Scandale à CBC Bank : Rothschild & Co accusé de favoriser les étrangers

CBC Bank

La vente annoncée de 51% des parts de CBC Bank par l’État camerounais suscite une vive polémique. En cause : le rôle trouble de Rothschild & Co, le conseiller financier du gouvernement, soupçonné de vouloir brader ce fleuron bancaire national à des investisseurs étrangers, au détriment des repreneurs locaux.

Des présentations suspectes à Paris, loin des regards camerounais

Mi-mars, Rothschild & Co a organisé des séances de présentation de CBC Bank à des investisseurs nigérians et ivoiriens, à Paris. Une délégation de la banque, conduite par son PCA Alfred Tiki et son DG Léandre Djummo, était présente. Mais ces rencontres, tenues loin du Cameroun, ont volontairement esquivé les potentiels repreneurs locaux. Un choix qui interroge sur les véritables intentions du conseiller financier, imposé par la présidence de la République.

Access Bank, Zenith Bank, Nsia… les prétendants étrangers en embuscade

Parmi les investisseurs intéressés présents à Paris, de grands noms de la finance africaine : les nigérians Access Bank et Zenith Bank, déjà implantés dans plusieurs pays du continent, ainsi que le groupe ivoirien de bancassurance Nsia. Pour ces mastodontes, le rachat de CBC Bank représente une opportunité en or de s’implanter au Cameroun en profitant d’un réseau existant. Une option qui semble avoir la faveur de Rothschild & Co.

Rothschild & Co accusé de sous-évaluer CBC Bank

Au-delà de la mise à l’écart des repreneurs camerounais, Rothschild & Co est soupçonné de vouloir sous-estimer la valeur de CBC Bank. En omettant de prendre en compte les réserves facultatives constituées au fil des années, le conseiller financier réduirait artificiellement la prime d’émission. Une manœuvre qui sert les intérêts des acheteurs étrangers, au détriment de l’État camerounais. De quoi nourrir les soupçons sur un possible conflit d’intérêts.

Des investisseurs camerounais prêts à reprendre CBC Bank

Pourtant, les manifestations d’intérêt locales ne manquent pas. Samuel Foyou, qui vient d’obtenir l’agrément pour Africa Golden Bank, verrait d’un bon œil le rachat du réseau CBC pour accélérer son arrivée dans le secteur. Cyril Nkontchou, via son véhicule d’investissement Enko Capital, et Albert Kouinche, fondateur d’Express Union, sont également sur les rangs. Autant de solutions qui permettraient de garder CBC Bank sous pavillon camerounais.

L’avenir de CBC Bank en question

En l’état, le schéma de cession de CBC Bank inquiète. Si 51% des parts sont cédées à un repreneur étranger et 30% introduites en bourse, sans garantie qu’elles soient acquises par des Camerounais, c’est le contrôle de ce fleuron bancaire national qui risque de passer sous pavillon étranger. Les 17% résiduels détenus par l’État ne suffiront pas à rééquilibrer le rapport de force. Il est donc crucial que les autorités camerounaises entendent les propositions des investisseurs locaux avant qu’il ne soit trop tard.

Cette affaire CBC Bank a tout d’un scandale d’État. En confiant la vente de ce joyau national à un conseiller financier qui semble faire le jeu des repreneurs étrangers, le gouvernement prend le risque d’une perte de souveraineté économique. 237online.com continuera à enquêter sur ce dossier brûlant, pour que la lumière soit faite et que l’intérêt national soit préservé.

Par Jean-François Mbappe pour 237online.com

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