Cameroun : Joshua Osih dénonce la discrimination des femmes en politique

Joshua Osih

À un an du scrutin crucial de 2025, la bataille pour la présidence s’annonce déjà explosive au Cameroun. Et c’est Joshua Osih, le président national du Social Democratic Front (SDF), qui vient de jeter un pavé dans la mare. Lors de sa tournée nationale, il a placé la question de la discrimination des femmes en politique au cœur du débat, comme le révèle en exclusivité 237online.com. Une prise de position forte qui promet de bousculer la campagne et de mettre le régime Biya face à ses contradictions.

Un réquisitoire implacable contre 40 ans de discrimination

C’est un Joshua Osih en forme et déterminé qui a entamé sa tournée dans les régions du grand nord, à la rencontre des militants du SDF mais aussi des autorités traditionnelles, religieuses et administratives. L’occasion pour le Chairman de prendre la température du pays, mais aussi de marteler ses messages clés.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère lorsqu’il s’est agi de dénoncer la condition des femmes sous le règne de Paul Biya. « On ne peut pas faire pire que le Régime Biya en 40 ans de règne, les femmes sont doublement discriminées« , a-t-il tonné devant une foule en liesse.

Croyances, langue, communauté : le triptyque infernal de la discrimination

Car pour Joshua Osih, la discrimination des femmes au Cameroun est multiforme et systémique. Elles sont pénalisées « du fait de leurs croyances religieuses, du fait de leur appartenance linguistique, du fait de leur appartenance communautaire« , a-t-il détaillé, pointant du doigt les fractures qui minent la société camerounaise.

Mais au-delà de ces discriminations « horizontales« , c’est bien en tant que femmes qu’elles sont maintenues dans une situation d’infériorité. Une double peine inacceptable, qui les empêche de prendre toute leur place dans la vie publique et politique du pays.

Les plus hautes institutions, un plafond de verre infranchissable

Et les chiffres sont là pour le prouver. « Sur les 7 plus importantes institutions de ce pays, aucune n’est dirigée par une femme », s’est indigné le leader du SDF, citant pêle-mêle la Présidence de la République, le Premier ministère, l’Assemblée nationale, le Sénat, le Conseil Constitutionnel, la Cour Suprême et le Conseil Économique et Social.

Un constat accablant, qui témoigne de la persistance d’un plafond de verre apparemment infranchissable pour les Camerounaises. Malgré leurs compétences, leur engagement, elles restent cantonnées à des rôles subalternes, exclues des cercles du pouvoir où se prennent les décisions qui engagent l’avenir du pays.

« Il faut que ça change ! » : l’appel vibrant de Joshua Osih

Face à cette injustice criante, Joshua Osih a lancé un appel sans ambiguïté : « Il faut que ça change !« . Pour lui, l’émancipation des femmes et leur accès aux plus hautes responsabilités n’est pas une option, mais une nécessité absolue pour le Cameroun du 21ème siècle.

Et il entend bien en faire une priorité lorsqu’il accèdera au pouvoir. « Nous entendons accorder une place à celle-ci une fois que nous dirigerons ce pays », a-t-il promis, sous les vivats de militants conquis par ce message d’espoir et d’égalité.

La bataille pour l’électorat féminin est lancée

En plaçant ainsi la question de l’égalité femmes-hommes au cœur de sa campagne, Joshua Osih fait un pari audacieux. Celui de mobiliser l’électorat féminin, trop souvent négligé par la classe politique traditionnelle. Un électorat pourtant crucial, qui représente plus de la moitié des votants potentiels.

Reste à savoir si ce discours résolument progressiste et féministe suffira à convaincre les Camerounaises de lui accorder leurs suffrages. Une chose est sûre : en bousculant ainsi le statu quo, en mettant les pieds dans le plat, le Chairman du SDF a réussi un joli coup politique. Il place ses adversaires, et en premier lieu le régime sortant, face à leurs contradictions et leur immobilisme sur ce sujet crucial.

2025, un rendez-vous historique pour les femmes camerounaises

Alors que la bataille pour la présidentielle fait rage, une chose est sûre : la question de la place des femmes en politique sera au cœur des débats. Et c’est tant mieux. Il est temps que le Cameroun se saisisse enfin de ce sujet, qu’il fasse de l’égalité réelle une priorité nationale.

Car au-delà des promesses de campagne, c’est un véritable changement de mentalités qui est nécessaire. Un sursaut collectif pour briser le plafond de verre, lever les obstacles qui empêchent les femmes de prendre toute leur place dans la société.

2025 sera un rendez-vous historique pour les Camerounaises. L’occasion de faire entendre leur voix, de peser de tout leur poids dans le choix de celui ou celle qui présidera aux destinées du pays. Mais aussi et surtout, l’opportunité de faire de l’égalité une réalité, de bâtir enfin ce Cameroun inclusif et progressiste dont elles rêvent.

Un Cameroun où talent et compétences priment sur le genre, où chacune et chacun peut aspirer aux plus hautes fonctions sans se heurter à des préjugés d’un autre âge. Ce Cameroun-là, Joshua Osih promet de le construire. Aux électrices et aux électeurs de décider s’ils lui en donneront les moyens. Rendez-vous dans les urnes, pour un scrutin qui s’annonce d’ores et déjà historique !

Par Valérie Noumbissi pour 237online.com

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