Cameroun/Algérie – Affaire Ebossé: Le Dr André Mouné répond à son confrère Algérien, le Pr Brahim Boulassel

Cher confrère,
Je suis content d’avoir un interlocuteur en face par rapport à l’anonymat du rapport d’autopsie du joueur Albert EBOSSE qui avait la mention collectif de résidents.[pagebreak] Nous avons réagi à vif lors de l’interview accordé à AL-WATAN, parce que devant la portée internationale, on avait l’impression d’un manque de sérieux et de considération empreint même de mépris.

Nous n’avons pas voulu vous blesser en faisant cette remarque. Nous savons aujourd’hui que nos 2 sensibilités face aux morts sont différentes. Chez vous, le mort devenu poussière est jeté rapidement; chez nous non. Dans les temps anciens, nous l’embaumions pour ménager son transit, aujourd’hui chez les « bassa’a » du Cameroun comme dans les nationalités environnantes, aucune mort n’est pour ‘’ rien ’’ et, les obsèques sont différemment conduites selon que vous avez subit une mort violente ou non. Pour laver le sang coulé de dessus la maisonnée, il faut recourir au « matibla ma mbak » !

Nous sommes bien outillés pour savoir la cause du décès d’EBOSSE.
Revenant à la médecine après cette digression culturelle.
Pour être légiste, c’est doctorat en médecine + 2 ans.
Pour être anatomo- pathologiste, c’est doctorat + 4 ans. Moi, j’ai fait une année supplémentaire à Genève (Suisse), de Septembre 1994 à Juillet 1995 pour une sous spécialisation année au cours de laquelle, j’ai assisté à beaucoup d’autopsie. Ma pratique « thanatologique » comme vous dites depuis 20 ans à Douala au Cameroun a concerné non seulement les camerounais, mais aussi plusieurs citoyens d’autres pays décédés chez nous (français, russes, canadiens, américains, zaïrois, guinéens, centrafricains, nigérians, … etc). Certains en transit avaient la couverture de l’OMS, d’autres de grandes multinationales pétrolières. Nous nous en sommes toujours sortis au mieux en nous appuyant sur une bonne maîtrise de la médecine.

Nous ne sommes ni juge, ni enquêteur et nous n’avons pas affirmé qu’il y ait eu homicide volontaire sur EBOSSE, mais devant les altérations en présence, comment placer des lésions de portées léthales (comme l’embarrure sur le crâne) avant les lésions de moindres portées (comme une luxation de l’épaule ou la solution de continuité sur la clavicule)?

Ailleurs, comment croire qu’une tuile ou ardoise jetée des tribunes puisse causer des dommages en même temps: sur l’épaule gauche, le haut de la poitrine, le sommet du crâne et les vertèbres cervicales? Fort des légendes connnues, on l’appelerait la  » tuile d’ALADIN « .

Mais ce n’est pas la science. Revenons-y!
Nous avons signé ce rapport d’autopsie parce que, nous avons trouvé de manière incontestable, des lésions osseuses fixées sur des clichés radiographiques qui seront toujours présentes même dans 1000 ans pour démasquer le forfait. La difficulté pourrait provenir d’une authentification de la source. Alors aujourd’hui, pour éviter les dérobades, le flou, les obstructions et le dilatoire, nous demandons qu’après le dépôt d’une plainte par les avocats (a quel(s) instance(s)), une commission rogatoire composée de magistrats et de médecins internationalement reconnus dans la spécialité qui est l’anatomie pathologie, viennent in situ après exhumaion du corps de Albert Dominique EBOSSE, attester des causes de sa mort.
                                                                    
Pour que seule la vérité triomphe,
J’ai signé Dr MOUNE André

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