Cameroun – Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo: Faire de la Cnps une entreprise moderne à l’horizon 2017

Mekulu

Le Dg de la Cnps parle des controverses autour de son action et de ses défis.Monsieur le directeur général, avez-vous l’impression d’être victime d’une cabale médiatique au vu des accusations dont vous êtes assez fréquemment l’objet et qui sont relayées par la presse ?
Je suis peut-être un bon client pour, je préfère dire, une certaine presse ou certains médias visiblement à la solde de certaines officines, dans le but certainement de nous distraire et de nous détourner de nos missions et de la réalisation de nos objectifs. Le premier de ces objectifs est le doublement du nombre de citoyens camerounais couverts par la sécurité sociale, objectif, je le rappelle, fixé par Son Excellence Monsieur le président de la République, Paul Biya en personne. Il est possible que nos résultats dans ce domaine comme dans bien d’autres, ne plaisent pas à tout le monde et c’est le plus surprenant ! Mais, vous savez, un penseur a dit que les grands esprits discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements et les petits esprits discutent des personnes.
Je préfère donc que nous discutions des idées, des valeurs qui emmèneront notre pays vers l’émergence. Les médias font ce qu’ils estiment être leur travail. Ils sont l’expression même de la vitalité de la démocratie camerounaise. Et, parlant de moi, je ne sais pas si les médias dont vous parlez ont-ils jamais été un jour tendres à mon égard ? Je préfère donc les laisser où ils se trouvent, d’autres s’en chargeront. Mais, dans votre métier, vous avez une maxime avec laquelle vous ne transigez pas : les faits sont sacrés, les commentaires libres.
Il restera constant que la Cnps du Cameroun à la tête de laquelle le chef de l’Etat a bien voulu nous placer est une entreprise résolument tournée vers la modernité et qui a décidé, toute proportion gardée, d’apporter sa modeste contribution à la construction du Cameroun émergent à laquelle le président de la République nous invite tous. Notre objectif à l’horizon 2017 est donc de faire de la Cnps, une entreprise moderne, capable de rendre à ses usagers/clients et à l’immédiat, un service de qualité, en toute responsabilité sociale. C’est ce à quoi nous nous attelons chaque jour en toute sérénité et qui nous a valu une fois de plus, le 3 décembre dernier à Casablanca au Maroc, une reconnaissance internationale à travers sept prix de « bonnes pratiques », décernés par l’Association internationale de sécurité sociale (AISS).

L’institution dont vous avez la charge doit relever l’important défi de l’extension de la sécurité sociale au Cameroun. Où en êtes-vous avec ce chantier ?
Il s’agit d’un objectif majeur. Nous devons doubler, en ce qui nous concerne, le nombre de Camerounais couverts par la sécurité sociale. Le date line de fin 2015, fixé par le chef de l’Etat pour l’atteinte de cet objectif capital n’est plus loin. Il est d’ailleurs présent de manière permanente dans nos esprits. Vous comprenez que dans ces conditions, nous n’avons pas de temps à consacrer à la distraction. L’assurance volontaire dont la Cnps a la charge de la mise en œuvre permettra certainement de relever le nombre de citoyens ayant accès à la protection sociale, du fait que désormais, elle va assurer la couverture sociale des catégories de la population qui, de par la loi, en étaient exclues. Vous le voyez, la Caisse nationale de prévoyance sociale est un organisme qui capitalise les espoirs des millions de Camerounais et de l’Etat. Elle joue un rôle de premier plan dans le dispositif institutionnel mis en place par les pouvoirs publics, dans la politique du président de la République de lutte contre la pauvreté et d’amélioration des conditions de vie des citoyens. Elle n’est donc pas un instrument avec lequel on peut jouer ou qu’il faut gérer au gré des intérêts personnels. Seul l’intérêt général doit primer et primera toujours, quelles que soient les personnes en cause.

