Les autorités de la région métropolitaine italienne du Latium ont décidé de suspendre toute forme de coopération avec le Centre national de recherche en épidémiologie et microbiologie Gamaleïa sur le vaccin russe Spoutnik V dans le contexte des événements en Ukraine. Cela a été annoncé par le ministre de la Santé de la région Alessio D’Amato.
« Nous suspendons la coopération sur le Spoutnik, car la science doit être au service de la paix, pas de la guerre, comme l’a dit le Pape », a déclaré le ministre ce vendredi, cité par le journal Repubblica. Le 13 avril 2021, l’Institut national des maladies infectieuses Lazzaro Spallanzani à Rome a signé un protocole de coopération de trois ans avec le Centre Gamaleïa, le développeur du vaccin Spoutnik V. L’objectif principal de l’étude conjointe était d’étudier les fonctions protectrices du médicament russe contre les variants du coronavirus. Il y a plus de 100 souches de coronavirus dans la base de données de l’Institut romain. Auparavant, l’Institut Spallanzani a déclaré qu’il était toujours indépendant dans le choix des projets de coopération scientifique.
La décision des autorités de la région de la capitale italienne du Latium de mettre fin à la coopération sur le vaccin Spoutnik V n’affectera pas le travail du centre Gamaleïa, mais pourrait ralentir les progrès dans la lutte commune contre la pandémie de coronavirus. Cela a été annoncé à TASS par le directeur du centre Alexandre Gintsbourg.
« Cette [décision de mettre fin à la coopération sur le vaccin Spoutnik V] n’affectera ni le travail des Italiens ni celui du Centre Gamaleïa. Mais cela affectera certainement certains progrès dans la lutte contre l’infection à coronavirus. Parce que nous avons eu une bonne coopération sur la définition et spécificité des vaccins et un cocktail d’anticorps contre un agent pathogène en évolution rapide. Tout le monde cherchera de nouveaux complexants, ce qui, bien sûr, prendra du temps. Cela entravera la réponse globale au coronavirus », a-t-il déclaré.
Selon M. Guintsbourg, le centre Gamaleïa n’a reçu aucune information officielle à ce sujet. Il a noté que cette décision était anti-constructive, car ensemble la Russie et l’Italie contreraient la pandémie beaucoup plus efficacement. Selon lui, le centre prévoyait également de coopérer davantage avec l’Argentine, la Chine et Israël.
« Cela n’arrêtera rien à l’échelle mondiale. Mais ces actions sont anti-constructives en termes de lutte contre de nouveaux variants de coronavirus en évolution rapide. Et je suis absolument sûr que ce n’est pas à l’initiative des collègues avec lesquels nous travaillons, mais ils ont dû s’adapter au contexte politique », a-t-il ajouté.
