Le ministre français des Affaires étrangères, Clément Beaune, a exclu la possibilité d’une adhésion accélérée de l’Ukraine à l’Union européenne sans que toutes les conditions prévues soient remplies.
M. Beaune a déclaré sur la radio Europe 1 mercredi qu’il n’y avait pas de procédure accélérée, pas d’entrée libre. Selon lui, l’Europe ouvre la porte, mais l’adhésion à l’UE exige la fin des hostilités, la reconstruction du pays, l’atteinte d’un niveau approprié de démocratie et d’économie.
Il a déclaré que l’Ukraine était confrontée à un long processus d’adhésion à l’UE, car elle doit obtenir une décision unanime de tous les membres de l’UE, y compris de la France, où un référendum pourrait être nécessaire.
Le 17 juin, la Commission européenne a recommandé au sommet de l’UE d’accorder le statut de candidat à l’Ukraine et à la Moldavie. Les pays de l’UE sont parvenus à un consensus politique lors de la réunion du Conseil des affaires générales de mardi sur l’octroi du statut de candidat à l’Ukraine lors du sommet d’adhésion à l’UE des 23 et 24 juin.
Comme M. Beaune l’a déjà signalé, le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne pourrait prendre de 15 à 20 ans. Il a déclaré que dans le cadre de l’initiative du président français Emmanuel Macron visant à créer une « communauté politique européenne », les Ukrainiens pourraient avoir accès à une partie des fonds européens destinés à reconstruire le pays après le conflit en attendant d’être admis dans l’UE.
En réponse à la proposition française, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitri Kouleba, a déclaré sur Twitter que Kiev n’avait pas besoin de « substituts pour le statut de candidat ». Il a déclaré que de telles propositions « démontraient une attitude de second ordre envers l’Ukraine et blessaient les sentiments des Ukrainiens ».