Un système sophistiqué orchestré par ELECAM, la DGSN et le RDPC
Une bombe politique vient d’exploser dans le paysage pré-électoral camerounais. Dans une déclaration cinglante rendue publique le 27 février 2025, Maurice Kamto, président national du MRC et candidat de l’Alliance pour le Changement (APC) à la prochaine présidentielle, a mis à nu un système de fraude électorale d’une ampleur sans précédent. Le leader de l’opposition accuse directement un « trio infernal » composé d’ELECAM (l’organisme chargé des élections), de la Délégation Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) et du parti au pouvoir RDPC, d’orchestrer l’inscription massive d’étrangers sur les listes électorales.
Cette révélation fracassante intervient à quelques mois d’une présidentielle que tous les observateurs considèrent comme déterminante pour l’avenir du Cameroun. « Que des Africains qui bénéficient de l’hospitalité fraternelle des Camerounais acceptent de jouer à ce jeu criminel au moment où notre peuple se mobilise dans une adversité féroce pour se donner un avenir […] est cruel« , souligne Kamto avec indignation.
Cette stratégie de falsification des listes électorales pourrait constituer le premier acte d’une tentative de hold-up électoral d’une ampleur inédite.
Un mécanisme sophistiqué de « vrais-faux électeurs »
Le système dénoncé par Maurice Kamto révèle une mécanique bien huilée qui fait froid dans le dos. Selon sa déclaration, des élites locales du RDPC recensent d’abord des ressortissants étrangers qui se voient ensuite délivrer de « vraies fausses cartes nationales d’identité » par la DGSN. Munis de ces documents frauduleux, ces étrangers sont alors enrôlés sur les listes électorales par ELECAM.
Plus inquiétant encore, les cartes d’électeurs obtenues seraient conservées par les cadres locaux du parti au pouvoir jusqu’au jour du scrutin, créant ainsi une armée de « vrais-faux électeurs avec de vraies-fausses cartes électorales » prêts à être mobilisés le jour J.
Cette stratégie expliquerait pourquoi « la coalition ELECAM, Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, Conseil Constitutionnel, Cour d’Appel du Centre et RDPC met tout en œuvre pour tenter d’empêcher l’application de l’article 80 du Code Électoral » qui impose la publication de la liste électorale nationale au plus tard le 30 décembre de chaque année.
Un avertissement solennel aux ressortissants étrangers impliqués
Face à cette situation alarmante, Maurice Kamto a lancé un appel solennel aux représentations diplomatiques et consulaires des pays voisins, les exhortant à « dissuader leurs ressortissants de prendre le risque de s’immiscer dans le processus électoral du Cameroun ». Un message qui trahit l’extrême gravité de la situation à quelques mois d’un scrutin présidentiel crucial.
Le leader de l’opposition a également averti les étrangers participant à ces fraudes qu’ils « s’exposent aux rigueurs de la loi, et aux conséquences de toutes sortes que de tels crimes pourraient entraîner ». Une formulation qui laisse entrevoir la tension extrême qui pourrait naître de ces manipulations électorales.
Le contraste est saisissant : alors que le régime « octroie ainsi à tour de bras la nationalité camerounaise à des étrangers qui ne l’ont pas demandé », il « empêche des millions de camerounais de la diaspora de participer au scrutin », souligne Maurice Kamto, pointant du doigt l’incohérence flagrante d’un pouvoir qui semble plus préoccupé par sa survie que par l’expression démocratique de son peuple.
Dans ce contexte explosif, Kamto a révélé que « des Camerounais sont à pied d’œuvre dans diverses localités, dans diverses régions du pays […] pour traquer les étrangers et les élites politiques RDPC au cœur de ces fraudes électorales sauvages et intolérables« . Une initiative citoyenne qui témoigne de la détermination d’une partie de la population à ne pas se laisser voler son droit fondamental de choisir librement ses dirigeants.