Cameroun – Port de Kribi : De nouvelles révélations sur le départ de Kpmo

Kribi conteneur

Le groupement à capitaux camerounais, attributaire de la gestion du terminal polyvalent au port autonome de Kribi depuis juillet 2018 quitte le navire en juin 2020.

Au-delà de l’expiration de son contrat de gestion en régie, le consortium paie le prixd’une bataille acharnée en haut lieu. C’en est terminé pour Kpmo au port autonome deKribi ! On entendra plus parler de ce groupement d’entreprises camerounais qui jusqu’ici gérait le terminal polyvalent de cette place portuaire dès le 30 juin prochain. L’appel d’offres international restreint pour la concession des activités de développement, d’exploitation et de maintenance du terminal polyvalent lancé le 17 janvier 2019 par Patrice Melom, directeur général du port autonome de Kribi est clair.Depuis le 14 juin 2019, le nom de l’entreprise retenue pour la succession de Kribi Port Multiple Operators, Kpmo, est connu. Il s’agit du groupe philippinIctsi. Ce dernier s’en est sorti la tête haute parmi quatre autres groupements. CoegaCorporation et Transnet, Marsa Maroc et AllF3, Medlog et Wide ressources limited, Port Anvers et Sinotrans-ComexasContainer Terminal Service. Le groupement camerounais, Kpmo, composé de 9 sociétés de la place portuaire dont Apm, Transimex et Sapem n’a pas eu droit au sursis.

Selon une source qui a requis l’anonymat, « l’appel d’offres international restreint lancé par le directeur général du port de Kribi, Patrice Melom, excluait déjà Kpmo de la course malgré le fait qu’il ait géré en régie le terminal avec succès.» Simple vérité de lapalissade. Le document avait effectivement arrêté les cinq groupements qui devaient soumissionner à l’appel d’offres. L’on évoque également la volonté de ramener le philippin au port de Kribi. Car en 2008, Ictsi perdait l’appel d’offres international portant sur «le financement, la construction et l’exploitation du port en eau profonde de Kribi» au profit du consortium Bolloré/CmaCgm/Chec après une intervention de la présidence de la république.

De la gestion de Kpmo

Si le départ de Kpmo du terminal polyvalent du port de Kribi est vu par des observateurs comme l’échec d’un lobby, le personnel sur place n’hésite pas
à s’en féliciter. Docker au sein de cette organisation pendant huit mois, Beauregard B. ne garde pas sa langue dans la poche lorsqu’il évoque les misères subies. « Kpmo ne devait pas gérer ce terminal. Ils ont été incompétents à tous les niveaux», dit-il. Il poursuit que, « Les ouvriers de Kpmo avaient régulièrement les arriérés de salaire. Ils étaient les seuls sur toutes les entreprises qui opèrent au port de Kribi. En plus, il arrivait parfois qu’après un quart de service, les dockers traversent l’enceinte du port à pied pour aller faire l’auto stop à l’extérieur faute d’un véhicule pour le transport du personnel.» Les mêmes plaintes resurgissent lorsqu’il évoque le traitement salarial. « À Kpmo, le docker pouvait être payé à 2500
Frs la journée », conclut-il.

Landry TSAGA

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