Perte de confiance: Clients SCB Cameroun, ATTENTION !

Notre rédaction a reçu la dénonciation ci-dessous d’un employé de la SCB Cameroun qui a souhaité garder l’anonymat.

Le texte

Cameroun, le 1er Mai 2019

A L’ATTENTION DES ADMINISTRATEURS CAMEROUNAIS DE LA SCB CAMEROUN

SCB SA (Société Commerciale de Banque), dont l’Etat du Cameroun est actionnaire à hauteur de 49%, traverse l’une des périodes les plus chaotiques de son histoire, marquée par une baisse inexorable de ses résultats depuis trois ans, qui sont passés de XAF 12.5milliars en 2016, à XAF 7.757 milliards en 2018.
La majorité des cadres de notre banque pronostiquent un hypothétique résultat autour de XAF 5.5 milliards en 2019 du principalement à une perte de confiance de la part des clients et une explosion volontaire des charges de fonctionnement.
En nos qualités d’employés de cette banque et soucieux de la préservation des emplois de nos compatriotes, nous saisissons l’opportunité de la tenue du Conseil d’Administration du 03 mai 2019, pour vous alerter sur le risque d’une spoliation de l’épargne publique camerounais autoprogrammée par les marocains depuis la prise du contrôle de cette banque en fin 2011.
Notre objectif n’est pas de faire le bilan du management marocain, mais de retracer un certain nombre de faits marquants des trois dernières années, qui apporteront des éléments de compréhension de ce qu’il convient désormais d’appeler ‘SCB GATE’. Il n’est pas superflu de rappeler que cette affaire a conduit à l’arrestation et à la mise en détention provisoire à la prison centrale de New- Bell de 27 camerounais, donc 9 employés de la SCB Cameroun qui sont toujours en attente de leur jugement.

Le present document constitue donc un récit des faits avérés et vécus, des documents consultés, nos parts de doutes, les vraies et les fausses allégations de SCB, les acteurs cachés qui nous ont confié sous anonymat leur part de vérité, et qui par peur des représailles, ont hésité à nous remettre les preuves de leurs affirmations, mais se sont dits disposés à témoigner éventuellement devant la justice camerounaise.
Nous interrogerons la responsabilité de l’énigme personnage qu’est notre Directeur général M. Mohammed MEJBAR, qui se croit tout permis. Nous évoquerons la falsification des dossiers soumis au conseil d’administration du 08 février 2019, des suspicions des faux virements réalisés dès le 14 mars 2019 par ce dernier, quelques semaines après avoir livré ses collaborateurs à la police, des comptes secrets de correspondances non déclarés à la BEAC, et enfin de la rocambolesque affaire de détournement de plus de deux milliards de F CFA selon ce dernier, du déroulement des enquêtes au niveau de la Police judiciaire de Douala (PJ) sous fond de fort soupçon de corruption de la part de la banque. Aucun élément vérifiable à notre niveau au sujet des instructions actuellement en cours au parquet du Tribunal de Grande Instance (TGI) du Wouri sur ce sujet n’ait disponible. Mais, la seule information obtenue auprès de tous les interlocuteurs rencontrés, est l’unanimité autour de l’esprit de diligence, d’intégrité morale et de probité intellectuelle de la juge en charge de l’instruction Mme BALKISSOU SADOU, épouse SALI.

I LES SIGNES AVANT-COUREURS D’UN DETOURNEMENT PROGRAMME.

Il est de coutume pour un directeur général nouvellement affecté à la tête d’une entreprise, de préserver les acquis et de développer le business. Malheureusement, au lendemain de l’arrivée de M. Mohammed MEJBAR, actuel directeur général de SCB, il est de notoriété que ce dernier s’est grandement évertué à déconstruire mimétiquement le système organisationnel de la banque, qui laisse très peu de doute à l’idée d’une incompétence criarde, mais plutôt d’un montage minutieux en vue d’une spoliation bien pensée de l’épargne publique camerounaise.
Quelques évènements chronologiques pour étayer nos propos.

