Rituel de l’autopsie traditionnelle : À la découverte d’une pratique en voie de disparition (2ème épisode)

L’autopsie traditionnelle peut-être diabolisée autant qu’on le voudra, mais n’en demeure pas moins que sa pratique était à bien des égards, salutaire pour la communauté.

La pratique de l’autopsie traditionnelle qui jadis était systématique dans certaines communautés permettait de juguler et de se prémunir d’un certain nombre de problèmes qui, aujourd’hui ne trouve pas de solution satisfaisante dans nos sociétés. Au nombre de ses problèmes que les esprits, même des plus cartésien ne peuvent nier figure en bonne place la sorcellerie.

Qu’on le veuille ou pas, la sorcellerie, le ‘’Moukouagne’’, le ‘’Nkong’’ existent. Bien des communautés sont en voie de disparition à cause de celle-ci. L’escalade de l’exode rurale est en partie imputer à la sorcellerie. Les familles, les clans et les communautés se séparent, se déchirent et parfois s’entretuent toujours à cause d’elle. Dans les villes la situation n’est guère reluisante. Quand un cas de mort suspect se pose, généralement, on se retourne vers le prêtre, le pasteur ou le tradipraticien du coin qui parfois ne sont pas eux-mêmes dans le secret des dieux.

Pourtant, là où l’autopsie traditionnelle était érigée en règle, la sorcellerie était réduite à sa plus simple expression. Il n’y avait pas de supputation de spéculation quelconque, encore moins de fausses accusations. Même devant le corps déchiqueté d’un accidenté, on pouvait par le biais de l’autopsie traditionnelle en déceler les causes cachées du drame. C’est ainsi qu’on pouvait à partir d’une observation méthodique et scientifique, dire d’un tel qu’il est mort mangé par les vampires, vendu dans le Moukouagne, soit que c’est son totem qui a été abattu, ou que lui-même a « compliqué » sa vie. Même quand le mort avait été tout simplement victime d’une coutume le ‘’ndou’’, l’autopsie permettait de le savoir.

Dans l’un comme dans l’autre, le résultat de l’autopsie renvoyait toujours à un autre rituel. Par exemple, si le concerné était un sorcier qui avait vendu les gens dans le ‘’famlà’’, la formule appropriée était celui qui consiste à extraire son cœur et de le faire brûler dans un rituel. La finalité était de détruire totalement la liste de ceux qu’il avait inscrit au chapitre de la mort. Car même après la mort les sorciers continuent d’agir. Tout ceci s’effectuait en présence des différents représentant de la communauté (voir le 1ère épisode).

En définitive l’autopsie traditionnelle telle qu’elle était pratiquée avait pour but non seulement de détecter le mal mais aussi de l’éradiquer complètement. De surcroît, elle permettait de savoir en même temps qui est qui dans le village. Les malfaiteurs n’avaient alors d’autres choix que d’abandonner la sorcellerie ou de fuir le village.

Par ailleurs on a constaté que là où se pratiquait l’autopsie traditionnelle, il y avait une croissance démographique exponentielle. Ce n’est pas le fait du hasard si les Dschang et les Bouda sont les plus nombreux de l’Ouest Cameroun.

À bientôt pour la suite

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