Un certain nombre d’institutions publiques et privées ont contracté une énorme dette sociale vis à vis de la Cnps. Cette situation n’est-elle pas susceptible d’entamer votre capacité à vous acquitter de vos missions ?
Certes, le niveau de la dette sociale qui représente le montant des cotisations sociales non reversées à la Cnps par les entreprises publiques, parapubliques et privées est important ; il s’agit quand même de 60 milliards de francs CFA au 31 décembre 2013 ! Mais, pour le moment, au regard de notre solidité financière, la Cnps est capable de faire face à tous ses engagements, partout et à n’importe quel moment. Les principes de gouvernance et de rigueur budgétaires en vigueur à la Cnps nous permettent de gérer dans la transparence et avec efficience, les ressources financières de l’entreprise que nous consacrons pour l’essentiel, au payement des droits de tous nos clients et, bien évidemment, aux investissements pour l’avenir. Parce que nous avons le devoir d’assurer la pérennité de la Cnps. La Caisse nationale de prévoyance sociale doit encore continuer d’exister dans les décennies à venir, pour apporter une couverture sociale et complète à un maximum de citoyens, ainsi que nous le demande le chef de l’Etat, SE M. Paul Biya.
Cela dit, l’incivisme de certains employeurs est non seulement préjudiciable pour l’avenir de l’entreprise à long terme, mais aussi et surtout, elle constitue une sérieuse hypothèque pour l’avenir des employés de ces structures dont la prise en charge sociale et le payement des pensions ne seront pas assurés, du fait que leur entreprise ne reverse pas les cotisations sociales à la Cnps. Je rappelle que la législation fait obligation à chaque employeur, quels que soient sa nature et son statut, de s’immatriculer à la Cnps et de payer intégralement ses cotisations sociales. C’est, non seulement un devoir républicain mais, une exigence non négociable. Notre régime de sécurité sociale est basé sur la solidarité. Cela signifie que ceux qui travaillent cotisent pour ceux qui sont à la retraite. Lorsque que ceux qui travaillent ne cotisent pas, ils plombent la chaîne et compromettent par voie de conséquence, l’avenir des milliers de travailleurs qui pourraient se retrouver sans aucune ressource une fois admis à faire valoir leurs droits à la retraite. Cette situation est inadmissible.

Comment comptez-vous recouvrer ces dettes ?
La Cnps a, pendant longtemps, privilégié la conciliation, la compréhension et la sensibilisation. Nous avons même offert à ceux qui ont manifesté leur bonne volonté à payer, des facilités allant jusqu’à la réduction voire, l’annulation de toutes les pénalités de retard qui se chiffrent en dizaines de millions de francs CFA. Il est évident qu’après tant d’années de tolérance, la Cnps doit engager avec résolution la solution de cette question qui est, comme je l’ai dit, une sérieuse hypothèque sur l’avenir des milliers de retraités de ces entreprises en indélicatesses. Nous allons user de toutes les voies de droit. Vous êtes certainement informés de ce que nous avons engagé dans toutes les dix régions du pays, des poursuites judiciaires contre certains employeurs dont l’incivisme est avéré.
Mais, la Cnps n’évolue pas dans une tour d’ivoire. Nous savons, après analyse minutieuse, que toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne et donc, présentent des situations financières variées : Il y en a qui sont véritablement en difficulté et, de ce fait, ne parviennent pas à apurer leurs arriérés de cotisations sociales dues à la Cnps, empêchant ainsi la prise en charge sociale de leurs travailleurs. Dans ces conditions et lorsque la bonne foi est prouvée, la CNPS, en tant qu’entreprise citoyenne et républicaine, est disposée à accorder des facilités qui peuvent aller du payement d’un acompte à l’effacement total ou partiel des pénalités, en passant par la négociation d’un moratoire.
Il y en a aussi, dans la longue liste des entreprises présentant des débits importants vis-à-vis de la Cnps, qui, visiblement n’accordent aucune importance aux opérations d’immatriculation, de télédéclaration et de payement intégral des cotisations sociales, préalables à la prise en charge de leurs travailleurs. A cette catégorie d’employeurs ainsi qu’à celle dont la mauvaise foi est manifeste. Après une ultime sensibilisation, la CNPS a opté de passer à l’étape supérieure de la répression, par l’usage de tous les pouvoirs que lui confère la loi.

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