœur de cette visite du président Buhari, la question de l’économie. Premier partenaire commercial du Cameroun devant la France et la Chine, le Nigeria représente un marché potentiel de 177 millions de consommateurs. La signature le 11 avril 2014, de
l’accord commercial permet au Cameroun d’exporter sur le marché
nigérian des produits comme
le savon, les huiles végétales, les objets d’art, le textile ou encore
la poudre de cacao. La coopération économique entre les deux pays est en passe d’être boostée par la mise en œuvre de nombreux projets. C’est le cas de la construction d’un pont sur le Mayo-Tiel visant à faciliter la circulation des biens et des personnes entre les deux Etats ou du forum d’affaires qui pourrait déboucher sur l’annonce de la mise en place d’une cimenterie Dangote à Yaoundé.
Signalons dans la suite des présidents Paul Biya et Muhammadu Buhari, la présence de tous les patrons des régions (excepté l’Extrême-Nord) et Etats frontaliers des deux pays. Il s’agit dans le détail, côté Nigeria, des gouverneurs des Etats de Borno ( Kashim Shettima), Adamawa (Jibrilla Bindow), Akwa Ibom (Emmanuel Udom), Benue ( Samuel Ortom), Cross River (Ben Ayade), Taraba (Darius Ishaku).
[b]Yanick Yemga[/b]
