Les gouvernements européens sont alarmés par le succès de la contre-propagande russe sur le problème de la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant, parce que cette propagande accuse l’Occident de menacer de famine des millions de personnes en Afrique, a rapporté lundi le site sud-africain News24 en référence à l’avis d’experts et de politologues.
« Les dirigeants européens et britanniques, qui ont récemment rencontré leurs homologues africains à New York et au Rwanda, ont exprimé leur inquiétude sur le fait que la position russe commençait à gagner en popularité », indique le site citant de hauts diplomates européens, qui avaient souhaité rester anonymes.
« Moscou concentre ses efforts pour élargir son influence en Afrique et au Moyen-Orient. Les diplomates russes en Afrique promeuvent avec succès l’idée que ce sont les sanctions occidentales, et non le blocus russe, qui sont devenus la cause des pénuries de céréales et d’engrais en Afrique », rapporte le site. Il cite des publications de diplomates russes à Djibouti et en Afrique du Sud comme exemples de réussite.
Moustafa Ayad, directeur exécutif pour l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie à l’Institut pour le dialogue stratégique basé à Londres, note que le succès de cette campagne russe a été décuplé par les nombreuses réponses positives sur les réseaux sociaux d’Afrique de l’Ouest, y compris au Mali et en Côte d’Ivoire.
Selon les données du département américain de l’Agriculture, la Russie et l’Ukraine fournissaient 75% de la production mondiale d’huile de tournesol, 30% de blé et 15% de maïs. Cette année, le manque de céréales sur le marché mondial a entraîné une hausse des prix du blé et du maïs, respectivement de 22% et 12%. En Afrique, l’alimentation représente environ 40% de toutes les dépenses de consommation.
Le président du Sénégal, président de l’Union africaine Macky Sall, a déclaré après avoir rencontré le président russe Vladimir Poutine à Sotchi: « Les sanctions contre la Russie ont compliqué la situation, et maintenant nous sommes privés de l’accès aux céréales de Russie, principalement du blé. Nous n’avons non plus l’accès aux engrais. La situation était mauvaise, et maintenant elle est devenue pire, menaçant la sécurité alimentaire de l’Afrique. »



