Cameroun : Près de deux mois sans eau à Nkolmesseng, quartier de Yaoundé

Eau rare a Nkolmesseng

Depuis lors les habitants sont contraints à divers artifices pour s’approvisionner en eau.

Au quatier Nkolmesseng, le quotidien des habitants se transforme en calvaire au fil des jours. Pour Evelyne Nkou, résidente de la place, cela fait pratiquement deux mois que l’eau est devenue une denrée rare. « Nos robinets sont complètement à sec depuis le début du mois de juillet. Pour avoir un peu d’eau, on puise seulement à la source de bel air. Et tous les jours, c’est la même routine », explique-t-elle. Chaque jour, que ce soit en matinée ou en soirée, la jeune dame et ses enfants s’attèlent à la quête de l’eau. Bidons, bouteilles, bassines et seaux sont les ustensiles avec lesquels Evelyne se procure de l’eau au quotidien bien que l’accès aux sources d’eau soit difficile. « Ce n’est vraiment pas facile pour moi. J’envoie même souvent les enfants parce que je ne peux pas m’en sortir seule. La route n’est pas bonne. Si j’avais assez d’argent pour acheter de l’eau constamment au forage, je n’allais pas souffrir autant. Actuellement, c’est chacun qui vit son calvaire à son niveau ».

Evelyne n’est pas la seule à subir ce supplice pour se procurer de l’eau. La famille Atangana aussi est dans le même bateau. Comme tous les autres riverains, pour Ghislain Benjamin de ladite famille se tient régulièrement face au puits. « Je suis le seul garçon de la famille. Raison pour laquelle on m’a attribué cette tâche. Chaque soir, après avoir puisé l’eau au puits pour diverses utilisations, je vais au forage pour chercher l’eau à boire. Mais, c’est mon seul travail. En dehors de ça, je ne fais rien d’autre », confie le jeune homme. Il poursuit : « Je m’inquiète juste pour mes études. Rentrer des classes et puiser de l’eau, ce sera très pénible. Je n’aurai pas le temps pour lire mes cahiers sauf si les parents m’allègent la tâche en achetant les bidons d’eau minérale comme ils l’ont promis. Mais, je me demande pourquoi l’eau tarde à revenir dans les robinets. C’est peut-être à cause des travaux routiers ». Ce ne sont que des cris de désolation partout. Personne ne sait véritablement pourquoi l’eau tarde à être disponible à Nkolmesseng. Certains sont malheureux tandis que d’autres s’en réjouissent. Obana lui n’a aucun problème. Il utilise son forage. Il le met également à la disposition des autres habitants moyennant un paiement. Le seau de 25 litres coûte 25 francs cfa.

D’après le personnel à pied d’œuvre sur le tronçon routier Lycée bilingue-Tradex éleveur, ce sont les travaux de constructions de la route qui ont endommagé les canaux de distribution d’eau potable. Raison pour laquelle Camwater a mis Nkolmesseng parmi les quartiers fermés dans le cadre du rationnement. « Ce sont les travaux qui ont cassé les tuyaux d’eau. C’est pourquoi Camwater ne distribue plus de l’eau dans cette zone-ci. Nkolmesseng fait partie des quartiers privés d’eau. Pour un bon moment, on ne peut pas envoyer l’eau ici sinon, elle va se perdre », indique un technicien. La rotation des bassines, seaux et calebasses est loin d’être terminée pour les résidents de Nkolmesseng.

Roseline Ewombe Eboa / 237online.com

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