Jean Calvin Mbang Mbang: Voué aux gémonies pour avoir dit « Non » à Paul Biya

Jean Calvin Mbang Mbang

En recevant la quote-part destinée à sa communauté à Minkan, le chef de village a tenu à renvoyer un message fort à l’endroit des initiateurs de ce rendez-vous dédié à la rétrocession du don présidentiel à l’arrondissement d’Ebolowa 1er.

Pour demeurer sincère vis-à-v is de sa propre conscience, il en a saisi l’opportunité pour prioriser les attentes de ses populations qui sont plus l’accès à l’eau, l’électricité mais aussi la route. Trente-cinq villages étaient concernés par le don spécial du chef de l’Etat dans l’arrondissement d’Ebolowa I. Ce qui permit à chaque chef de village d’avoir, 01 carton de savon, 01 seau avec robinet, 03 seaux maçons, 17 cache-nez pour la lutte contre la propagation de la pandémie dans leurs villages. Plusieurs d’entre eux rétorquaient tout bas ce qui était pensé réellement, de par la quantité et la qualité du don. Ils se disent être exposés à la vindicte populaire de leurs communautés. Car, elles ont apprises que le don est du chef de l’Etat, et que les populations viendront se servir à la chefferie. C’est bien difficile pour que les chefs soient dédouanés à cet qui ressemble plus à une filouterie.

L’hypocrisie étant une seconde nature même dans les milieux des chefs traditionnels, chaque chef témoignait sa satisfaction en recevant le don destiné à son village quid à aller voir ce qui se passera sur le terrain. Mais Jean Calvin Mbang Mbang, chef de village de Minkan n’a pas perçu les choses comme ses autres collègues chefs. Ainsi, il a décidé de saisir cette occasion devant le préfet du département de la Mvila pour envoyer un message au donateur. En recevant ce don il dit : « d’une part, je remercie le chef de l’Etat parce qu’il a fait un grand travail pour tous.

Mais hélas, moi je suis au fond, au fin fond de ce pays. Je suis à la limite Ebolowa- Kribi ça, ça, ne m’intéresse pas ». Un silence traverse la place de cérémonie comme une onde de choc. Ils ont suivi ce qu’aucun être n’a jamais dit du coup, l’on y voit des représailles. Répliquant à l’intervention du chef qui est désormais enregistré dans la rubrique des « rebelles », Syliac Marie Mvogo préfet du département de la Mvila dit, « majesté, les actes du chef de l’état sont emprunts du sceau de la souveraineté, on ne les critiques pas, on ne les commente pas négativement.

Que cela soit une observation de votre part, vous dites merci un tiers vaut mieux que deux tu auras. Soyez un chef discipliné, sinon je vais vous enlever ». Le propos du chef de Minkan a fait un levé de bouclier dans les réseaux sociaux avec des interprétations diversifiées. Pour certains, quand certains chefs ont refusé le don de Kamto, on a dit qu’ils étaient valeureux, qu’ils étaient sincères vis-à-vis de leur conscience.

Dix-sept cache-nez pour un village, il faut le comprendre et inviter par-là, l’apport des élites, les âmes de bonne volonté à accompagner cette initiative du chef de l’Etat. La quantité dont déplorent les chefs ici, ne saurait provenir d’un seul donateur, c’est une union sacrée de tous pour cette lutte. Il faut noter que le propos du chef peut être diversement interprété selon qu’on est dans la langue-de-bois où alors sincère vis-à-vis de sa propre conscience. Maintenant, si le chef de Minkan subit de sévices par rapport à ce qu’il a dit, il s’agit là de la volonté de sa hiérarchie à passer le message de l’autorité, patron des chefs de villages aussi. En attendant, les chefs ont toutes les peines à repartir le don reçu.

Jacques Pierre SEH

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