« Le 8 mars n’a rien à célébrer » : appel au boycott de la fête des femmes au Cameroun

pagne du 8 mars boycotte

A l’approche du 8 mars, la pression monte sur les réseaux sociaux camerounais. De nombreuses voix s’élèvent pour appeler les femmes et leurs conjoints à boycotter la célébration de cette Journée internationale des droits des femmes, dénonçant une opération de « com' » sans effet concret pour les principales concernées.

C’est un appel à la désobéissance civile qui se propage à l’approche du 8 mars. Sur les réseaux sociaux camerounais, de plus en plus d’internautes pressent les femmes à ne pas participer aux festivités liées à la Journée internationale de leur droit. Pour quelles raisons ?

La célébration vue comme une « mascarade« 

« Nous invitons la femme camerounaise à boycotter le pagne du 8 mars qui est une fête au Cameroun pour remplir les poches de la première dame Chantal Biya ! » peut-on lire dans un des messages représentatifs de cette mobilisation virtuelle sur la page de l’activiste N’zui manto.

Derrière les paillettes de cet évènement annuel, il ne s’agirait en fait que d’une vaste opération de communication servant les intérêts de « la première dame et de son cercle« . Mais sans aucun bénéfice concret pour les femmes camerounaises ordinaires, dénonce-t-on.

La situation des femmes pointée du doigt

Et les arguments ne manquent pas pour étayer cette accusation de « mascarade« . Entre les arriérés de salaire impayés depuis des mois à la CICAM, l’inertie face aux féminicides à répétition, ou encore le manque de prise en charge des victimes de viols, le constat est implacable.

« Les femmes sont quotidiennement assassinées sans que les autorités ne réagissent » fustige ainsi un internaute. « Dans l’affaire Bopda, d’innombrables femmes ont été violées et détruites à jamais. Aucune initiative n’a été prise pour l’écoute et la prise en charge psychologique de ces femmes » dénonce encore l’activiste N’zui manto.

Un appel au boycott des dépenses liées au 8 mars

Et face à ce qu’ils considèrent comme de l’hypocrisie d’Etat, nombreux sont ceux qui en appellent désormais à un boycott financier de l’évènement par la gent masculine.

« Nous encourageons les hommes à ne pas dépenser le moindre centime pour faire plaisir à une femme le 8 mars au Cameroun » peut-on lire comme mot d’ordre sur les réseaux.

Une invitation donc à snober les traditionnels achats de pagnes et autres cadeaux qui font le bonheur du commerce, mais ne reflèteraient en rien la triste réalité des Camerounaises ordinaires le reste de l’année…

Par Félicien Eboa, 237online.com

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