Les nouvelles pièces de monnaie au Cameroun connaissent une adoption timide sur le marché depuis leur mise en circulation il y a deux mois par la Banque des États de l’Afrique centrale. Malgré les 200F et 50F disponibles chez les responsables de supermarchés, 70% des commerçants et chauffeurs de taxi évitent encore ces devises par méfiance. Cette résistance populaire révèle les défis d’acceptation monétaire dans l’économie camerounaise contemporaine.
L’introduction progressive de cette nouvelle gamme fiduciaire suscite des réactions mitigées dans tout le pays.
Réticence commerciale : chauffeurs taxi refusent pièces
« C’est encore très rare, donc tu peux même passer trois jours sans en voir », confie Salomon Ebe, chauffeur de taxi régulier contacté ce lundi matin. Cette déclaration illustre parfaitement la lenteur d’adoption observée sur le terrain depuis le lancement officiel.
Les commerçants interrogés dans les marchés de Yaoundé témoignent d’une méfiance persistante envers ces nouvelles devises. Beaucoup préfèrent conserver les anciennes pièces, craignant des complications lors des transactions quotidiennes.
Certains responsables de chaînes de supermarchés admettent avoir reçu des stocks limités, mais constatent que les clients évitent systématiquement leur utilisation dans les échanges commerciaux.
Stratégie BEAC : vulgarisation intensive programmée
La Banque centrale recommande aux commerçants de s’adapter progressivement à cette transition monétaire majeure. Un document officiel du gouvernement confirme la mise en circulation continue de ces pièces depuis le 2 avril dernier.
La BEAC mise sur une campagne de vulgarisation renforcée pour familiariser la population avec ces nouveaux supports fiduciaires. L’institution bancaire prévoit une distribution massive dans les semaines à venir pour accélérer l’acceptation populaire.
Les autorités monétaires insistent sur l’importance de cette modernisation du système fiduciaire camerounais, particulièrement pour renforcer la sécurité des transactions et lutter contre la contrefaçon.
Cette lenteur d’adoption reflète-t-elle une méfiance profonde envers les innovations monétaires ?