Le ministre ukrainien des Finances, Sergueï Martchenko, a constaté ce lundi, dans une interview au quotidien italien Corriere della Sera, que Kiev ne recevait plus assez de soutien de la part de l’Europe.
Selon lui, si lors des premiers mois de la guerre il y avait plus d’unanimité parmi les pays de l’UE en ce qui concerne l’aide à l’Ukraine, maintenant les avis en la matière sont plutôt partagés. Le ministre suppose que les Européens éprouvent désormais de la fatigue de cette longue crise ukrainienne, notamment en raison de la hausse des prix des hydrocarbures.
« Nous avons besoin de 5 milliards [de dollars] par mois, mais en avril nous en avons reçu 1,6 milliard, en mai 1,5 milliard, en juin 4,4 milliards, en juillet nous attendons plus de 4 milliards, mais nous dépendons de la bureaucratie européenne, ce qui complique tout », a-t-il déploré tout en précisant que ces ressources, destinées aux programmes humanitaires et sociaux, ne peuvent pas être utilisées pour des objectifs militaires, les partenaires contrôlant minutieusement toutes les dépenses.
Sergueï Martchenko a également assuré que Kiev s’efforçait de respecter les délais du remboursement de sa dette extérieure.
D’après des informations récentes de Corriere della Sera, l’Ukraine est déjà sur le point de faire défaut.
Pour rappel, Bruxelles a proposé en juin dernier un plan d’aide de 9 milliards d’euros à l’Ukraine qui a été approuvé par les dirigeants des États membres de l’UE. Il s’agit d’un prêt sur 25 ans à Kiev avec un remboursement sans intérêt via des euro-obligations.
Normalement, c’est la Commission européenne qui agit en tant que garant pour les prêts en dehors de l’UE. Cette fois, pour résoudre le problème, une partie des risques de non-remboursement peuvent être assumés par différents pays de l’UE et la Banque européenne d’investissement elle-même.
Pour sa part, le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, n’approuve pas l’intention de la Commission européenne de financer cette aide à partir de la dette européenne commune.