SDF : Déchargés de leurs fonctions, ils haussent le ton

Le SDF et le RDPC en complicité

Jean Tsomelou, Jean Robert Wafo et Me Ndiva Kofele Kale ont pris chacun sa posture au soir de la conférence de presse du Chairman Ni John Fru Ndi, tenue le 16 juin 2022.

Le Social democratic front (Sdf) est sur les feux des projecteurs. Le 16 juin dernier, à l’occasion d’une conférence de presse à son domicile, le Chairman Ni John Fru Ndi a procédé à des nominations au sein de la plus importante instance du parti. Jean Tsomelou, alors Secrétaire général, s’est vu déchargé de ses fonctions au profit de Me Adeline Lord Njomgang. L’ancien parlementaire a été nommé, par la suite, à la tête de la commission permanente de l’Agriculture et du Développement rural.

Depuis la ville de Mbouda, dans le département des Bamboutos, le sénateur Jean Tsomelou a rendu public une déclaration dans laquelle il dit ne pas être intéressé par son nouveau poste. « Le président national a également signé d’importants textes réorganisant les commissions permanentes du Nec et m’a fait l’honneur de me porter à la présidence de la commission chargée de l’Agriculture et du développement rural. Par respect pour mes fonctions antérieures et celle de rapporteur du Conseil ministériel du shadow cabinet, j’ai pris la décision de décliner cette nomination », martèle l’ancien Sg dans sa sortie du 17 juin 2022.

« Risque du rupture brutale »

En dehors du changement survenu au niveau du secrétariat général du Sdf, plusieurs autres responsables ont été déchargés de leur responsabilité. Le département information et média du parti de la balance a un nouveau visage. Il s’agit de Nguidjol Ngan Moïse. Il remplace à ce poste Jean Robert Wafo. Ce dernier a félicité son successeur tout en attirant l’attention sur l’avenir du parti. Pour lui : « Il me semble important de noter que les mouvements de ce jour font courir au parti, un risque de rupture brutale mais irrémédiable avec les idéaux de ses pères fondateurs : la social-démocratie, le fédéralisme comme forme de l’Etat, le pouvoir véritable au peuple ». Au niveau des Affaires judiciaires et juridiques, on note l’entrée de Me Agbor Kongho Felix. Son prédécesseur, Me Ndiva Kofele Kale, n’a pas attendu 48 heures, pour servir sa missive.

D’un ton pédagogique et incisif à la fois, l’avocat a salué cette réorganisation au sein du parti tout en espérant que « les cooptations et nominations au Nec émanent d’une volonté de rajeunir la direction du parti et pas simplement un alibi pour faire la purge à l’effet de mettre à l’écart les ‘’indésirables idéologiques’’ ». Pour lui, ces réaménagements étaient attendus depuis ; et surtout des démissions après le cuisant échec du porte-étendard du parti à l’élection présidentielle de 2018. « L’ironie c’est que les artisans des deux défaites électorales les plus humiliantes du Sdf en 32 ans d’existence sont toujours aux commandes », regrette celui qui aura passé 16 ans en tant que responsable des affaires juridiques et judiciaires du parti.

C’est donc une nouvelle ère qui souffle sur le Social democratic front. Amoindri par la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et lors des dernières élections, le parti de la balance cherche à se frayer une nouvelle voie. Une mission qui s’annonce ardue selon un observateur de la scène politique. « Il est évident que le Sdf se cherche encore après les déculottées de ces dernières années. Ça ne sera pas facile surtout que son bastion est en crise depuis plus de 5 ans. On ressent encore des contestations, même au sein du parti », souligne-t-il. L’opération de renouvellement des organes de base se poursuit sur le terrain. Certains espèrent retrouver un « grand » Sdf à la sortie du congrès annoncé pour 2023.

Solière Champlain Paka / 237online.com

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