Plusieurs camions de marchandises bloqués sur la place portuaire en attente de la pose de la balise. La société Nexus au banc des accusés. Le Ministre du commerce interpellé.
Voici bientôt plusieurs mois que la situation perdure au port de Douala. Déjà au mois de novembre dernier les camionneurs avaient adressé un préavis de grève au ministre du travail et de la sécurité sociale avec ampliation au ministre du transport. Cette fois ils ont attendu que le double scrutin du 9 février se déroule pour relancer le gouvernement sur ce qui est désormais considéré comme une situation incompréhensible aux yeux du commun des mortels. Et pour cause, de nombreux camions de marchandises sont bloqués au port de Douala. Le doigt accusateur est pointé sur ce partenaire de la douane camerounaise, en l’occurrence la société Nexus à qui est confiée la pose des balises sur les camions. Cet instrument du GPS qui a pour but de contrôler le mouvement des camions et leurs cargaisons tout au long du trajet, afin d’éviter tout transbordement tout au long du parcours. En réalité cet instrument devait être profitable aux propriétaires des camions et les marchandises appartenant à leurs clients. Mais alors, ceux-ci se plaignent que le système GPS tel qu’il est conçu et implémenté par le partenaire de la douane leur crée plutôt un goulot d’étranglement.
Le sieur Djafar Bouba, transporteur, explique que le stationnement de ses camions en attente des balises peut durer jusqu’à dix jours voire deux semaines, alors que toutes les formalités douanières ont été accomplies et tous les frais payés. Mais il est étonné du fait que la pose des balises par la société Nexus prenne énormément du temps. Une situation que la société incriminée justifie par la pénurie des balises dont la commande est parfois faite depuis l’Europe. « Il faut attendre que les balises déjà installées sur des camions arrivent aux frontières avec le Tchad ou la RCA pour retourner sur Douala afin d’être installées sur d’autres camions en attente. Sans la pose du GPS, les camions ne peuvent pas sortir du port de Douala », explique le camionneur. Selon lui, avant cette situation, un camion pouvait faire jusqu’à trois voyages entre Douala et Ndjamena ou entre Douala et Bangui. Aujourd’hui, déplore-t-il, cela n’est plus possible à cause de la nouvelle méthode apportée Nexus.
Dans le but d’aplanir cette difficulté, la plateforme des organisations professionnelles des transporteurs routiers du Cameroun ont adressé une correspondance au ministre du commerce en date du 31 janvier 2020. Dans ledit courrier, les transporteurs expliquent au ministre du commerce que « le dispositif douanier de géolocalisation des marchandises en circulation constitue en ce moment des sources de préoccupations parmi les plus récurrentes des transporteurs routiers de marchandises ». Que « en effet les dysfonctionnements et les insuffisances liées au déploiement du GPS/Douane causent un faisceau de préjudices aux professionnels, parmi lesquels le rallongement des délais de transport, les pertes économiques, l’insécurité des conducteurs et des cargaisons qu’ils transportent, la perte des contrats, entre autres » précise la plateforme. Bien plus , les transporteurs qualifient le système de GPS proposé par la société Nexus d’anachronique et chaotique pour le climat des affaires et la bonne marche des entreprises qui elles, doivent gagner en temps et en argent pour l’économie du Cameroun. Comme solution, les professionnels du transport proposent au ministre d’équiper eux-mêmes les camions d’un système innovants de GPS qui puisse permettre de transmettre le lien à la Douane afin qu’elle puisse suivre le mouvement des camions et de leurs cargaisons.