Eugène Calliope Shema, diplômé de la prestigieuse école de journalisme de l’Université de Yaoundé II (ESSTIC), vient de publier aux éditions proximité un ouvrage de 138 pages qui de fond en comble remue les difficultés et les entraves de la presse camerounaise dans le processus de la recherche et la diffusion de l’information. Un chef d’œuvre dans le domaine de la recherche en sciences de l’information et de la communication, que les gestionnaires publics et les professionnels de la communication gagneraient à lire.
Cet ouvrage est un essai qui remonte en surface, les difficultés de la presse à assurer le droit à l’information des citoyens : les menaces à la sécurité des professionnels des médias et les persécutions de ces derniers dans différents contextes; l’emprise des groupes politiques, économiques, religieux sur les médias entravant leur indépendance éditoriale; le mauvais traitement salarial des journalistes limitant par-là leurs initiatives en matière d’investigation et de reportages; l’absence ou la faiblesse de la régulation des médias dans des environnements où prolifèrent les discours de haine et toutes sortes d’organes de presse diffamatoires susceptibles de créer des tensions sociales ou d’exacerber celles existantes; les faiblesses professionnelles liées à la formation des journalistes dans certains contextes.
Au-delà de ces difficultés, le jeune journaliste camerounais démontre à travers des faits d’actualité vécus ou observés, qu’il y a également un problème de l’accès à l’information, parfois à un niveau basique comme celui des documents censés être publics et l’ouverture qui doit être celle des gestionnaires publics envers les journalistes. « …au Cameroun, les difficultés d’accès aux sources d’information et aux documents publics sont notoires et entravent considérablement la bonne information du public », note l’auteur. Pourtant « il est Il est généralement admis que le droit à l’information permet d’exercer et de préserver les autres droits… en lien avec l’impact sur l’autonomisation des citoyens, la gouvernance, le système de santé, le droit à la vie, les politiques de développement, etc. »
Cet ouvrage peut être aussi lu comme une éducation aux médias, un regard introspectif des journalistes sur leur manière de travailler, un rappel sur le sens de la profession de journaliste dans la société, un plaidoyer pour une plus grande sensibilité des gestionnaires publics au partage d’informations d’intérêt général. Il est reparti en quatre paragraphe : I. Déboire de collecte ; II. Un mal institutionnel et un inconscient individuel ; III. Notre société peut-elle se passer des journalistes ? ; IV. Contraindre les gestionnaires publics à donner l’information ? Paru en mi-octobre 2021, ledit ouvrage coûte la modique somme de 5 000 FCFA. Pour toutes autres informations bien vouloir contacter le (+237) 6 73 30 28 12.
