Jacques Tiwa, également connu sous le nom de Nkrumah, était un ancien membre du parlement étudiant du Cameroun dans les années 1990.
Persécuté par le régime en place, il est contraint de s’exiler au Burkina Faso en 1993, puis au Mali en 1994 où il poursuit des études de médecine. Il s’installe ensuite au Sénégal où il étudie le commerce et la gestion d’entreprise.
Tout en exil, Jacques Tiwa s’engage dans la lutte pour la libération du Cameroun et fonde le Conseil National pour la Résistance-Mouvement Umnyobiste (CNR-MUN). Il lutte pour une Afrique unie, suivant les traces de son modèle, Nkrumah.
En 2004, Jacques Tiwa décide de retourner au Cameroun pour y ouvrir un cabinet d’expertise comptable à Douala, tout en continuant son combat pour la libération du pays. Il est le Coordonnateur National du Conseil National pour la Résistance/Mouvement Umnyobiste au Cameroun, ainsi que le Secrétaire National du CNR, participant à la réflexion et à la coordination du mouvement.
En février 2008, des émeutes de la faim éclatent au Cameroun, et Jacques Tiwa est assassiné froidement dans la rue, non loin du palais de justice de Ndokoti. Son corps est criblé de plusieurs impacts de balles. Selon des révélations ultérieures, les instigateurs de son assassinat seraient deux colonels sécurocrates du pouvoir de Yaoundé.
Depuis ces exécutions inacceptables, aucune poursuite judiciaire n’a été engagée contre les militaires et civils, commanditaires et exécutants de cette barbarie, dont les noms sont pourtant connus. Les familles des victimes, comme celle de Jacques Tiwa, ont rassemblé des éléments de preuve pour demander justice, mais ont été menacées et ont dû renoncer à porter plainte. Aujourd’hui, à l’occasion de la semaine des martyrs, il est important de se souvenir de ces victimes et de continuer à réclamer justice pour elles.