Tous les élèves et le personnel enlevés il y a plus d’une semaine dans une école de la région agitée du nord-ouest au Cameroun ont été libérés, a déclaré mardi le dirigeant d’une église presbytérienne dans le pays.
La nouvelle concernant l’enlèvement des élèves et du personnel d’une école dans la région du nord-ouest du Cameroun n’a pas manqué de faire le tour du pays, et est allé jusqu’au plan international. Que ce soit les directeurs d’entreprises, les dirigeants du gouvernement, les étudiants ou même les fans de paris sportifs, cette triste nouvelle a vraiment secoué le pays pendant un bon bout de temps.
Deux élèves, le directeur et un membre du personnel de l’école secondaire presbytérienne du village anglophone de Nkwen, au nord-ouest du pays, ont été libérés à des intervalles différents, a déclaré Fonki Samuel Forba, modérateur de l’église presbytérienne. Bien avant cela, les ravisseurs avaient déjà libéré 78 élèves à Bafut, toujours dans le nord-ouest du Cameroun.
« Ils sont toujours très fatigués et stressés, nous ne pouvons donc pas discuter avec eux maintenant pour savoir comment et qui les a conduits à Bafut », a déclaré Forba. « Je peux vous dire avec autorité que nous n’avons payé aucune rançon pour garantir leur liberté. » Il n’a malheureusement pas donné plus de détails.
Les 79 étudiants et trois membres du personnel ont été kidnappés par des présumés séparatistes le 4 novembre dans une partie du Cameroun en proie à la violence et à l’instabilité depuis 2016, lorsque des séparatistes armés anglophones ont lancé une campagne visant à créer un État séparatiste, baptisée Ambazonia.
Deux jours après l’enlèvement, l’armée camerounaise a annoncé qu’elle avait libéré 78 des otages. L’armée a déclaré avoir envoyé un corps d’armée d’élite ramener les enfants et les enseignants. Depuis la libération des élèves il y a un peu plus d’une semaine, les parents ont retiré les 700 enfants de l’école, se plaignant de l’insécurité croissante dans la région. De tels actes déstabilisent encore plus le pays, et on se demande bien ce que deviendra finalement le Cameroun qui, depuis de nombreuses années, est uni et indivisible.
Des affrontements ont éclaté l’année dernière entre militaires et séparatistes dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun après que le gouvernement eut réprimé les manifestations pacifiques d’enseignants et d’avocats anglophones protestant contre leur marginalisation par la majorité francophone du Cameroun. Des centaines de personnes ont été tuées au cours de l’année écoulée et les séparatistes se sont engagés à déstabiliser les régions. Ils ont attaqué des civils qui s’opposent à leur cause, notamment des enseignants qui ont été tués pour avoir désobéi aux ordres de garder des écoles fermées.
A ce moment précis, les séparatistes ont déclaré tous les lundis « ville morte » dans les deux régions anglophones du pays, et tous ceux qui ne respectent pas cette nouvelle loi sont exposés à la mort. Avec la nouvelle élection du Président Paul Biya, on s’attend à ce que cette « question anglophone » soit réglée le plus rapidement possible.