« Chers collaborateurs et distingués partenaires de la santé publique au Cameroun, Faisant suite à la précieuse contribution que le corps médical et les volontaires de la Croix-Rouge Camerounaise viennent d’apporter au succès des festivités marquant la célébration du 47eme Anniversaire de l’avènement de l’Etat unitaire, j’ai l’honneur et le privilège de vous adresser des sincères félicitations de Monsieur le Président de la République, pour votre sens du devoir et votre esprit patriotique.
Qu’il vous souvienne d’ailleurs qu’il avait déjà clairement indiqué, 31 décembre dernier, la place de choix que devra occuper le secteur de la santé dans le septennat qui vient de commencer, en rapport avec la nécessaire capture du dividende démographique pour un Cameroun émergent en 2035.
Mais au-delà de ces félicitations de la plus haute autorité de l’Etat qui nous réjouissent, je voudrais me permettre de saisir cette occasion pour m’adresser à vous, pour vous dévoiler la vision la vision que j’ai de notre secteur pour ne pas parler de mon agenda de transformation de notre système de santé. En effet, il est attendu de nous une amélioration de notre significative de notre carte sanitaire qui affiche aujourd’hui, 07 Hôpitaux Généraux,07 Hôpitaux centraux, 16 Hôpitaux Régionaux, 145 Hôpitaux de districts,228 centres Médicaux d’Arrondissement et 2016 centres de santé Intégrés .
Ces chiffres sont certes parlants en matière d’efforts du Gouvernement mais ne voilent en rien les nombreux défis qui nous interpellent chaque jour. Dès foyers d’épidémies subsistent, de maladies nouvelles apparaissent alors qu’une amélioration des ressources humaines, matérielles et financières est attendue, ce qui complexifie davantage notre tâche certes, mais renforce bien sûr notre détermination à assurer à nos compatriotes , une offre de soin de qualité.
Pour garantir à long terme un système de santé plus efficace et efficient, de nombreuses mesures peuvent être envisagées ou renforcées, notamment :
Prévenir, surveiller et contrôler les maladies transmissibles et non transmissibles ;
Evaluer les besoins, les risques et l’efficacité de fonctions de la santé publique ;
Eprouver l’efficacité des programmes de promotion ;
Surveiller les indicateurs de la morbidité et de la mortalité ;
Promouvoir la participation de la communauté à la santé à travers l’information, l’éducation à la santé et le développement des compétences ;
Déterminer les normes de sûreté professionnelles et de santé au travail
Améliorer la législation et la réglementation en santé publique ;
Gérer et planifier la politique sanitaire ;
Mettre en place les services spécifiques de santé publique, notamment au niveau scolaire et dans la gestion des catastrophes ;
Améliorer les mécanismes au bénéfice des populations vulnérables et à risque ;
Instituer la couverture santé Universelle.
Ainsi, depuis ma prise de fonctions, j’ai écouté, observé et consulté tous les acteurs de notre secteur. J’en ai donc tiré quelques enseignements dont les plus importants sont notamment le regard que nos compatriotes portent sur la qualité de nos services. L’attente des personnels pour l’amélioration des conditions de travail naturellement les suggestions des partenaires pour faire de notre système de santé, l’un des plus perforants de l’Afrique subsaharienne.
Chers collaborateurs
Depuis le début de l’année nous avons vécu des événements regrettables dans diverses Régions du pays qui ont donné de l’ensemble de la profession de la santé, une image peu glorieuse, me contraignant à chaque fois, de prendre des sanctions exemplaires. Ces événements au cours desquels des malades ont perdu la vie à l’endroit même où ils devaient trouver l’espoir de recouvrer la santé, interpellent la corporation dur bien des points, dont : notre engagement à porter assistance et à prodiguer avec dévouement des soins appropriés à nos compatriotes en détresse et notre capacité à nous dépasser par le don de soi, pour soulager les souffrances de nos semblables. La carence évidente de nos collègues dans ces circonstances, a malheureusement suscité le regard inacceptable des usagers vis-à-vis de notre action quotidienne.
En réalité, en dépit des limites objectives de notre système de santé, nos populations, sont en droit d’attendre une qualité des soins significativement améliorée, un accueil irréprochable dans les formations sanitaires, un accès plus équitable aux soins et aux médicaments essentiels, bref un système qui prenne en compte toutes les couches de la population. Les malades attendent de meilleures conditions d’hygiène dans les formations sanitaires privées, mais également une prise en charge plus rapide des soins et des coûts à la portée des bourses plus modestes.
Dans ces attentes, nous pouvons nous-mêmes, en notre qualité de responsables du système de santé, résoudre déjà une partie des problèmes si durent et consentis par les populations. Nous pouvons et nous devons humaniser la gestion du malade en personnalisant son contact avec l’hôpital ou le centre de santé, nous devons aussi rentre sa dignité au malade et à sa famille par un accompagnement loin de nos structures sanitaires, participant ainsi, à notre manière au renforcement du sentiment de vivre ensemble si nécessaire à notre cohésion nationale et au niveau des communautés que des agglomérations urbaines.
C’est parce que cela ne nous coute rien en réalité, que je demande avec insistance d’humaniser nos prestations de santé. Nous ne devons pas oublier que nous avons choisi d’être avant tout des serviteurs du bien être de nos semblables. Peut être des réparateurs de santé, mais d’abord des hommes et des femmes sur qui comptent les malades pour retrouver un peu d’espoir, un peu de chaleur, un peu de sourire, un peu de dignité mais surtout pour recouvrer la santé. C’EST UN PRIVILEGE A MON SENS !
J’invite donc des infirmiers notamment à s’assurer que leurs actes et leurs prestations vont dans le sens de porter assistance, de rassurer et de soulager les patients. Les responsables des hôpitaux publics se doivent d’organiser ces derniers de la manière la plus efficace, en veillant au bon fonctionnement de leurs structures, en prenant en compte les urgences, les hospitalisations, l’accès aux médicaments, le suivi du parcours des malades, Etc. il est probablement indiqué que chaque structure se dote d’un document sous forme de dépliant ou autre moyen de communication approprié, qui donne toutes les informations nécessaires aux usagers, il leur revient également de garantir une meilleur gouvernance des ressources mises à leur disposition et d’en faire un compte rendu régulier, ils doivent se fixer des priorités, telles que le renouvellement des équipements qui sont de leur ressort de compétence et l’amélioration des conditions de sécurité, d’hygiène et de salubrité dans leurs formations sanitaires respectives.
Quant à la collaboration des services déconcentrés, je leur demande d’assurer un meilleur suivi des activités de leurs ressort, afin de nous permettre de disposer, en temps réel, des données permettant de mesurer les efforts consentis par les pouvoirs publics pour améliorer les plateaux techniques de nos formations sanitaires. Vous devez vous assurer que les médicaments essentiels sont disponibles sur l’ensemble du territoire et faire, le cas échéant, des propositions pertinentes et concrètes pour améliorer l’existant. Enfin, un rapport mensuel exhaustif du fonctionnement et des dysfonctionnements des structures sanitaires de vos ressorts de compétence sera désormais la règle, dans le cadre du comité de veille sanitaire que je viens d’installer tant au niveau central qu’au niveau régional.
La chaine dynamique d’amélioration de la Santé Publique qui doit partir du simple agent jusqu’au Ministre lui-même, se doit d’être solidaire, mais que chacun doit assumer ses responsabilités, quelque soit sa position. Cette démarche a pour objectif d’une part, d’inverser dans les meilleurs délais possibles, la perception mitigée que les populations ont de notre travail, et d’autre part, d’être résolument au service des usagers.
Chers collaborateurs, J’ai conscience que ces efforts doivent être appuyés de mesures qui doivent substantiellement améliorer vos conditions de travail et partant de votre épanouissement.
C’est pourquoi, pour ceux d’entre vous qui officient dans les zones enclavées que je considère comme des zones de santé prioritaires, je poursuivrais la politique de résidence astreinte des personnels de santé. Des mécanismes seront mis en place à cet effet, pour arriver à une amélioration substantielle de l’existant sur l’ensemble di territoire dans les mois à venir.
La question des primes de rendement et quotes-parts qui sont des éléments de motivation des personnels, est cruciale. Elle mérite toute mon attention. Je veillerai donc à la mise en place d’un mécanisme paritaire propre, permettant à ceux qui ont un meilleur rendement de recevoir les encouragements mérités.
A vous Mesdames et Messieurs les responsables des syndicats, votre rôle est indispensable notamment au maintien de l’éveil des consciences ceci devant nous permettre de disposer d’un système d’alerte efficace, qui fasse aussi remonter des propositions d’amélioration du fonctionnement global de notre système de santé, dans l’intérêt des populations. Il n’est pas question de privilégier les revendications corporatistes, à mon sens, mais de continuer à bâtir au Cameroun, un modèle qui améliore la santé de tous et favorise un accès équitable aux soins à tous les citoyens.
Je me permettrais enfin, sous le couvert du Chef du Gouvernement, d’exprimer ma profonde gratitude à nos partenaires qui sont venus me rencontrer et faire des propositions, en rapport avec un meilleur accompagnement du Cameroun dans ce secteur névralgique de la vie de notre pays. Je renouvelle ainsi ma disponibilité à approfondir nos échanges pour mettre en place des programmes et projets nécessaires à une meilleure couverture sanitaire au Cameroun. Nos besoins sont connus et cette lettre n’en a effleuré que quelques uns. Il nous reviendra donc de travailler, sous la coordination de Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, pour identifier au plus vite, les segments qu’il reviendrait à chacun de couvrir, en complément d’importantes ressources mises à disposition par l’Etat du Cameroun.
Le Cameroun, sous l’impulsion dynamique et visionnaire du Chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya, est déterminé à bâtir le système de santé moderne, qui garantit une couverture de santé universelle dans les prochains mois.
Sur ce, chers collaborateurs et distingués partenaires de la Santé au Cameroun, je voudrais vous assurer de ce que les efforts de chacun de vous vont être déterminants dans les heures, jours, mois et années à venir, pour atteindre cet objectif que j’ai l’honneur et le privilège de coordonner, en ma qualité de Ministre de la Santé Publique.
Bonne chance à nous tous et que Dieu bénisse. Dr MANAOUDA MALACHIE »