Covid-19: Les travailleuses du s*exe adoptent de nouvelles stratégies

Une rue au Cameroun

Le coronavirus frappe à ce jour pratiquement tous les pays du monde. Les gouvernants, dans l’optique d’endiguer la propagation de la pandémie ont arrêté divers mesures qui fragilisent entre autres les couches sociales les plus vulnérables.

Dans cette crise, à Yaoundé, les pro*stituées, ont adopté de nouvelles stratégies pour ne pas ressentir les effets néfastes de la pandémie. Les filles de joie, comme l’on a tendance à les appeler semblent ne pas vouloir abandonner de sitôt leur profession de prédilection, en raison de la fermeture des débits de boissons, des restaurants et les lieux de loisirs à 18 heures dans la ville de Yaoundé. En effet, face à cette mesure, les travailleuses de s*exe de la Mobil Essos, dans l’arrondissement de Yaoundé V ont mis en place une nouvelle stratégie pour assurer leur gagne-pain quotidien. Selon nos sources, comme stratégie, celles-ci ont décidé d’offrir désormais leurs services à domicile.

Pour éviter de se faire contaminer, une pros*tituée ayant requis l’anonymat explique: « Nous avons à notre entrée un seau d’eau de 20 litres avec robinet et du savon pour le lavage des mains. J’ai mon thermomètre avec moi, quand un client désire avoir les ébats sexuels, je prends d’abord sa température. Si c’est plus de 37°, je peux m’engager avec lui, sauf s’il paie bien. Au cas contraire, je ne prends aucun risque », avoue-t-elle.
En ce qui concerne les distilleuses de plaisir de la montée Anne-rouge à Yaoundé, beaucoup de prostituées sont à l’arrêt. Ornéla a 35 ans et 10 années de prostitution. Quand le coronavirus s’est avéré sérieux, elle a tout de suite arrêté le travail. « Et cela a été la même chose pour toutes les filles dans mon coin », assure t-elle. « La nuit » ne marche plus. Depuis plus d’un mois, toutes les issues sont bloquées. Il n’y plus personne au quartier administratif quand il est 18 heures. Plus que les boîtes de nuit comme le « printemps » et du « Safari night-club » qui retenaient les gens sont fermées. Le centre-ville de Yaoundé après 18heures est devenu un quartier fantôme », explique-t-elle. Ornéla joue avec son smartphone en faisant défiler sa galerie de selfies. Moulée dans sa robe rouge des grands soirs, la jeune fille ronge son frein. A cette heure de la nuit, elle devait être dehors à arpenter les rues, à la recherche des clients. Mais à cause du coronavirus, elle est couchée sur son pauvre matelas à se tourner les pouces.

Modalités

Par contre, dans les quartiers Ekounou ; Mvog-Atangana Mballa et carrefour Carrière de la ville aux sept collines, malgré la fermeture de débits de boissons, le commerce du se*xe tourne en plein régime. Le carrefour Carrière abrite une agence de voyage qui fait la ligne Yaoundé-Bafoussam. Ce carrefour de l’arrondissement de Yaoundé II, est toujours grouillé de monde. Les travailleuses de se*xe n’hésitent pas à proposer leurs services aux voyageurs. Là-bas aucune mesure barrière n’est respectée. « Nous avons les mêmes problèmes que les autres camerounais, nous avons aussi besoin des mesures d’accompagnement, au cas où cette mesure est adoptée par le gouvernement ». D’après Kati, certaines prostituées ne pourront faire face à cette crise. « Notre travail n’est pas officiel, nous sommes toute en location, nous vivons au jour le jour. Si nous ne travaillons plus, comment va-t-on payer le loyer ? » Elle est particulièrement inquiète pour les prostituées de la crise anglophone.

A mini-ferme, Melen, dans l’arrondissement de Yaoundé VI, le plus vieux métier du monde se porte plutôt bien malgré la fermeture des débits de boissons. Une fois dans ce carrefour de l’ambiance, à partir de 18 heures, on peut observer une file des filles de joie alignée au long de la route. Elles approchent les piétons pour les proposer leurs services. « Je loge dans une chambre avec une copine, la journée c’est 1000Fcfa, donc 30 000Fcfa le mois, si c’est un mois de 30 jours. J’ai un dispositif de lavage de mains à l’entrée de ma chambre. Comme dans les entreprises et autres lieux public, tous mes clients lavent les mains avant toutes négociations ». Selon les informations recueillies, certains clients passent la journée tandis que d’autres passent la nuit avec ces filles en laissant de fortes sommes.

« J’ai créé un compte Facebook, où mon numéro Whatsapp est affiché. Je gère maintenant mes clients sur Whatsapp. Si vous voulez une bonne fille pour vous détendre alors les modalités sont les suivantes : 3heures 10.000Fcfa ; la journée 15000F Cfa ; toute la nuit 25000F Cfa. Nb : le transport, c’est vous qui payez », peut-on lire dans le message que Nadine a envoyé à son client à Whatsapp. A Mini-Ferme actuellement, avec un plat d’Eru et une bière, un client peut embarquer une fille dans une chambre de passe-passe. Les clients se font rares. « Tous les prix sont permis. Les recettes ont dégringolé. Avant la covid-19, je travaillais parfois 15000F cfa la soirée, depuis, la fermeture des bars, j’ai à peine 5000F Cfa maintenant », se lamente une pro*stituée. Notons qu’au Cameroun, le bilan sanitaire dressé par le ministère de la santé, fait état de 1163 cas de contaminations confirmés ; 329 guéris ; 176 hospitalisés ; 33 oxygénothérapie et 43 morts.

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