Tribalisme : les Sawas de Douala ne veulent pas d’un allogène pour monarque

Manifestation des chefs à Besseke

Hommes femmes et jeunes gens autochtones de Besseke l’ont fait savoir ce vendredi matin à travers une manifestation au rond point Bonaberi. 

Mais à l’allure où les choses se dessinent, la décentralisation tant attendue, risque faire plus de dégâts que de bienfaits pour lesquels elle est mise en place.

Le processus de mise en place des Conseils régionaux, dans la cadre de la décentralisation en cours au Cameroun, étale au grand jour la fragilité du tissu social, du vivre ensemble et de l’intégration nationale. En effet, la perspective des élections régionales et ses enjeux, sont à l’origine des tensions dans certaines localités. C’est le cas à Besseke, un quartier du village Bonassama-Bonaberie, dans l’Arrondissement de Douala 4eme. Successeur de son père Amadou Tanko qui a régné pendant plusieurs décennies comme chef, le jeune Camille Amadou Tanko est aujourd’hui contesté comme chef de Besseke. 

Les hommes, femmes jeunes gens, autochtone de Besseke, ont manifesté ce vendredi matin malgré la pluie, pour dire qu’ils ne veulent plus un allogène comme Monarque. « L’arrêté préfectoral qui désigne Monsieur Tanko Chef de 3e degré du quartier Besseke, constitue une menace grave de trouble à l’ordre public et de déstabilisation du vivre ensemble au sein de notre communauté. La décision du Préfet est non seulement en porte-à-faux avec les us et coutumes Sawa, mais elle viole la loi » a déclaré le porte-parole des manifestants devant le Sous-Préfet de Douala 4eme. Ce dernier s’est vu remettre un courrier adressé au Préfet du Wouri dans lequel, l’autorité administrative est priée de revenir sur sa décision afin de « sauvegarder la paix sociale au sein de notre communauté ».

Il faut souligner que ce cas de contestation n’est que la pointe visible de l’iceberg, et que les jours qui viennent verront des manifestations de même nature dans plusieurs autres localités où les soient disant allogènes y sont en grand nombre. Le 12 septembre prochain, pour ne citer que cet exemple, les chefs traditionnels de 3ème degré du Mungo prendront d’assaut l’esplanade de la préfecture de Nkongsamba, pour une revendication similaire. Ils ont d’ailleurs appelé les Sawas du Cameroun à venir leurs prêter main forte.

Ce faisant ils ignorent ou font semblant d’ignorer que lorsqu’une communauté est fortement représentée dans un environnement donné, elle est en droit d’avoir à sa tête un chef, qui selon l’importance du nombre de personnes qui lui sont favorable, peut être élevé au rang de chef de 3ème, 2ème, voir même 1er degré. Il se n’agit ni plus ni moins d’un problème de représentativité.

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