  1. Depuis son arrivée à la tête de SCB à la faveur du conseil d’administration du 26 avril 2017, notre Directeur Général n’a jamais pu sortir un Organigramme formalisé. Ce document, malgré l’insistance des instances de contrôle consignée dans les rapports, n’a jamais été produit. Les nominations, les créations et les suppressions des postes et services n’existent que dans son imaginaire. Ceci est sa façon à lui de maintenir une atmosphère de terreur et de harcèlement sur les employés. Ici, l’adage de « je fais de toi ce que je veux » trouve tout son sens.
  2. La suppression tacite des hautes instances de réflexions de la banque qui sont le Comité de Direction reconstitué il y a deux mois pour la circonstance, le Comité Exécutif qui est l’instance dirigeante et stratégique de la banque et le Comité de Crise qui aurait dû se pencher sur le problème en cours.
  3. L’ignorance systématique des procédures et la déconstruction du dispositif de contrôle interne qui a permis le décaissement de plus de deux milliards aux caisses de la banque.
    A titre d’exemple :
    a. L’exclusion des Comités d’Achats en violation des procédures, des instances de contrôles que sont l’audit interne et le Contrôle permanent, dont le rôle est de veiller au respect des procédures et à la conformité des opérations de passation des marchés.
    b. La multiplication des marchés de gré à gré passés directement par le Directeur Général en personne. Il a récemment viré la Responsable des Achats qui a toujours eu le courage de dénoncer ses pratiques, malgré les menaces permanentes caractérisées par les envois permanents des missions d’audit qui n’ont jamais rien démontré, les appels à démissionner volontairement de son poste, etc. L’élément gênant débarqué, Il a en date du 25 avril 2019 organisé sa dernière forfaiture en donnant son accord pour la signature d’un contrat de XAF 10 millions par an, au profit d’une Société dont il était personnellement porteur du seul et unique dossier en compétition. Ce contrat porte sur l’introduction dans le site de référencement « Cameroun on business » des produits de la banque.
    c. La suppression par la note de service N° 003/DG/2017du 11 septembre 2017, du bon à opérer (BAO) des gestionnaires et directeurs d’agence lors des opérations de décaissements aux guichets ou des virements. Ce qui revient à dire que désormais, un client peut retirer aux guichets ou effectuer des virements des centaines de millions à l’insu de son Gestionnaire ou du Directeur d’Agence, qui avait auparavant la responsabilité de l’intégrité des opérations de leurs clients. La suppression de ce dispositif est sans doute ce qui a permis le décaissement sans ménagement de plus de deux milliards aux guichets de la banque. Impossible de faire croire même au plus crédule que M. Mohammed MEJBAR ignorait les conséquences de ce dispositif de contrôle interne pourtant exigé par la COBAC (Commission Bancaire), appliqué même dans les micros finances au Cameroun et fort curieusement dans la filiale du Maroc.
  4. La falsification permanente des chiffres soumis au Conseil d’Administration de la banque ou transmis aux Organes de régulation. A titre d’exemple ;
    a. Lors du conseil d’administration du 08 février 2019, alors qu’il venait de décider unilatéralement du déclassement de la société BOCOM Petrolium, l’un des fleurons de l’entreprise pétrolière au Cameroun, il décida nuitamment de retirer cette information du dossier transmis au conseil. Il déclarera à cet effet : « l’essentiel n’est pas de dire la vérité, mais de faire accepter ce que vous voulez que l’on retienne ». Cette déclaration constitue la fève de son état d’esprit.
  5. La découverte par la BEAC de trois comptes de correspondances ne figurant pas parmi les seize comptes déclarés par la SCB. Convoqués en fin mars 2019 par la BEAC pour s’expliquer sur les irrégularités constatées sur ces comptes, grande a été la surprise aussi bien des collègues du service des opérations internationales que de la BEAC, de constater que ces derniers les ignoraient. La direction financière, seule habilitée à ouvrir ces comptes, ignore également l’existence totale de ces comptes. Il nous a été impossible de pousser plus loin nos recherches qui auraient permis de savoir exactement qui a ouvert ces comptes. S’il est désormais établi qu’ils n’ont pas été créés par la direction financière de la SCB, il ne reste plus qu’à penser qu’il s’agirait de l’action des Marocains à partir du siège. Quelles sont les opérations qui y ont transité, sur quoi portent les régularisations, nous n’avons pas pu le vérifier. Cependant, le problème est suffisamment préoccupant pour que les instances de régulations du Cameroun s’y penchent.
  6. Les transferts personnels de M. Mohammed MEJBAR à partir du 14 mars 2019, traités en toute confidentialité par la responsable de la Direction des Opérations, arrivée à la tête de cette direction tel un cheveu dans la soupe. Nous n’avons pas pu vérifier s’il s’agit des transferts réguliers ou non. Toujours est – il que le moment choisi à cet effet n’a rien d’anodin.
  7. Les fausses déclarations à la BEAC de la balance comptable équilibrée des mois de février et de mars 2019, alors qu’au regard des évènements que la banque subit depuis le mois de février 2019, celle – ci ne peut être équilibrée, au moins pour le compte « Caisse ». Cette remarque vaut aujourd’hui au Directeur Comptable d’être sur la sellette du puissant Directeur Général, qui est officiellement à la recherche de son remplaçant. Ce dernier évènement apparemment anodin est un indice important d’analyse de l’incarcération des informaticiens de SCB. En effet, l’une de leurs principales missions était la mise à la disposition des organes de régulation, et des Directions Internes des données financières de la banque. Depuis leur incarcération, tous les chiffres sont désormais produits, bidouillés et falsifiés par les marocains à partir du siège à CASABLANCA, sans que plus personne ne puisse y apporter un avis contradictoire. La route est désormais libre pour siphonner l’épargne des camerounais.

Ces informations démontrent l’esprit prévaricateur du Directeur général de SCB. Cependant, elles ne nous apportent pas encore tous les éléments de compréhension sur l’affaire ayant conduit à l’interpellation depuis le 01 mars 2019, et à l’incarcération depuis le 29 mars 2019 à la prison centrale de New- Bell, de 27 camerounais.

II L’ENIGME AUTOUR DE LA MODIFICATION DES SOLDES DANS LES COMPTES DES CLIENTS.

Au cours de nos recherches, nous avons eu accès au schéma d’architecture informatique, aux procédures et aux bonnes pratiques dans l’octroi des habilitations (ce qu’un utilisateur est autorisé à faire) et des comptes (utilisateur + mot de passe). Nous avons également écouté des témoignages aussi diverses que variés des différents acteurs et témoins.
L’affaire relative à l’incarcération de nos informaticiens étant actuellement pendante devant les tribunaux camerounais, nous nous abstiendrons de donner des informations susceptibles d’altérer la procédure. Nous nous limiterons à la présentation des faits tel que vécus et vérifiés.
Sur la « la base des rapports en sa possession produits par l’audit interne, le contrôle permanent et le responsable sécurité RSSI, de SCB et du Groupe », M. Mohammed MEJBAR accuse nos collaborateurs informaticiens « de cybercriminalité, crime en bande organisé, d’abus de confiance aggravé ». Il prétend démontrer leur « l’implication directe » dans la « modification à la hausse des soldes par intrusion ». De meme, Il est reproché à ceux qui auraient décaissé ou qui y auraient participé aux opérations de décaissement, des faits de « complicité et d’abus de confiance aggravé » en coaction avec les deux informaticiens. Nous avons essayé de comprendre à quoi tout cela renvoie, ainsi que la facilité avec laquelle toutes ces opérations se sont passées.
A. Organisation des infrastructures informatiques de SCB.
Cette organisation constitue l’épine dorsale dans la compréhension de l’accusation portée par le directeur général contre ses collaborateurs informaticiens. Afin de permettre la compréhension de tous, nous utiliserons quand ce sera nécessaire, des exemples illustratifs.

