attendu longtemps pour rien. Par-delà les foucades périodiques des plus impatients d??entre eux, l??extrême patience et l??endurance dont ils ont dû pour la plupart faire preuve auront fini par être payantes. Le paiement de leurs droits sociaux a effectivement débuté hier dans les banques-guichets retenues à cet effet. Les opérations n??ont certes pas
démarré partout aux premières heures, ce qui a pu affecter quelque peu l??immense espoir suscité par la publication du communiqué du ministre des Finances signé le 7 août dernier. La décision de payer les droits sociaux consécutifs à la restructuration ou à la fermeture de plusieurs sociétés d??Etat durant la terrible période de l??ajustement structurel apparaît à bien des égards comme un événement peu banal au Cameroun. Avec l??atteinte par notre pays du point d??achèvement de l??Initiative Pays pauvres très endettés, les populations en général et les travailleurs en particulier s??étaient prise à rêver de lendemains immédiatement meilleurs. La sortie, alors annoncée, d??une crise qui les avait longtemps et si durement touchés ?? baisses drastiques des salaires, licenciements, mise en chômage technique, paupérisation ??, devait se traduire sans délai par une reprise de l??emploi et une amélioration du pouvoir d??achat. La réalité aura été tout autre. Non pas que les perspectives fussent désespérées. Non pas, non plus, que les Camerounais fussent au bout de leurs peines. Simplement, le passage des indicateurs du rouge au vert, ainsi que les pouvoirs publics l??ont patiemment expliqué à l??opinion, signifiait qu??en maintenant le cap, les efforts et la rigueur, notre économie retrouverait le chemin de la croissance, et nos conditions de vie s??amélioreraient. On aurait mauvaise grâce d??estimer que le règlement des droits sociaux évoqués ici n??a que trop traîné. Il est vrai, bien des travailleurs concernés et leurs familles ont vécu des épisodes parfois tragiques du fait de la dégradation de leur situation sociale. Certains ont ainsi vu leur ménage se disloquer tandis que d??autres sont décédés sans avoir vécu le bonheur de percevoir leur dû. Mais que les bénéficiaires des droits sociaux enfin liquidés soient les travailleurs concernés eux-mêmes ou leurs ayants droit, il est constant que lesdits droits sont ou seront payés. Il s??est malheureusement trouvé de nombreux sceptiques parmi les créanciers de l??Etat dont la dette intérieure «titrisée» a bien été payée aux échéances dûment annoncées. Certains détenteurs de titres avaient depuis longtemps bradé ceux-ci pour une bouchée de pain, doutant que le trésor public puisse honorer sa dette de sitôt. En tout état de cause, il y a lieu de se féliciter que l??Etat ait tenu ses engagements par rapport aux droits sociaux des travailleurs concernés. C??est le corollaire des nombreux signes évidents de reprise de l??économie nationale qu??il est loisible d??observer actuellement. Au nombre de ces signes, les divers investisseurs qui se bousculent au portillon avec, en perspective, le démarrage ou la reprise de multiples activités créatrices d??emplois. Toutes choses qui participent de la concrétisation de la politique des Grandes ambitions du président Paul Biya, avec comme objectif majeur l??amélioration des conditions de vies de nos populations.
Augustin FOGANG, Cameroon Tribune