La Commission nationale a présenté hier le résumé de ses activités pour 2007-2008. Le premier document du genre date de 2003. Il aura donc fallu attendre près de six ans pour que la Commission nationale des droits de l??Homme et des libertés (CNDHL) publie un nouveau rapport sur l??état des droits de l??Homme au Cameroun. C??est dire toute l??importance
de la cérémonie qui avait pour cadre hier le palais des Congrès de Yaoundé. Bien que ce fut une conférence de presse, l??objectif de cette rencontre était principalement de présenter à l??opinion publique le rapport d??activités 2008 de la CNDHL et celui sur l??état des droits de l??homme au Cameroun en 2007-2008. Pour Chemuta Divine Banda, président de ladite commission, la rédaction des rapports était « animée par le souci de donner une image concrète de la situation au Cameroun et de rendre compte de ce que la commission fait au quotidien ». Parmi les faits dénoncés, la CNDHL parle du non-respect des délais de garde-à-vue qui sont de 48h renouvelables une seule fois, des garde-à-vue ordonnées le vendredi ou les jours fériés, des arrestations effectuées en dehors des heures légales dans des domiciles privés sans autorisation préalable du procureur de la République. Le rapport décrit également les difficiles conditions des détenus dans les prisons et sonne l??alarme en ce qui concerne la situation sanitaire dans les pénitenciers. Toutefois, le rapport reconnaît des évolutions dans certains domaines comme celui de l??éducation. « L??année 2007 a été marquée au Cameroun par des avancées significatives en ce qui concerne l??offre et la qualité de l??éducation, la garantie et l??accessibilité du droit à l??éducation », peut-on lire. De plus, le Cameroun a marqué des points dans la protection contre les discriminations. Les femmes ont accès à l??emploi, note le rapport, à l??éducation, à la santé dans les mêmes conditions que les hommes. L??Etat reconnaît également l??accès au service public pour les personnes handicapées. Les mesures prises par l??Etat pour réprimer la corruption et les diverses actions disciplinaires enregistrées ont été saluées. Enfin, le rapport souligne le fait que l??accès à l??information est libre au Cameroun, même si les sourds et les sourds-muets sont encore sevrés d??informations radio et télévisées. S??agissant du rapport d??activités de la Commission, il relève que le « bilan est mitigé » puisque de nombreuses activités n??ont pas pu être menées, du fait notamment de l??insuffisance des moyens financiers estime Chemuta Divine Banda. L??année 2008 a toutefois permis de renforcer la coopération nationale et internationale et la CNDHL et accru sa visibilité auprès du public et des partenaires. L??échange avec les journalistes a également été l??occasion de réaffirmer l??indépendance de la Commission. A retenir des déclarations de Chemuta Divine Banda, « les Camerounais connaissent de plus en plus leurs droits ».
Josiane R. MATIA, Cameroon Tribune