  1. Toutes les infrastructures informatiques de SCB sont hébergées au Maroc. Il s’agit de tous les serveurs, y compris celui qui a servi à la modification des soldes ayant conduit aux décaissements massifs. Au Cameroun, il n’y a que des ordinateurs qui permettent de se connecter à distance à ces serveurs, grâce aux infrastructures télécom , de la même façon que nous nous servons de nos téléphones portables pour nous connecter à différentes applications telles que whatsapp, Facebook, Youtube, etc. et dont les serveurs sont hébergés dans d’autres pays. Autrement dit, les marocains sont responsables :
    a. De la sécurité infrastructurelle, c’est-à-dire des équipements physiques (serveurs, équipements de sécurité, etc.) tous basés au Maroc
    b. De la sécurité applicative, c’est-à-dire des mises à jours, des préventions contre des connexions non autorisées, etc.
    c. De la gestion des applications, c’est-à-dire de la création, la modification, la suppression des utilisateurs sur les serveurs ainsi que l’attribution des habilitations (ce dont vous avez le droit de faire sur le serveur une fois connecté). Ces habilitations peuvent vous donner droit :
    i. A la lecture seule des données et au téléchargement de certains fichiers
    ii. A la possibilité d’effectuer des mises à jour.
    iii. A la possibilité de modifier les données ou d’exécuter des programmes sur le serveur.
  2. Il existe deux serveurs qui hébergent les données bancaires de la SCB basés au Maroc :
    a. Un serveur dit de production. Celui – ci enregistre des données en temps réel. Toute modification sur ce serveur a un impact direct sur les données du client. C’est sur lui qu’a eu lieu les modifications des soldes. Ce serveur est sous le contrôle exclusif des marocains. L’octroi des droits sur ce serveur à un employé de la SCB, ne peut se faire qu’à sa demande, validée par au moins trois signatures donc celle du Directeur Général. Nous n’avons pas eu connaissance d’un document formel décrivant cette procédure. Cependant, nous avons eu accès à une demande effectuée en date du 14 décembre 2018, par un informaticien de la banque ayant en plus de sa signature, celles du directeur informatique, du secrétaire général responsable du Pôle support et du Directeur Général. Il s’agit par conséquent de la règle en la matière à la banque. Cette demande portait sur l’accès au serveur uniquement en lecture des données et téléchargement de certains fichiers. Autrement dit, sans aucune possibilité de modification de données ou d’exécution d’un programme.
    b. Un serveur de sauvegarde, qui sert à sauvegarder les données de la veille. Les actions sur ce serveur sont sans impact sur les données des clients. Une dizaine de collaborateurs à SCB y ont accès uniquement en consultation et en téléchargement de certains fichiers. Une fois de plus, sans aucune possibilité de modification des données. Bien qu’étant un serveur de sauvegarde, la modification des données et l’exécution des programmes sont des privilèges exclusifs des marocains.
  3. Les serveurs hébergés au Maroc sont complètement isolés du réseau internet. Autrement dit, aucune attaque ne peut être menée à partir du réseau Internet comme c’est parfois le cas pour les cartes bancaires ou les sites en ligne.
  4. Aucune application, ni protocole de prise de connexion à distance n’est installé sur le serveur bancaire, en d’autres termes, seuls les ordinateurs autorisés et contrôlés par les marocains peuvent s’y connecter.
  5. Lorsque les marocains auraient autorisé votre ordinateur à se connecter au serveur, c’est encore eux qui vous attribueront un compte (utilisateur + mot de passe) ainsi que les habilitations (ce que vous avez le droit de faire).
  6. Ces serveurs comportent des pistes d’audit, des fichiers log ou les fichiers de journalisation. C’est – à dire des fichiers non falsifiables qui retracent l’ensemble des activités du serveur : les connexions, les modifications des données, les créations des utilisateurs, etc. bref, une sorte de boîte noire qui permet en cas d’un litige comme celui en cours, d’y faire la lumière en quelques secondes.
  7. Les informaticiens camerounais n’échangent pas directement avec leurs homologues marocains. Les échanges se font par l’intermédiaire du CSI (Centre support Informatique). Cette organisation est idéale dans un souci de sécurité informatique, car en évitant ces contacts, on limite les tentatives de complicité de fraudes et d’usurpation des mots de passe.
    Tout est idéalement mise en place par les marocains pour avoir le contrôle total et exclusif sur la gestion des données sur les serveurs de la banque qui de surcroît sont physiquement dans leurs locaux au Maroc.
    Quels sont les principaux enseignements que nous avons tirés à ce niveau de la réflexion ?
    a. L’impossibilité que la fraude provienne d’une attaque à partir du réseau Internet.
    b. Les informaticiens de la banque sont complètement exclus du processus d’administration des serveurs basés au Maroc à tout point de vue. C’est de la responsabilité exclusive des marocains.
    c. Quel que soient les hypothèses considérées qui ont conduit à la modification des soldes, elle n’a pu se faire qu’avec le compte (utilisateur + mot de passe) d’un marocain habilité à modifier les données et à exécuter les programmes. Ceux – ci se comptent sur les cinq doigts de la main. Ils ont indiscutablement une responsabilité active et directe dans l’opération de décaissement.
    La question rationnelle qui nous vient à l’esprit, est celle de savoir comment dans un dispositif sécuritaire hautement renforcé au niveau du siège au Maroc, du point de vue infrastructurel qu’applicatif, que des informaticiens camerounais, complètement mis à l’écart du processus de gestion des données, soient tenus pour principaux responsables de l’incident en cours ? Pourquoi malgré les exposés des faits vérifiables ci – dessus, M. Mohammed MEJBAR s’agrippe t – il derrière la série d’obstacles qu’il a construits entre lui et la vérité, au point de déclarer en date du 08 mars 2019 aux délégués du personnel accompagnés de quelques collègues vénus exprimés leur indignation, nous citons : « S’ils ne sont pas coupables, je me suiciderai »? Sur quoi fonde t – il une telle conviction alors que le système organisationnel du dispositif informatique mis en place semble prouver le contraire ? Pour répondre à ces interrogations, nous avons interrogé des acteurs concernés de près ou de loin dans ce dossier, consulté des documents et consulté des experts.
    Pour une démarche structurée, nous nous sommes d’abord intéressés aux éléments accusateurs contenus dans la plainte déposée à la Police judiciaire de Douala par M. Mohammed MEJBAR.

Premier élément : Les affirmations contenues dans la plainte.

Dans cette plainte, M. Mohammed MEJBAR affirme avec conviction s’être fondé sur « les rapports d’audit de l’audit interne, du contrôle permanent et de la sécurité informatique de SCB et du groupe ». Lesdits rapports ont « démontré leurs (les informaticiens) implications directe dans la modification des soldes sur les comptes des clients ». Nous apprendrons par la suite que ces comptes sont autour de 53, et la fraude a porté sur plus de deux milliards de FCFA.
Des informations collectées aussi bien auprès des organes de contrôle ci – dessus cités que des concernés, il en ressort de façon formelle que les rapports des différents audits mentionnés dans la plainte n’ont jamais existé. Les missions d’audit étant basées sur le principe du contradictoire, vous ne pouvez pas prétendre avoir audité un employé sans l’avoir au moins une fois rencontré et échangé avec lui sur le sujet. Bien plus, les mises en causes n’ont pas eu droit à la moindre demande d’explication même verbale, comme l’exige la procédure en pareille circonstance. Ces organes de contrôle reconnaissent cependant avoir remis au Directeur Général à sa demande, un document contenant des constats réalisés à distance (à l’insu des intéressés) sur leurs ordinateurs des mises en cause. M. Mohammed MEJBAR ignorait – il la différence entre un rapport d’audit et un simple document préliminaire d’analyse ? Bien sûr que non ! Comment les constats faits sur les ordinateurs des personnes incriminées pouvaient – ils démontrer que ces derniers avaient modifié les soldes sur des serveurs hébergés plutôt au Maroc ? Il n’y a que les analyses faites directement sur ces serveurs qui peuvent apporter des preuves irréfutables à cette préoccupation. Il s’agit de toute évidence d’une manipulation de M. Mohammed MEJBAR, visant à donner plus de crédit à sa plainte, et qui a réussi à mettre en déroute tous les enquêteurs de la PJ pendant la phase des enquêtes préliminaires, qui au bout d’environ 14 jours, las d’attendre des preuves qui n’arrivaient pas, et ayant compris le traquenard de M. Mohammed MEJBAR qui ne cessait de les appeler même le weekend pour disait – il « se rassurer du bon déroulement des enquêtes », ne cachaient plus leur agacement à poursuivre l’enquête. L’un des enquêteurs dira : « si vous avez fait quelque chose, même dans cinq ans on le saura», et l’autre d’affirmer « soit vous avez été très professionnel et avez réussi à ne laisser aucune trace, soit vous n’avez effectivement rien fait ». Tout ceci ne peut que confirmer l’absence de preuve. Ces employés, après avoir séjourné pendant 28 jours dans les cellules de la Police Judiciaire, seront mis en détention provisoire le 29 mars 2019, sans avoir jamais eu l’occasion de s’exprimer sur le moindre indice de preuve qui les accablerait. Des confrontations avec le plaignant, le Directeur Général, mainte fois annoncées par les enquêteurs de la PJ, n’ont jamais eu lieu. A la question de savoir pourquoi en absence évidente de preuve ils ne pouvaient pas relaxer purement et simplement les mises en causes, l’un des enquêteurs répondra : « ce sera à la justice d’en décider ».

