Le retour du cacao

Actualité

Acculé par la chute des cours des matières premières des années 80 et 90, ballotté par la libéralisation de la filière, sacrifié à l??autel de la diversification des cultures, le cacaoyer renaît. Avec le début de la commercialisation, à grande échelle, des fèves, ce mois fait de nouveau planer de grands espoirs dans les bassins de production.

Après avoir stagné autour de 100 000 tonnes depuis les années 60, la production a franchi la barre symbolique des 200 000 tonnes au cours de la précédente campagne. Un pari gagné. Sur fond de nostalgie des années fastes du temps où l??argent du cacao transformait les campagnes et contribuait à la prospérité des villes. Cette embellie est imputable à une remontée des cours ayant permis, l??année dernière, des ventes autour de mille francs le kilogramme. Un prix qui, pour le moins, fait oublier au planteur le renchérissement des coûts des fongicides indispensables au traitement des cabosses. On doit aussi ce nouvel âge du cacao au gouvernement qui a pris des mesures correctives aux avatars de la libéralisation. Cette dernière avait laissé sans assistance le planteur, face à des profiteurs de tout poil, avec des conséquences néfastes sur la qualité et la dégradation du label Cameroun très prisé par les chocolatiers. Les mesures gouvernementales portent aussi bien sur la production que sur la commercialisation. S??agissant de la production, des appuis ont été apportés à des Gic en matière de lutte contre les capsides à travers le Projet d??appui à la protection du verger cacao café. Le Projet semencier cacao café et la Société de développement du cacao mettent, pour leur part, à la disposition des planteurs, des semences améliorées pour la création ou la régénération de plantations. Fruit du génie des chercheurs camerounais, ces semences sont celles d??une variété hybride, précoce, résistant davantage aux ennemis endémiques du cacao que sont les capsides et la pourriture brune. Ce cacaoyer de nouvelle génération est en outre susceptible d??arriver à la floraison au bout de 18 mois, pour un rendement pouvant plafonner entre 700 Kg et une tonne à l??hectare, si l??on s??en tient aux assurances que donnent ses promoteurs. En ce qui concerne la commercialisation, le gouvernement veille notamment au regroupement des ventes pour permettre aux planteurs d??écouler leur produit à un meilleur prix. C??est dans cette dynamique que s??inscrivent les textes publiés la semaine dernière par Luc Magloire Mbarga Atangana, le ministre du Commerce. Parmi ces textes figurent un arrêté relatif aux règles de commercialisation du produit et une lettre circulaire adressée aux autorités administratives des unités concernées, afin qu??elles veillent à l??observance de règles visant à promouvoir la qualité.
MONDA?BAKOA, Cameroon Tribune

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *