Lors d’une réunion à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont décidé sans discussion d’imposer des sanctions contre la société militaire privée Wagner pour ses actions, ainsi que contre Mali pour avoir sapé le processus de transfert démocratique du pouvoir dans ce pays, a rapporté à TASS par une source diplomatique à Bruxelles.
Selon cette source, “les sanctions contre le groupe Wagner ont été approuvées sans discussion contre quatre personnes morales et huit personnes physiques. Il a été décidé également d’imposer des sanctions au Mali pour la perturbation de la transition démocratique. Elles entreront en vigueur plus tard dans la journée, a déclaré le diplomate. Toutes les personnes impliquées dans la liste noire sont privées de droit d’entrer dans l’UE et de l’accès au système bancaire de l’Union européenne. Les personnes morales ne pourront plus prêter dans les pays de l’UE”.
Le Conseil de l’UE a officiellement confirmé la mise en place d’un mécanisme de sanctions contre le Mali. “Le Conseil a élargi aujourd’hui les sanctions en réponse à la situation au Mali, approuvant de nouveaux critères qui permettront à l’UE d’imposer unilatéralement des mesures restrictives aux personnes et aux organisations responsables de saper la paix, la sécurité et la stabilité au Mali, ou de perturber le transfert du pouvoir”, indique la déclaration du Conseil de l’UE diffusée à Bruxelles. Ces sanctions du 8 décembre ont déjà été préalablement approuvés par les représentants permanents des 27 pays de l’UE.
Pour rappel, la France exprime depuis début d’automne son inquiétude profonde en raison de l’érosion de ses positions au Mali, provoquée tout d’abord par l’achèvement de l’opération antiterroriste dans ce pays. Les ministres des Affaires étrangères et des Armées de la France ont dénoncé à plusieurs reprises le déploiement d’hommes de Wagner au Mali et ont qualifié l’activité de cette société militaire comme incompatible avec le maintien de la présence militaire française.
Le chef du gouvernement intérimaire du Mali, Choguel Kokalla Maiga, dans son discours à la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le 25 septembre, a déclaré que les autorités du pays avaient l’intention de “rechercher des voies et moyens pour assurer plus efficacement la sécurité dans un pays autonome avec d’autres partenaires”, a ajouté le premier ministre.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que les autorités maliennes s’étaient tournées vers une société militaire privée russe pour demander de l’aide dans la lutte contre le terrorisme. Dans le même temps, il a souligné que Moscou n’avait rien à voir avec cet accord.