« Si on doit condamner la junte malienne du CNSP pour avoir fait un putsch, il faut également condamner Alpha Condé et Alassane Ouattara », dixit Umaru Sissoco Embaló, Président de la Guinée Bissau.
« L’enfer c’est les autres », disait le philosophe français Jean Paul Sartre. Aujourd’hui, on voit, avec la crise malienne que cette pensée vaut toujours son pesant d’or. Lors du récent sommet de médiation des Chefs d’Etat de la CEDEAO sur la crise malienne, l’unanimité n’était pas au rendez-vous. Le Président bissau-guinéen a dû rappeler à Ouattara qui condamnait avec fermeté les putschistes, qu’il est logé à la même enseigne que ceux-ci.
Au cours de ces assises, le Président de Guinée Bissau, dixit Umaru Sissoco Embaló, a estimé qu’un coup d’État est forcément condamnable. Mais, a-t-il poursuivi, si on doit condamner un coup d’État, il faut condamner tous les coups d’État, sans exception. À cet effet, les projets de troisième mandat anticonstitutionnel sont aussi des coups d’État et on ne peut pas les laisser prospérer impunément. Donc, si on doit condamner la junte malienne du CNSP pour avoir fait un putsch, il faut également condamner Alpha Condé et Alassane Ouattara.
Alassane Ouattara, mal à l’aise, voulant reprendre la main, s’est permis un paternalisme mal placé en appelant le Président Embaló « fiston ». Ce dernier répliqua sèchement : « il n’y a pas de fiston ici, il n’y a pas de petit pays ici. Il y a des chefs d’État, qui sont tous égaux et j’entends assumer pleinement la souveraineté de mon pays ». Toute chose qui a cloué le bec à Alassane Ouattara, qui n’en revenait pas devant tant d’audace.
Il faut aussi mentionner que Le Président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a été particulièrement remarquable dans l’analyse qu’il a faite de la situation au Mali. Il a dit, pour désavouer Alassane Ouattara et Alpha Condé, qu’il est illusoire, voire utopique de penser qu’il est possible de rétablir IBK au pouvoir. Diplomatiquement, c’est infaisable.
Militairement, c’est aventureux et politiquement, ce serait une agression contre la souveraineté du peuple malien. Il a déclaré que lui, Roch Kaboré, ne s’inscrirait jamais dans cette dynamique.