2ième élément : La date des faits : 19 février 2019.

Il est mentionné dans la plainte que c’est en date du 19 février 2019, que les informaticiens ont par « intrusion » sur le serveur, modifié les soldes de certains clients qualifiés de complices à la hausse. Nos recherches nous ont fournis des choses curieuses :

  1. Certains clients, dont les uns sont à la prison centrale de New-Bell, cités comme ayant bénéficié de cette opération du 19 février 2019, affirment avoir décaissé de l’argent plutôt au mois d’Octobre 2018.
  2. Un autre toujours en détention confie avoir été contacté par des individus en décembre 2018 pour l’exécution de l’opération.
  3. Nous avons également eu connaissance d’un cas survenu en début mars à l’agence d’Ebolowa au moment où ceux présentés comme étant les cerveaux du gang étaient incarcérés à la PJ.
  4. Les dates de réception des fonds indiquées par les clients sont diverses. Preuve que ces opérations n’ont pas eu lieu en un seul jour comme veut le faire croire M. Mohammed MEJBAR en évoquant la date du 19 février 2019. Pouvait – il l’ignorer ? La réponse est sans ambages, NON ! Car, les marocains ont certainement consulté la « boîte noire » du serveur, à défaut d’être des initiateurs directs de la fraude.
    Ces contrariétés ont été probablement l’un des éléments les plus troublants des enquêteurs de la police judiciaire, dont l’un déclarera que « votre affaire là ressemble à de la sorcellerie ».
    3ième élément : La profondeur des évènements.
    Continuant nos recherches, nous avons eu confirmation de ce qui suit :
  5. De 2017 à 2019, certaines agences à l’instar de celle de BESSENGUE ont eu à remonter auprès des services de l’audit interne et du contrôle permanent de la SCB, des anomalies sur les soldes de certains clients qu’elles jugeaient anormales. Il nous revient que le Directeur de l’audit interne attendait à la surprise de ses collaborateurs, les instructions du Directeur général pour la conduite à tenir. Quant au Contrôle permanent, le sujet n’avait pas été classé comme prioritaire. C’est probablement pour se rattraper que ce service avait juste après l’incarcération des collègues à la PJ, sollicité un état des lieus sur cette situation. Malheureusement, mis au courant de cette initiative, le collègue qui a fait cet état doit subir des menaces verbales et virulentes de la part du Directeur général, qui lui a intimé l’ordre de ne plus « se mêler de ce qui le concerne pas, surtout sans son autorisation ». Fait tout de même curieux en pareil circonstance où l’exhaustivité de l’information doit être la règle.
  6. Le service de comptabilité affirme également avoir eu connaissance du sujet depuis 2016 et avait également remonté l’alerte auprès de la direction générale, c’est – à dire longtemps même avant la nomination des informaticiens écroués.
    4ième élément : Les audits postérieurs.
    Il est de coutume de recourir aux audits afin d’identifier et mettre en évidence des phénomènes, en prélude à une prise de décision importante. Nous avons constaté au cours de nos recherches, que la SCB a commis trois missions d’audit informatique dans la banque en six semaines.
    – La première a été effectuée par deux marocains arrivés le 05 mars 2019 à la demande du Directeur Général alors que les informaticiens de la SCB étaient incarcérés dans les cellules de la PJ, qui ont nuitamment emporté pendant deux jours les ordinateurs des informaticiens (il existe des témoins oculaires). Qu’ont – ils fait ? Seule une contre-expertise permettra de le savoir.
    – La seconde a été menée par un expert en cybercriminalité, commis par la police judiciaire au frais de la SCB, qui en date du 14 mars 2019, a effectué en présence des mises en causes, une perquisition à leurs bureaux. Plusieurs faits curieux ont été constatés lors de cette perquisition:
    o L’employée du service de l’audit interne mandatée par la SCB pour ouvrir les portes des bureaux des informaticiens, s’est livrée à une cérémonie digne d’un rite sacrificiel, question de montrer que les bureaux étaient bien mis sous scellés, alors qu’ils venaient d’être cambriolés il y avait moins d’une semaine par des marocains, et que les serrures des portes avaient été remplacées par la banque. Il avait été également constaté que les ordinateurs étaient complètement déconnectés.
    o La police a refusé de faire mention de ces irrégularités constatées, notamment, le fait que les ordinateurs étaient déjà éteints et complètement déconnectés au moment de la perquisition, objectant que les seuls éléments que l’on retient au cours d’une perquisition sont les inventaires. Sur ce point, les avis des experts du droit n’ont pas fait l’unanimité.
    – La troisième mission s’est tenue au mois d’avril 2019, conduite par les experts en sécurité informatique de THALES. En dehors des commentaires non vérifiables de certaines personnes rencontrées, nous n’avons pas pu accéder à un document formel sur les conclusions de cette mission.
    Ces différentes missions nous paraissent pour le moins curieuses. L’unique preuve qui vaille n’est – elle pas celle qui démontrera la modification des soldes sur un serveur situé au Maroc au profit de certains clients présentés comme des complices des informaticiens camerounais ? Or, il est irréfutable qu’aucun audit réalisé sur les ordinateurs au Cameroun n’apportera le moindre élément de réponse à cette préoccupation. C’est comme si en cas de problème sur le serveur de WhatsApp, votre téléphone portable était saisi et audité pour la simple raison que vous êtes utilisateur de l’application. Alors quelles preuves pourraient détenir M. Mohammed MEJBAR à l’encontre des mises en causes ?
    5ième élément : Les éléments de preuves en informatique
    L’informatique contrairement à bien d’autres domaines, est celui dont la collecte et la démonstration des preuves sont exhaustives, pertinentes et irréfutables. Ce n’est pas une question d’expert. Le cas présent où il est reproché aux informaticiens d’avoir agi sur le serveur en modifiant les données, est le plus simple des cas. De façon générale, et comme nous l’avons déjà dit, tous les serveurs sont dotés des fichiers que l’on appelle « les pistes d’audit » ou les fichiers de journalisation ou des logs. Ce sont des fichiers infalsifiables, qui enregistrent l’ensemble des activités du serveur. Les informaticiens l’appellent « la boîte noire », en comparaison avec la boîte noire des avions. Il suffit pour le plaignant de transférer ce fichier à la justice camerounaise et les responsabilités seront établies en une fraction de seconde. Car les informations contenues dans ce fichier vous donnent tous les détails sur ce qui a pu se passer dans les journées indiquées. Quel qu’en soit la façon de considérer le problème en cours, seules les informations issues du serveur au Maroc y apporteront une solution. Or, des dossiers transmis au parquet du TGI du Wouri, aucun document de la sorte n’y figurait selon nos informations. Même le plus incrédule n’admettra pas que les marocains n’ont pas consulté cette boîte noire. Non ! Ils l’ont fait, ils savent la vérité, ils savent que les camerounais ne sont que des boucs émissaires. Si non, pourquoi une enquête n’a-t –elle pas été ouverte au Maroc, le lieu du crime ? Pourquoi les responsables au Maroc en charge de la sécurité, de la gestion des mots de passe et des modifications des données n’ont – ils pas fait l’objet d’une enquête judiciaire dans leur pays alors qu’ils sont les principaux et les premiers responsables de cette grande fraude ? Au Cameroun, l’appareil judiciaire s’est empressé de se jeter aveuglement sur leurs compatriotes, pris au piège de la manipulation et d’une croyance aveugle aux déclarations de M. Mohammed MEJBAR. Ces derniers souffrent le martyr depuis deux mois, craignant pour leurs vies et celle de leurs familles au regard de l’acharnement des marocains de faire d’eux des boucs émissaires. Les marocains feront tout pour les garder en prison à travers une procédure de dilatoire judiciaire bien rôdée d’avance, le temps pour eux d’aller au bout de leur projet sans obstacle. La prochaine étape sera au bout de six mois un licenciement, et même si un non-lieu sera rendu après coup, ces informaticiens auraient été définitivement mis hors d’état de nuire.

