Sans que cela saute aux yeux, les communes vivent, en ce moment, une étape déterminante du processus de décentralisation. A travers la passation des marchés relatifs au premier transfert des compétences et des ressources opéré à leur profit, les municipalités subissent, ces jours-ci, un test grandeur nature. Certains ministères se sont, en effet, dessaisis de quelques-unes de leurs activités, de même que les moyens financiers correspondants, au bénéfice des communes, dans l??optique de la décentralisation. Sont concernés, les domaines qu??avait indiqués le Premier ministre, Philemon Yang, lors de la session extraordinaire du conseil national de la
Décentralisation de novembre 2009. Notamment, l??aménagement de points d??eau potable, la construction de salles de classe pour l??éducation de base, l??entretien d??infrastructures routières à l??échelle locale, la gestion d??intrants agricoles, l??appui à des micro-projets générateurs de revenus, la mobilisation communautaire?? Suivant le cadrage budgétaire et la programmation établie de concert avec la tutelle, les maires ont jusqu??à la fin de ce mois pour conduire à terme, dans les règles de l??art, la procédure de désignation des prestataires chargés d??exécuter les travaux circonscrits. Avec consigne de s??y prendre dans la transparence qu??impose le Code des marchés publics. Soit un appel à concurrence pour les prestations excédant cinq millions de francs. Cette démarche visant que les marchés soient attribués aux entreprises présentant les meilleurs gages d??expertise, de compétence et d??efficience pour la réalisation des prestations attendues. Dans ce processus, les maires n??ignorent pas qu??aucune faute ne leur sera tolérée, dans la mesure où l??administration aidée par ses partenaires, les a outillés, comme il faut, pour le succès de leur mission. A travers notamment l??organisation de sessions de formation sur la gestion communale, la passation des marchés, la publication du « Guide du maire et du conseiller municipal », la nomination par le Premier ministre, chef du gouvernement, pour présider les commissions communales en la matière, d??experts en passation de marchés.. Avec toutes ces mesures d??accompagnement, l??administration et même l??électeur, ôtent toute possibilité à un maire de dire, le moment venu, « je ne savais pas ». Car, il ne faudrait pas perdre de vue qu??il y aura contrôle et évaluation au bout de la procédure. Mieux que quiconque, les maires ont été sensibilisés sur la finalité de la décentralisation comme laboratoire de démocratie, de gestion publique et comme levier du développement local. Dans ce contexte, il serait incompréhensible que la collectivité territoriale décentralisée ayant à sa tête des natifs de sa communauté, censés mieux connaître ses besoins, gère moins bien que l??Etat.