Rentrée au Cameroun : Des commandos du BIR font sourire des enfants

Don du BIR

Le 4ème Bir a lancé ses activités de la saison prochaine par une remise de dons à des orphelins à Garoua, hier. Il a par ailleurs annoncé deux opérations majeures.

Dieudonné, cinq ans à peu près semblait ravi aux pieds de la cinquantaine des militaires du Bir. Le jeune polyhandicape « qui ne parle pas et ne peut pas s’asseoir », était la vedette de la journée d’hier. C’était dans la salle commune du Centre d’accueil des enfants en détresse de Garoua (Caed). Les militaires d’élites du 4ème Bir, étaient les bras chargés de cadeaux : du lait en poudre , de couches, de savons, des palettes d’eau minérale et autres produits de première nécessité. Hassabe Baba, la directrice de cet établissement situé près de l’hôpital régional de Garoua et ses quatre collaborateurs ont dit leur satisfaction. « Merci pour le geste que je n’attendais pas. Je me demandais justement comment faire pour trouver un Bic et des fournitures pour mon enfant de 10 ans qui passe au Cours élémentaire 2. Je n’avais plus qu’une dernière palette d’eau qui me restait », a dit la directrice du Caed au lieutenant colonel Ndikum Azieh qu’ accompagnait tous les officiers de son état major ainsi que d’autres responsables du 4ème Bir.

Le Caed, créé en 2002, a fait son entrée effective en activité en 2004. Des centaines d’enfants en détresse y sont passés. Des bébés abandonnés à la poubelles, des enfants invalides comme Dieudonné, ou des orphelins des conflits comme la crise de Boko Haram, recueillis dans les quatre coins des régions du Nord et de l’extrême nord, y sont recueillis. « Nous avons accueilli et sécurisés des enfants abandonnés à la naissance par leurs genitrices ou des enfants égarés que nous gardons en attendant leur retour en famille. Nous avons par exemple accueilli puis rendus aux familles une cinquantaine d’orphelins de la crise Boko Haram », révèle Hassabe Baba. Hier, le centre avait huit pensionnaires âgés entre zéro et dix ans. Les commandos très émus n’arrêtaitent pas de se les passer de bras en bras. Ils voulaient tous les porter. « Comment peut-on abandonner de si beaux enfants ? », s’excalamaient-ils sans cesse. Le cas, de Dieudonné, est celui qui a le plus ému les visiteurs en treillis. Le jeune enfant fortement handicapé, est au Caed depuis 2019. Il n’a pas eu la chance d’être adopté.

C’est qu’il faut des attentions particulières pour cet enfant qui n’exprime que peu d’émotions. Pour améliorer sa prise en charge, il lui avait été prescrit des examens approfondis « Je devais lui faire un scanner, je l’ai amené plusieurs fois mais, la machine était en panne », confie avec pudeur la directrice. Elle ne va pas jusqu’à révéler que les huit millions de Fcfa alloués au Caed à l’année dont quatre lui parviennent réellement après les retenues aux différents postes que le pécule que le ministère débloque et la petite villa du quartier Kollere, ne suffisent pas à couvrir les soins d’un handicapé aussi lourd que l’est Dieudonné. Le centre se contente de survivre avec ses modiques moyens et des dons. « Quand les enfants sont affectionnes c’est à dire quand des familles décident de prendre en charge des enfants, elles font souvent des dons pour qu’on s’occupe d’eux ».

Des âmes de bonne volonté aussi donnent au Caed, 5.000- 10.000 F CFA, un paquet de couches, une palette d’eau, un peu de riz, du sucre…, mais hier, c’était une première. Des militaires en uniformes…
« C’est le partage de l’amour que porte le Bataillon d’intervention rapide, le désir permanent d’assurer en tout temps, tout lieu, toute circonstance et sous toutes ses formes la sécurité et la souveraineté territoriale de la République du Cameroun. Les enfants, les nécessiteux du Caed sont l’avenir du Cameroun, ce sont eux qui n’ont pas de moyens, et c’est à travers eux que nous pouvons assurer la sécurité. Une des bases essentielle de l’insécurité, c’est la pauvreté et la misère. Ce sont souvent, ceux qui n’ont rien, ceux qui n’ont pas une espérance, une perspective dans la vie qui deviennent des délinquants. Alors, les enfants du Caed ont besoin d’une vie meilleure, ils n’ont pas choisi leur situation, la nature en a voulu ainsi, c’est notre devoir, à côté des autres actions que nous menons des actions opérationnelles, actions qui recherchent la paix en permanence, actions civilo militaires, nous posons aussi ces actes chez des enfants qui n’ont d’autres soutiens que nous, société civile comme parents.. »,a exposé le commandant du 4ème Bir. Le Bir pense à demain ajoute t’il. » Nous avons constaté que tout le monde se bat pour sa progéniture. Si le Bir se bat pour les enfants, il peut gagner le combat en amont ».

Autres combats en amont du Bir, le début de l’opération « Save Havest », la semaine prochaine.  » sur la bande frontalière, on vise à rassurer et sécuriser les populations pendant la saison des récoltes. Cette opération va sécuriser les zones champêtres et les voies qui mènent aux marchés. Et prendre des dispositions pour que ceux que les paysans puissent faire paisiblement leurs récoltes et dépenser en toute sérénité leur argent pour leurs familles. Nous allons déployer trois Task force, avec des unités d’intervention régulière, des unités aériennes, des unités antiterroristes et des unités d’observation avec dans chaque Task force des agents de renseignements qui vont se rapprocher des populations pour recueillir la bonne information et nous permettre d’agir. L’opération Save Bouba Ndjida, de sécurisation du parc national éponyme va débuter dans 90 jours « à promis le lieutenant colonel Ndikum Azieh.

Aziz Salatou / 237online.com

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