La gestion de la crise.

Depuis le déclenchement de cette crise, notre Directeur général de la SCB, auparavant très confiant a perdu toute sérénité en tout point de vue, au point de devenir un adepte des antis dépressifs. Il transpire dans son bureau climatisé à 8h du matin, il a de plus en plus des pertes de mémoire. Nous avons retrouvé ses traces en début du mois d’avril 2019 au cabinet d’audit Price WaterHouse. Des informations puisées à bonne source, c’était un homme paniqué et balbutiant. Nous n’avons pas pu connaitre l’objet de sa visite. Cependant, tout porte à croire qu’il venait solliciter un énième audit informatique. Il a convoqué à la mi-mars une réunion de certains cadres de banques pour « solliciter leur soutien » autour d’un problème qu’il a seul engagé, en violation de toutes les procédures internes et de bonnes pratiques en la matière, qui voudrait qu’en pareille circonstance par exemple, le comité de crise qu’il a dissout se réunisse pour trouver des solutions, que les demandes d’explications soient préalablement données aux collaborateurs soupçonnés. Mais que non ! Il a exclu de la réflexion jusqu’au secrétaire général, troisième personnalité de la banque, par ailleurs informaticien qui aurait pu être d’un apport conséquent dans la compréhension de la situation. Ce dernier avait d’ailleurs tenu en date du 27 février 2019, avec certains de ses collaborateurs, une réunion de crise pour la compréhension du phénomène en cours, lui qui a fait presque toute sa carrière à l’informatique. Au terme de cette réunion d’analyse, le secrétaire général avait conclu : « Que les marocains résolvent ce problème, nous ne sommes en rien concernés, il s’agit d’un problème touchant au programme et nous n’y avons aucune habilitation ». Seul, M. Mohammed MEJBAR a pris les devants, seul, il a rédigé la plainte contre ses collaborateurs avec l’assistance de la responsable du Capital humain et non du service juridique comme il est de coutume en pareille circonstance, seul il a instruit les fausses missions d’audit pour accabler ses collaborateurs, seul il appelait les enquêteurs de la PJ même les dimanches pour « suivre les enquêtes », seul il gère désormais la banque et toute action lui est suspect, comme s’il y avait un secret dans cette affaire, un lourd et terrible secret qu’il faut de toute force empêcher d’être éventré.
Faisons un bref récapitulatif des indices collectés jusqu’à présent:
– La suppression des instances de décisions : Comité Exécutif, Comité de Crise et Comité de Direction.
– Trois comptes de correspondances suspects découverts par la BEAC au mois de mars 2019 et demande de régularisation des opérations qui y ont transité.
– La violation des procédures dans la passation des marchés, avec la mise à l’écart des directions de l’Audit Interne et du Contrôle Permanent.
– La passation des marchés de gré à gré et leur régularisation par la production des faux documents
– La mise à l’écart de tous les cadres qui ne partagent pas ses points de vu
– La falsification des rapports adressés au conseil d’administration
– Les fausses balances comptables transmis à la BEAC à l’instar de celles des mois de février et de mars 2019
– Des virements pour son compte personnel entrepris depuis le 14 mars 2019
– Des faux rapports d’audits pour la mise aux arrêts de ses collaborateurs
– La déconstruction du dispositif de contrôle interne, particulièrement la décision N° 003/DG/2017du 11 septembre 2017 portant suppression du contrôle des gestionnaires et des directeurs d’agence lors des opérations de retrait espèce aux guichets et de virement.
– Un dispositif de fraude connu depuis plusieurs années par la direction générale dont on fait croire qu’elle a fortuitement commencé le 19 février 2019.
– Absence de l’ouverture d’une instruction judiciaire au Maroc sur la crise en cours alors qu’ils sont les responsables directs des serveurs et qu’il ne fait aucun doute que c’est le compte d’un marocain qui a été utilisé pour commettre la forfaiture.
Il nous ait difficile de penser que dans cette horloge qu’il n’y ait point d’horloger. Même si l’on pourrait ne pas y voir une relation directe de cause à effet, ces évènements sont mécaniquement liés. Il nous reste quelques pièces du puzzle.
Le mécanisme ayant conduit aux retraits frauduleux.
Ce n’est plus un secret pour personne que les retraits des espèces aux guichets de la banque n’ont été rendus possibles que grâce à la suppression par M. Mohammed MEJBAR, du dispositif de contrôle interne par la décision N° 003/DG/2017du 11 septembre 2017. Ceux qui ont décaissé de l’argent l’ont fait dans le respect des procédures en vigueur à la SCB au moment des faits. Raison pour laquelle nous essayerons plutôt d’identifier les intervenants dans la chaîne ayant conduit au décaissement. A propos de ce qui s’est passé pendant et après le décaissement, les versions que nous avons obtenues auprès des personnes parfois liées dans le même dossier sont aussi contradictoires qu’éparses, y compris auprès de ceux qui ont reconnu les faits de fraude. Seule la justice à travers ses méthodes saura y extraire la vérité.

