L’armée biélorusse a pu aider certains des demandeurs d’asile à la frontière à entrer en Pologne par compassion. C’est ce qu’a déclaré le président biélorusse Alexandre Loukachenko, dans une interview accordée à la chaine BBC.
« Je pense que c’est possible. Nous sommes des slaves, nous avons des cœurs. Nos militaires savent que les migrants se dirigent vers l’Allemagne. Peut-être que certains les ont aidés. Je ne vais pas faire des investigations là-dessus », a déclaré M. Loukachenko, lors d’un entretien publié vendredi soir sur le site internet de la BBC.
Toutefois, le dirigeant biélorusse a réaffirmé que les autorités de son pays n’avaient pas organisé une crise migratoire pour faire pression sur l’UE. « J’ai affirmé que je n’arrêterais pas les migrants à la frontière, que je ne les garderais pas là-bas et que s’ils continuaient à y aller, je ne les arrêterais toujours pas parce qu’ils n’allaient pas dans mon pays, mais dans vos pays », a déclaré M. Loukachenko. « Et je ne les ai pas invités ici, et honnêtement, je ne veux pas qu’ils traversent la Biélorussie », a-t-il ajouté.
Jeudi, le ministère polonais de la Défense avait fait état de l’arrestation de 100 demandeurs d’asile qui tentaient de traverser illégalement la frontière polono-biélorusse. Par ailleurs, le ministère avait affirmé que les forces de sécurité biélorusses aidaient les migrants lors de ces tentatives de passage forcé :
Cette crise migratoire, qui sévit à la frontière entre la Biélorussie et la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, s’est exacerbée le 8 novembre. Quelques milliers de personnes se sont approchées de la frontière polonaise du côté biélorusse et refusent de quitter la zone frontalière. Certains d’entre eux ont essayé de pénétrer sur le territoire polonais en cassant une barrière de fil barbelé. L’UE accuse Minsk d’exacerber le conflit et appelle à imposer des sanctions contre la Biélorussie. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré que c’est l’Occident qui était responsable de cette situation, car c’est à cause de sa politique que des milliers de gens étaient aujourd’hui obligés de fuir leur pays en guerre.
