Drame au Lycée Bilingue de Bertoua : Un élève poignardé à mort par son camarade

EKOSSO

Le Cameroun est sous le choc. Jeudi 28 mars 2024, un acte d’une violence inouïe a endeuillé le Lycée Bilingue de Bertoua, dans la région de l’Est. Lors de la remise des bulletins, un élève a été mortellement poignardé par l’un de ses camarades de classe, rapporte 237online.com. Un drame qui soulève une fois de plus la question de l’insécurité grandissante dans les établissements scolaires du pays.

Un Chef de classe ciblé, son meurtrier en fuite

La victime, le jeune EKOSSO, était le Chef de la classe de Form 4 A. Selon les premiers éléments de l’enquête, il aurait été attaqué en pleine cour par l’un de ses camarades, armé d’un poignard. Grièvement blessé, EKOSSO a été transporté d’urgence à l’hôpital, où il a malheureusement succombé à ses blessures. Son agresseur a pris la fuite et est activement recherché par les forces de l’ordre.

Football ou absentéisme : les mobiles du crime en question

Si les circonstances exactes du drame restent à éclaircir, deux versions circulent quant au mobile du meurtre. Selon une source, l’élève assassin n’aurait pas supporté la défaite de son équipe lors d’un match de football scolaire, et aurait rendu le Chef de classe responsable. Mais d’autres affirment que le meurtrier, exclu pour absentéisme, reprochait à EKOSSO d’être à l’origine de son renvoi en tant que responsable des feuilles d’appel.

Un lycée sans clôture, des voisins inquiétants

Le Lycée Bilingue de Bertoua apparaît comme un établissement à la merci des influences extérieures. Dépourvu d’enceinte, il est entouré de quartiers réputés pour le trafic de drogue, comme Tindamba, Nyangansa, Enia et Gaïkada. « Il y a toujours eu une relation incestueuse entre les élèves et les consommateurs de stupéfiants des environs, témoigne un riverain à 237online.com. Tout se passe derrière l’établissement, sous les arbres. Un élève peut préméditer son acte et entrer par n’importe où, échappant au contrôle des surveillants ».

Violences scolaires : un fléau qui s’enracine

Ce drame rappelle douloureusement que les violences en milieu scolaire deviennent endémiques au Cameroun. Depuis le meurtre du professeur Maurice NJONI TCHAKOUNTE par son élève au Lycée Classique de Nkolbisson en 2020, les agressions se multiplient. En avril 2022, un principal était poignardé dans son bureau à Yaoundé. En mars 2019, un élève était tué par son camarade au Lycée Bilingue de Deido. Une spirale meurtrière qui semble sans fin.

Une sécurité à repenser d’urgence

Face à cette vague de violence qui submerge les écoles, il y a urgence à agir. Renforcer la sécurité des établissements, mieux contrôler les accès, mais aussi travailler sur les racines du mal : le malaise de la jeunesse, les trafics qui gangrènent les alentours des lycées, le délitement de l’autorité… Autant de défis immenses pour l’école camerounaise, qui doit redevenir un sanctuaire pour les élèves.

En attendant, Bertoua pleure l’un de ses enfants. Et tout le Cameroun avec elle. Dans la douleur et l’incompréhension, mais aussi la détermination à ce que le sacrifice du jeune EKOSSO ne soit pas vain. Pour que plus jamais un bulletin scolaire ne soit taché de sang.

Par Aimé Biwolé Bidima pour 237online.com

One thought on “Drame au Lycée Bilingue de Bertoua : Un élève poignardé à mort par son camarade

  1. En ma qualité de PLEG à la retraite après 30 ans de service et ancien Proviseur, le fléau de l’insécurité qui mine nos établissements surtout secondaire n’aurait pas atteint ce degré si la Très Haute Hiérarchie avait pris le taureau par les cornes. Les élèves sont devenus un danger permanent non seulement pour eux-mêmes, mais aussi contre les encadreurs, mais malheureusement aucune mesure spéciale n’est prise par les autorités pour mettre définitivement fin à cette folie meurtrière juvénile. La complaisance des dirigeants face à ces criminels drogués raffermit leur avancée au fil des ans.

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