  1. Aucun client n’a vu son compte modifié à son insu. Tous ont à un moment donné pour des raisons diverses et variées, consciemment ou non, communiqué leur RIB (relevé d’identité bancaire), afin de pouvoir recevoir de l’argent sur leur compte. L’argent était disponible le jour convenu sur le compte. Ce qui confirme une fois de plus que ces opérations n’ont pas été menées en un jour (19 février 2019), mais qu’il s’agit bel et bien d’un traitement qui se faisait au fil de l’eau, au cas par cas. M. Mohammed MEJBAR ne pouvait pas l’ignorer au moment de sa plainte, car tout est visible sur le serveur.
  2. Tous ont prêté leur compte contre une rémunération directe ou indirecte.
  3. Nous avons pu identifier distinctement trois niveaux d’intervention,
    1ier niveau : Le client titulaire du compte qui communique son RIB
    2ième niveau : Celui qui contacte le client aux fins d’obtenir son RIB. C’est dans tous les cas un proche avec qui le client entretien une relation de confiance. Ces derniers résidents au Cameroun ou à l’étranger. C’est lui qui propose au client une commission afin de faciliter son adhésion à l’opération.

3ième : Celui à qui le RIB est transmis.

Tous ceux que nous avons interrogés disent que leurs interlocuteurs lorsqu’il ne s’agit pas de lui-même, transmet le RIB à un autre interlocuteur basé en Afrique de l’ouest et au Maghreb. Nous avons rencontré un cas isolé des USA. Raison pour laquelle nous pensons qu’il ne s’agirait d’un intermédiaire supplémentaire.
Nous supposons ensuite l’existence de deux ou trois autres niveaux supplémentaires en fonction des cas, dont le dernier maillon est au siège de la banque au Maroc, qui à ce niveau modifie les soldes.

Les énigmes.

  1. Le refus de M. Mohammed MEJBAR d’accepter les remboursements des fonds.
    Nous avons rencontré des faits qui nous paraissent énigmatiques, peut être du fait de nos connaissances limitées dans le domaine du droit. Cependant, nous savons que le reflexe du banquier en pareille circonstance, est d’abord de récupérer les sommes qui peuvent encore l’être. Or il y a parmi les personnes incarcérées, celles qui ont soumis à travers leurs avocats, des protocoles d’accord de remboursement au directeur général de la SCB, qui les a simplement rejetés.
  2. Une curieuse nomination
    Alors que les enquêtes sont en cours à la police judiciaire de Douala, et que certains interpellés pointent tous un doigt accusateur sur un responsable d’agence de la banque comme étant l’une des pièces essentielle du dispositif de fraude, alors qu’il est démontré que plus de XAF300 millions décaissés sont issus des comptes domiciliés dans son agence, que ce responsable d’agence est par la suite interpellé et reconnait les faits, le directeur général de la SCB lui offre une promotion en le nommant comme Directeur de la plus grande agence du réseau de la SCB. M. Mohammed MEJBAR ignorait – il le déroulement des enquêtes au moment de la signature de cette nomination ? Ô que non ! Nous avons bien vu, et les listings des appels pourront le démontrer, qu’il appelait régulièrement la PJ pour s’enquérir du déroulement des enquêtes. Il était donc bien au courant de ce qui arrivait à son protégé. Nous avons reçu plusieurs interprétations et commentaires autour de cette situation, certains en déduction des affirmations du mis en cause, où la seule affirmation que nous puissions confirmer sans hésitation, est celle selon laquelle les informaticiens interpelés de la banque n’ont rien à voir avec ce problème, et qu’il « mettait sa main au feu » qu’il sera impossible pour nous d’obtenir les noms des marocains qui modifient les soldes. Ceci nous le savions déjà.
    Nous pouvons cependant nous permettre deux hypothèses face à ces deux énigmes :
  • En nommant un employé écroué à la PJ et donc les accusations sont avérées, M. Mohammed MEJBAR voulait probablement lui dire qu’il a rempli sa part de contrat. Les éléments que nous avons déroulé sont loin de l’innocenter totalement, jusqu’à preuve de contraire.
  • En refusant les protocoles d’accord de remboursement, il se rassure ainsi qu’au terme de ce processus, il ne serait pas contraint d’apporter sa part de butin, qu’il aurait reçu à travers son protégé qu’il a nommé alors qu’il était incarcéré à la PJ.
    Les perspectives de la SCB.
    Dans notre propos introductif, nous avons signalé une chute vertigineuse des résultats de la banque depuis 2016, qui sont passés de de XAF12.5 milliards en 2016, à XAF7.757 milliards en 2018, soit une baisse de 37,94% en deux ans. Tous les cadres rencontrés sont plus que jamais pessimistes au regard de la situation au premier trimestre 2019. Les plus optimistes présagent dans les meilleurs des cas une mise sous administration provisoire d’ici la fin de l’année.
    Quelques chiffres illustratifs du premier trimestre 2019 :
  • Une pénalité de XAF1.8 milliards de FCFA pour des opérations irrégulières en devise
  • Un redressement fiscal doublé d’une pénalité d’un montant global de XAF2.2 milliards
  • Une baisse de ressource sur le segment des grandes entreprises de XAF78 milliards
  • Une tendance négative de -10,02% sur le PNB, et de -32.18% sur le résultat.
  • Un volume globale de XAF12 milliards de pénalité et de redressement actuellement en cours de négociation à la baisse par la banque.

A ce rythme, il n’est pas impossible que d’ici la fin de l’année, la SCB ait utilisé tout son capital qui de XAF10 milliards de FCFA, pour règlement des pénalités. Il faut noter que la SCB ne fait plus des déclarations pourtant obligatoires, auprès de la direction générale des douanes, les déclarations du TEG (Taux effectif global), de la CIP (Central des Incidents de paiement) opérationnelle dans toutes les banques, etc.
Dans cette tempête financière au péril certain, le directeur général a choisi à la surprise générale de multiplier les poches de dépenses. Une dépense de XAF106 millions de FCFA à l’issue de la soirée du 08 mars, couplée à la cérémonie de présentation de vœux au Directeur Général et du Kick off pour ne citer que ce cas.

Conclusion

Ce document qui s’achève avec ses blancs, ses zones demeurées obscures et ses hypothèses, se veut être une modeste contribution dans la compréhension de ce qui est considéré comme le plus grand scandale financier en ce début d’année 2019. Certes, les fraudes bancaires sont légions, mais elles ont généralement porté sur des moyens de paiement (chèque, carte bancaire, banque en ligne, etc.) et jamais sur une modification des données sur le serveur.
En tout état de cause, à chaque fois que pareille situation s’est produite, elle s’est toujours gérée en interne ; les responsables ayant toujours été ceux qui disposaient des habilitations nécessaires pour ces opérations.
C’est ainsi que déjà en 2015, les soldes de certains comptes domiciliés à la SCB ont été doublés. Le personnel apprenait par un communiqué laconique que le problème a été identifié et réglé à Casablanca.
En 2017, toujours à la SCB, un autre problème informatique relatif cette fois – ci aux cartes bancaires ayant entraîné une perte de plus d’un milliard de FCFA. Le même communiqué que le personnel avait fini par maitriser par cœur a été une fois de plus diffusé, et les mêmes termes repris : « le problème a été identifié et réglé à Casablanca ».
Comment expliquer que face à un problème devenu quasi endémique, que la responsabilité soit désormais transférée sur des camerounais minutieusement tenus à l’écart de la gestion du système ? Quel est cette banque qui mettrait sur la place publique une défaillance, que dis-je, une fraude informatique aussi grave digne de faire perdre confiance à n’importe quel client, et même d’entraîner le retrait de l’agrément à la banque alors qu’il est de son intérêt, pour son image de marque et son rayonnement, qu’un tel problème soit géré sous silence, surtout lorsque les causes d’origine sont connues ?

A l’évidence, les marocains dans cette affaire ne sont pas à la recherche de la vérité, car ils la connaissent, ils ont consulté les pistes d’audit sur le serveur, ils savent une fois de plus que « le problème a été identifié à Casablanca et réglé à Casablanca », ils savent également que les informaticiens camerounais n’ont absolument rien à y voir, et que le projet est de les écarter afin qu’ils ne puissent pas aider la partie camerounaise à comprendre le faux qu’ils ont commencé à produire.
L’Etat du Cameroun est en risque grave dans cette situation, celle de ne jamais pouvoir reconstituer la situation financière réelle de la banque. Tous les serveurs sont hébergés à Casablanca, où seuls les marocains y ont des droits d’accès. Ils manipuleront les chiffres à leur guise. Ils n’ont jamais jugé nécessaire de se plier aux injonctions de la COBAC qui a toujours exigé depuis plus de cinq ans, l’installation au Cameroun d’une deuxième base de données, comme c’est le cas dans d’autres banques, ces données qui sont celles des camerounais. A chaque fois la même réponse : « nous étudions la possibilité d’installer un serveur dans un pays de la zone CEMAC ».

Au-delà de cette simple affaire, c’est toute la coopération d’affaire avec le Maroc qu’il faut interroger. Dans le cas simple de la relation avec la SCB, les marocains ont à travers la création des structures WAFA Assurance, WAFA Cash, ASCA aux capitaux détenus au minimum à 90% lorsqu’ils ne sont pas de 100% par eux-mêmes, réussi à rouler le Cameroun dans l’arrangement du départ.
Prenons à titre d’exemple le cas de Wafa Assurance vie Cameroun qui est valable pour tous les autres. En réalité, il ne s’agit que d’un bureau de six employés, qui a réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de XAF3 milliard de FCFA sur la SCB. En réalité, son réseau c’est la SCB qui compte 54 agences, et ses employés le personnel de la banque. Cette remarque avait valu une mise au rebus du directeur de l’agence de MEIGANGA, par ailleurs délégué du personnel. L’Etat du Cameroun qui a 49% de participation à la SCB n’obtient rien de ce chiffre d’affaires, alors qu’avec le précèdent assureur, la banque avait une prime de participation au résultat. A la question de savoir ce qu’est devenue cette prime et bien d’autres, quel est le bénéfice de SCB dans cette relation avec Wafa Assurance, ils vous répondent qu’il existe un contrat au niveau du groupe qui définit les relations entre les deux entités, qui n’est connu que des marocains.

L’Etat du Cameroun devrait bien réfléchir avant de leur accorder la reprise de Pro Assur SA et de Pro Assur Vie. Cette reprise serait en prélude de leur retrait de l’activité bancaire pour se replier dans le secteur de l’assurance.
En effet avec la nouvelle règlementation de change adoptée en 2016 et entrée en application en 2018, qui exige aux banques le rapatriement des recettes d’importation par le canal de la BEAC, les marocains estiment que la SCB n’est plus assez rentable. En effet les devises issues des RI étaient gérés par la SCB via la salle des marchés et cette activité représentait 40% du résultat de la banque. Elle est autour de 18% au 1er Trimestre 2019 avec plus de 50% des Agences jugées non rentables et avec un important client étatique qui représente en moyenne a lui tout seule 11% du résultat de la banque. Dans ce contexte, il faut s’attendre à une baisse d’au moins 50% du résultat de la banque en 2019.
Dès lors, il n’est pas excessif à l’analyse de ce cliché, de penser que les marocains ont décidé de se retirer de l’activité bancaire en provoquant sa faillite et se concentrer sur le secteur des assurances. Et pour se faire, ils multiplient les faux en écriture, organisant des scandales de détournement, etc… comme celui en cours.

Un employé de la SCB Cameroun. Au nom du Nouveau Comité de Vigilance. Douala – CAMEROUN


4 thoughts on “Perte de confiance: Clients SCB Cameroun, ATTENTION !

