Rodrigue Nguimeya Nguetsa : Le calvaire d’un informaticien contractuel

Greve PHD

A 42 ans, ce contractuel d’administration attend toujours une intégration hypothétique dans la fonction publique. Et ce n’est qu’une revendication parmi tant d’autres.

Au cas où son intégration dans les effectifs des salariés de la fonction publique camerounaise ne viendrait pas à être effective au cours des années qui suivent, Rodrigue Nguimeya Nguetsa pourrait aller en retraite à 50 ans. C’est-à-dire dans huit ans tout juste. Et pourtant, voilà onze années qu’il met ses compétences d’informaticien au service de l’administration publique camerounaise, sans compter, malheureusement, dans les effectifs des fonctionnaires. Pour le moment, il doit se contenter d’un « minable » statut de contractuel d’administration, avec toutes les frustrations et les humiliations que cela implique au Cameroun. Recruté au lycée d’Akwa-Nord le 10 octobre 2011, date de la signature de son contrat avec cet établissement d’enseignement secondaire public, il y est en service dans ce lycée depuis le 22 mai 2012.

Et pourtant, aucune ligne n’a bougé depuis lors. « Jusqu’à ce jour j’ai reçu deux avancements et, après ces deux avancements, c’est fini. », déplore-t-il. Pendant qu’il végète, tous ses promotionnaires, informaticiens comme lui, qui ont été recrutés la même année et ont été affectés au ministère des Enseignements secondaires (Minesec), ont reçu leurs rappels. « A ce jour, je n’ai jamais perçu un seul franc, et, à plusieurs reprises, on a eu à me passer des contacts au ministère des Finances, qui m’ont fait savoir qu’effectivement le rappel est là, mais qu’il fallait des pourcentages, que l’on puisse se départager cet argent afin que je perçoive le mien. Une minable somme de 700 000 francs ! je ne sais pas combien il fallait partager, pour qu’après j’aie combien afin qu’eux-mêmes ils aient combien ? »

Le hic, c’est que le pourcentage exigé par les corrompus tapis au ministère et applicable au partage, oscille entre 30 à 35%. « On ne sait pas pourquoi les avancements posent un problème alors que, sous d’autres cieux, ceux qui ont été recrutés par exemple au ministère des Transports et dans les autres ministères, leurs avancements passent sans problème. Pourquoi l’enseignant doit être clochardisé jusqu’à ce point ? », s’interroge l’enseignant contractuel d’administration, qui aurait dû bénéficier des mêmes avantages que les enseignants intégrés, selon lui. « Les textes régissent qu’après dix ans, en tant que contractuel, vous devez passer au même grade que les fonctionnaires, mais on attend toujours le concours d’intégration », soupire-t-il, colérique.

Titulaire d’un master en réseaux et télécommunications, Rodrigue Nguimeya Nguetsa a été vacataire au lycée d’Akwa Nord avant son recrutement en qualité de contractuel d’administration au sein de ce même établissement. L’enseignant réclame à l’Office de baccalauréat du Cameroun (OBC) les primes d’évaluation, de correction et de délibérations du probatoire technique (sessions écrit et pratique), pour le compte de l’année 2021. Et ce n’est qu’une revendication parmi tant d’autres. « Je pars en retraite à 50 ans et non à 60 ans. Ce sont les fonctionnaires qui vont à la retraite à 60 ans », rappelle-t-il à qui veut l’entendre.

Théodore Tchopa / 237online.com

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