Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et européennes, de l’Immigration et de l’Asile, a critiqué les livraisons d’armes en Ukraine dans une interview accordée lundi à la radio Deutschlandfunk.
« Il est, à mon avis, absolument erroné de laisser entendre aux gens qu’il est désormais possible de niveler le déséquilibre militaire existant entre la Russie et l’Ukraine à l’aide d’armes. Je pense que cela ne marchera pas », a-t-il dit. Et d’ajouter que la majorité écrasante des pays membres de l’Otan voulaient éviter la guerre. Il ne faut pas se laisser guider par la « logique de guerre », mais promouvoir un règlement diplomatique de la crise, estime Jean Asselborne.
Selon lui, une éventuelle invasion russe de l’Ukraine ne serait pas une victoire pour la Russie. « Cela repousserait le monde entier à des années en arrière du point de vue de la diplomatie internationale », a souligné le ministre. « Aucun membre de l’Union européenne ne s’appuie sur sa propre logique militaire. Il nous faut maintenir la voie pour la diplomatie », a-t-il conclu.
Des déclarations récentes dans les pays occidentaux, ainsi qu’en Ukraine, ont fait état d’une possible invasion russe du territoire ukrainien. Le secrétaire de presse du président russe, Dmitri Peskov, a décrit ces informations comme une escalade de tension vide et sans fondement. M. Peskov a souligné que la Russie ne constituait une menace pour personne. Dans le même temps, il n’a pas exclu la possibilité de provocations pour justifier de telles déclarations et a averti que toute tentative de régler la crise dans le sud-est de l’Ukraine par la force aurait les conséquences les plus graves.