  1. Après avoir complètement lu cet article je reste surpris sur le fait que ces personnes soient encore incarcérées, en effet je suis bien placé pour savoir que les informaticiens camerounais n’ont pas pu mettre en place tout ce stratagème, les serveurs qui contiennent les données personnels des clients ne sont pas basés au Cameroun, et par conséquent pour qu’un employé de la filiale camerounais ai accès, il faudra que les droits d’accès lui soit octroyés par l’administrateur réseau se situant au siège de la direction générale notamment au Maroc comme le dit l’article, et ce fait l’administrateur généralement ces l’ouverture des droit d’accès en lecture seul a travers un loggin et un mot de passe, pour tout ce qui est modification des données clients les droits ne sont généralement pas donnés au employés des filiales auxiliaires, cale leurs permettant de garder la main mise a 100% sur le projet et d’établir des magouilles a l’insut des camerounais qui dans la chaine sont condamnés et ne voir et a ne faire que ce que l’ont veut qu’ils fassent. Je rajouterai a cela un autre point d’éclaircissement, tout les mots de passe et les loggins de connexion de chaque employés haut placés ou pas sont connus par les admin des serveurs ce qui veut dire qu’ils peuvent se connecter avec le loggin d’un employé X et effectuer des actions comprométtantes en son Nom en vu de le rendre coupable donc faite bien attention sur ce point lors de l’enquête. Il est bien évident que avec un accès direct aux serveurs la vérité est déjà connue du maroc mais comme ils veulent étouffer l’affaire, ils cherchent a créer le profil du coupable parfait, en informatique l’homme le plus dangereux est celui qui a accès aux serveurs, gardez le bien en esprit, et si le chiffre d’affaire chute progressivement c’est volontaire c’est un projet qui a été mit sur pied afin de piller les fonds et comptes des camerounais, moi même étant client a SCB j’ai des lourdes pertes financières sur les frais d’entretien de carte qui ne devaient pas excéder le montant de 3000 fcfa mais a ma grande surprise a chaque fois la banque me retire près de 15000fcfa a cet effet je ferais suivre ma demande dans un tribunal…alors je me demande que font ces camerounais en prison? Alors qu’ils sont comme des moineaux face a un système qui ne leurs donne pas 0, 1% d’accès en écriture aux fichiers de sauvegardes des donnés clients? Les informaticiens ne la scb Cameroun ne peuvent faire des interventions qu’en local sur les poste des employés et des logiciels qu’ils utilisent, pour tout ce qui est serveur si ils veulent intervenir a distance l’accès ne peut être autorisé que par un admin marocain, ouvrez les yeux, des innocent sont en prison pendant que les coupables boivent du vin, je sais de quoi je parle j’ai eu a observer les même système de fonctionnement dans une autre firme…bon courage dans la suite de l’enquête et ne mettez pas des innocents en prison par manque de savoir, la bible dit « mon peuple meurt par faute de connaissance » le cabinet d’audit Prise ne pourra pas faire la lumière sur cette affaire, ils n’ont aucune visibilité sur les serveurs, ils feront un audit en local qui n’apportera rien de plus que des fausses pistes, c’est comme si vous cherchez un éléphant dans un super marché alors que sa place se trouve en foret ou dans un zoo, le gouvernement Camerounais doit apprendre a former sa jeunesse afin qu’ils puissent eux même gérer leurs ressources aux lieu d’établir des contrats sur lesquels ils ne savent rien du tout, Cameroun, forme ta jeunesse de manière rigoureuse car elle meurt faute de connaissance, d’autres pays d’Afrique le font déjà car ils ont compris ce qu’il faut faire…j’espère que des personnes sages feront la lumière sur cette affaire, cordialement.

  2. Après avoir complètement lu cet article je reste surpris sur le fait que ces personnes soient encore incarcérées, en effet je suis bien placé pour savoir que les informaticiens camerounais n’ont pas pu mettre en place tout ce stratagème, les serveurs qui contiennent les données personnels des clients ne sont pas basés au Cameroun, et par conséquent pour qu’un employé de la filiale camerounais ai accès, il faudra que les droits d’accès lui soient octroyés par l’administrateur réseau se situant au siège de la direction générale notamment au Maroc comme le dit l’article, et ce que fait l’administrateur généralement c’est l’ouverture des droit d’accès en lecture seul a travers un loggin et un mot de passe, pour tout ce qui est modification des données clients les droits ne sont généralement pas donnés aux employés des filiales auxiliaires, cela leurs permettant de garder la main mise a 100% sur le projet et d’établir des magouilles a l’insu des camerounais qui dans la chaine sont condamnés et ne voir et a ne faire que ce que l’ont veut qu’ils fassent. Je rajouterai a cela un autre point d’éclaircissement, tout les mots de passe et les loggins de connexion de chaque employés haut placés ou pas sont connus par les admins des serveurs ce qui veut dire qu’ils peuvent se connecter avec le loggin d’un employé X et effectuer des actions comprométtantes en son Nom en vu de le rendre coupable donc faite bien attention sur ce point lors de l’enquête. Il est bien évident que avec un accès direct aux serveurs la vérité est déjà connue du maroc mais comme ils veulent étouffer l’affaire, ils cherchent a créer le profil du coupable parfait, en informatique l’homme le plus dangereux est celui qui a accès aux serveurs, gardez le bien en esprit, et si le chiffre d’affaire chute progressivement c’est volontaire c’est un projet qui a été mit sur pied afin de piller les fonds et comptes des camerounais, moi même étant client a SCB j’ai des lourdes pertes financières sur les frais d’entretien de carte qui ne devaient pas excéder le montant de 3000 fcfa mais a ma grande surprise a chaque fois la banque me retire près de 15000fcfa a cet effet je ferais suivre ma demande dans un tribunal…alors je me demande que font ces camerounais en prison? Alors qu’ils sont comme des moineaux face a un système qui ne leurs donne pas 0, 1% d’accès en écriture aux fichiers de sauvegardes des donnés clients? Les informaticiens ne la scb Cameroun ne peuvent faire des interventions qu’en local sur les postes des employés et des logiciels qu’ils utilisent, pour tout ce qui est serveur si ils veulent intervenir a distance l’accès ne peut être autorisé que par un admin marocain, ouvrez les yeux, des innocent sont en prison pendant que les coupables boivent du vin, je sais de quoi je parle j’ai eu a observer les même système de fonctionnement dans une autre firme…bon courage dans la suite de l’enquête et ne mettez pas des innocents en prison par manque de savoir, la bible dit « mon peuple meurt par faute de connaissance » le cabinet d’audit Prise ne pourra pas faire la lumière sur cette affaire, ils n’ont aucune visibilité sur les serveurs, ils feront un audit en local qui n’apportera rien de plus que des fausses pistes, c’est comme si vous cherchez un éléphant dans un super marché alors que sa place se trouve en foret ou dans un zoo, le gouvernement Camerounais doit apprendre a former sa jeunesse afin qu’ils puissent eux même gérer leurs ressources aux lieu d’établir des contrats sur lesquels ils ne savent rien du tout, Cameroun, forme ta jeunesse de manière rigoureuse car elle meurt faute de connaissance, d’autres pays d’Afrique le font déjà car ils ont compris ce qu’il faut faire…j’espère que des personnes sages feront la lumière sur cette affaire, cordialement.

  3. une habilitation informatique accordée par la DG au Maroc ? du grand n’importe quoi cet article…. il vaut mieux se taire des fois que de débiter des anneries sans fondement logique?

  4. Je ne sais pas ce qui se passe dans cette banque, mais il est quand même curieux que l’article ne mentionne pas, comme l’ont fait la plupart des articles dans la presse, que les virements ont été faits sur les comptes des employés arrêtés, d’où les arrestations rapide. C’est une grosse preuve quand même

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