Cameroun : Minmidt et OAPI se donnent la main pour lutter contre les changements climatiques

C’est sur le thème  » Propriété intellectuelle et changement climatique  » que s’est déroulée ce 13 septembre à Yaoundé, la 20e Journée Africaine de la Technologie et de la Propriété Intellectuelle.Célébrée autour d’une conférence organisée par le Ministère des Mines de l’Industrie et du développement technologique, il a été question pour l’organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle de rappeler ses missions, mais aussi et surtout, de faire part de son engagement dans la lutte contre les changements climatiques.

Pour y parvenir, l’organisation mise sur la sensibilisation des entreprises à l’utilisation des technologies innovantes existante, pour lutter contre les méfaits du climat, des innovations que les chercheurs sont appelés à trouver et à partager pour un mieux-être commun. Concrètement, la technologie et la propriété intellectuelle peuvent offrir des solutions aux effets du dérèglement du climat, dans la mesure où  » l’information contenue dans les brevets d’invention devrait être exploitée, notamment dans le domaine de l’énergie, de la production de l’eau et des techniques agricoles…afin de développer des techniques endogènes aux problématiques de notre environnement », déclare Édouard Ebah Abada, qui appelle à un renforcement de la collaboration entre les structures impliquées.

Si les efforts fournis jusqu’ici sont à saluer, il y a urgence quant aux dégâts du changement climatique sur le continent. Alors que l’Afrique est responsable de 4% seulement des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 65% de sa population subit directement les conséquences des dérèglements du climat. Le passage du cyclone Idai en Afrique australe en mars 2019 en est la parfaite illustration.

Sur le continent, les chercheurs dénoncent l’exploitation abusive des ressources fossiles très polluantes, l’absence de politiques appropriées de gestion des déchets, la dégradation des surfaces agricoles victimes des engrais chimiques entre autres. Pour l’expert environnemental Dr Tchakap Gabriel, il est plus que jamais urgent de trouver des alternatives, en minimisant notamment l’utilisation des énergies fossiles au détriment de celles renouvelables.

Avec une moyenne nationale de 4,8 Watts/m2, le Cameroun possède un vaste potentiel solaire. Pour contribuer à limiter ces effets devenus préoccupants pour l’humanité, le pays s’était d’ailleurs engagé à réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2035 lors de la COP 21 en décembre 2015, censuré par l’accord de Paris sur le réchauffement climatique.

Autre solution envisagée, le développement et l’exploitation de nouvelles variétés végétales, plus aptes à résister aux effets du changement climatique, qui permet de renforcer la productivité agricole et contribuer ainsi à la sécurité alimentaire. D’où le projet de protection et de promotion du système des obtentions végétales, déjà effectif au Cameroun grâce aux travaux de l’IRAD salués par le FAO.

L’enjeu pour l’OAPI, est de renforcer et promouvoir ce système dans les 17 pays membres, afin de stimuler la productivité agricole, contribuer à la sécurité alimentaire et promouvoir le développement durable dans ces États, d’où l’intérêt ici de  » sensibiliser aux décideurs politiques, les opérateurs économiques, les chercheurs et la communauté scientifique sur le rôle que joue la propriété intellectuelle dans la préparation des solutions aux effets du changement climatique « .

Charles AKOA, 237online.com

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