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L'ouverture sur le Cameroun

Patrimoine : La Nuit des chefferies à Paris ce 9 juillet

Nuit des chefferies

Performances d’artistes, défilé de mode, parade royale des civilisations et journées économiques vont marquer les dernières semaines de la Saison culturelle du Cameroun dans la capitale française.

Le musée du Quai Branly-Jacques Chirac, l’ambassade du Cameroun en France, le Théâtre de la Ville de Paris sont depuis plusieurs mois, des hauts lieux où s’exprime la culture camerounaise dans toute sa splendeur. Événement inédit tant par sa conception que par les objectifs qu’elle poursuit, la Saison culturelle du Cameroun tire vers sa fin annoncée pour le 17 juillet. A cette occasion, une programmation alléchante a été concoctée par l’équipe de la Route des Chefferies, organisatrice de l’événement. Le 24 juin, celle-ci a donné une conférence de presse à l’institut Français à Yaoundé. Elle était animée par Stéphanie Dongmo, directrice des Opérations de la Route des chefferies, Blaise Etoa, conseiller spécial à la Route des chefferies et Yann Lorvo, directeur de l’Institut Français et conseiller de coopération et d’action culturelle à l’ambassade de France au Cameroun.

Selon Stéphanie Dongmo, une série d’activités de haute facture sont proposées à la diaspora camerounaise, africaine et aux touristes en France. La danseuse Agathe Djokam, l’artiste visuel Keulion, la chanteuse Joyce Babatunde, la slameuse Lydol, le poète Kouam Tawa vont offrir des performances et spectacles.

Prévue le 9 juillet à l’espace Cardin du Théâtre de la ville de Paris, La Nuit des Chefferies est l’un de ces temps forts. Elle sera ponctuée par les danses patrimoniales des quatre aires culturelles du Cameroun dévoilées par le ballet de la diaspora, un défilé de mode sur le thème des costumes royaux présenté par trois jeunes stylistes venus du Cameroun, une soirée de conte, des chants patrimoniaux et la présentation de la diversité de la cuisine camerounaise.

La parade royale des civilisations est l’autre activité phare de cette semaine culturelle. Elle interviendra le 10 juillet dans les rues de Paris autour de la Tour Eiffel des Invalides du musée du Quai Branly et de la Seine. Des marionnettes géantes, des danseurs, des jongleurs, des cracheurs de feu, des musiciens, des échassiers vont créer une ambiance de carnaval sur un parcours de près de 2,5 km. « Une cinquantaine de chefs traditionnels, des reines et princesses vont donner le coup d’envoi de cette parade là et avec les communautés camerounaises de la diaspora qui sont mobilisés pour accompagner cette image c’est vraiment le Cameroun qui défile à Paris », indique Yann Lorvo).

À côté de cette démarche qui vise à promouvoir la destination Cameroun ; à valoriser le patrimoine culturel, le savoir et le savoir-faire des artisans camerounais, la Saison culturelle du Cameroun à Paris est aussi un rendez-vous économique. « Il est question de profiter de la puissance de cette plateforme culturelle pour montrer le potentiel du Cameroun en termes d’investissement. Il y aura donc du 8 au 7 juillet des Journées économiques à l’ambassade du Cameroun en France avec des thématiques autour des mesures d’incitation à l’investissement au Cameroun. Des panélistes d’exception et des invités de marque comme le Ministère français de l’Europe et des affaires étrangères seront présents », explique Blaise Etoa, conseiller spécial à la Route des chefferies.

Un cycle de conférences est prévu au musée du Quai Branly-Jacques Chirac à partir du 5 juillet sur la thématique « Patrimoine et développement local ». La Route des Chefferies a fait appel à des acteurs du patrimoine actifs sur le terrain pour animer les échanges. « Nous aurons par exemple une conférence sur le rôle des femmes et des reines au sein des chefferies, un panel sur comment conduire un projet patrimonial et touristique à l’échelle d’un territoire et un autre sur la transformation numérique qui est devenu incontournable aujourd’hui dans les organisations », précise la directrice des Opération de la RDC.

Cette mobilisation culturelle inédite a selon, les organisateurs, un impact significatif. Depuis son vernissage le 4 avril 2022, l’exposition « Sur la Route des chefferies. Du visible à l’Invisible » a déjà drainé plus de 1000 visiteurs au musée du Quai Branly-Jacques Chirac parmi lesquels 50 chefs traditionnels, notables, reines, personnalités, artistes de renoms et intellectuels en plus du grand public. L’exposition qui s’étend sur 2000 m² et donne à voir 240 objets prêtés par les chefferies et notables du l’Ouest et du Nord-Ouest exposés sur 800 m² décor préfabriqué par des artisans Cameroun, a reconnecté des camerounais installés en France et en Europe depuis des générations.

« Les communautés sont invitées à se réapproprier leurs œuvres et pour la petite histoire, l’exposition a permis à plusieurs communautés de découvrir leurs propres patrimoine. Je suis de la communauté bamendou et le masque Tukah des bamendou fait partie de l’exposition au musée du Quai Branly et il y a toute une diaspora bamendou en Europe et même en Amérique du Nord qui vient à Paris voir ce masque », révèle Stéphanie Dongmo.
Pour de nombreuses personnes, ce projet est une belle réussite. « La Saison culturelle a su séduire et conquérir parce qu’elle est dans la vérité, dans l’universalisme et au-delà de tous les intérêts particuliers », analyse Yann Lorvo.

Le directeur de l’Institut français se réjouit de cette nouvelle dynamique entre les acteurs culturels camerounais et français. « C’était un vrai défi culturel, artistique et administratif d’organiser un tel projet. La Saison culturelle du Cameroun à Paris donne aussi une très belle image de ce que peut être une mobilité qui se fait dans la confiance. Elle facilite la question des visas puisque tous ces jeunes qui s’en vont en France reviennent évidemment. C’est le modèle de relation que nous devons construire ensemble », souhaite-il.

Elsa Kane / 237online.com

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