Alors que le président de la république Paul Biya a prescrit une enquête afin de faire la lumière sur ce qui est qualifié de massacre de Ngarbuh dans le Donga-Mantung, les séparatistes ambazoniens ont « décrété » une journée de ville morte pour porter le deuil.
C’était vendredi dernier 28 février, soit deux semaines jour pour jour après l’incident malheureux dont on ne s’accorde pas toujours sur le nombre de personnes qui y ont laissé leur vie. Commerce, lieux de loisirs, presque toutes les activités ont connu un arrêt dans la majeure partie de la région du Nord-ouest, vendredi dernier. Bamenda et ses environs étaient une ville morte. Les rues étaient désertes. Pas ou presque pas de mototaxi et taxi. Les populations se sont terrées à domicile en respect au mot d’ordre de désobéissance civile annoncé par des séparatistes. Il s’est agi pour les séparatistes de porter deuil et partant rendre hommage aux victimes du prétendu massacre de Ngarbuh dans le village Ntumbaw. Massacre survenu le 14 février dernier, jour de la célébration de la fête des amoureux, St Valentin. Un carnage dont le nombre de victimes varient d’un bord comme de l’autre: cinq selon le gouvernement camerounais, vingt et un selon Human Rigth Watch, plus d’une trentaine pour d’autres organisations de la société civile et vingt-quatre pour l’évêque de Kumbo.
Le 21 février, l’Eglise catholique dans le diocèse de Kumbo, sous la conduite de l’évêque George Nkuo, a organisé des cultes en la mémoire des disparus
de Ngarbuh. Déjà jeudi dernier 27 février, le gouverneur Adolphe Lele Lafrique Deben Tchoffo, à bord de l’hélicoptère, est descendu à Ntumbaw réconforter la population qui s’est réfugiée à la chefferie. Il a annoncé l’ouverture d’une enquête sur instruction du président de la république pour faire la lumière sur cet incident qui continue de défrayer la chronique sur le plan national et international. L’enquête sous huitaine sera présidée par le Dr Chemuta Divine de la commission nationale des droits de l’homme et des libertés.