Des informations exclusives viennent éclairer d’un jour nouveau l’attaque sanglante perpétrée contre les forces camerounaises à la frontière avec le Nigeria. Selon des sources proches du dossier, l’opération meurtrière menée par le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) le 24 mars dernier à Woulgo a été minutieusement planifiée lors d’un rassemblement de combattants le jour même. Un témoignage rare qui lève le voile sur les méthodes glaçantes de l’organisation terroriste et la sophistication croissante de ses opérations aux portes du Cameroun.
La macabre préparation d’un attentat suicide coordonné
D’après les renseignements obtenus par 237online.com, le rassemblement des militants d’ISWAP a débuté le 24 mars à 11h, quelques heures seulement avant l’attaque. Un moment crucial de cette réunion : la désignation d’un kamikaze, présenté comme « celui qui rejoindra Dieu », chargé de conduire un véhicule piégé camouflé. Des prières collectives ont été organisées pour ce « martyr » volontaire, illustrant le conditionnement psychologique intense auquel sont soumis ces combattants.
« Le récit n’est pas loin d’un véritable lavage de cerveau », confie une source sécuritaire ayant analysé ces informations. La manipulation psychologique et religieuse apparaît comme un élément central dans la préparation des attentats-suicides, transformant des jeunes hommes en armes humaines prêtes à se sacrifier.
Une opération militaire sophistiquée utilisant des technologies avancées
À 16h, les différents groupes terroristes ont été répartis entre les secteurs de Borno et Woulgo. Des images montrent les combattants se dirigeant vers la frontière camerounaise, guidés par un drone léger de reconnaissance. Cette utilisation de technologies modernes pour coordonner leurs mouvements témoigne d’une évolution inquiétante dans les capacités opérationnelles d’ISWAP.
Le positionnement du véhicule piégé, exclusivement fabriqué par les experts en explosifs de l’organisation, a été réalisé à 18h. Selon les analystes, cette technique d’attaque combinant véhicule suicide et assaut coordonné est devenue la signature tactique du groupe dans la région du lac Tchad.
Une embuscade mortelle et un piège redoutable pour les renforts
L’explosion du véhicule kamikaze dans la nuit du 24 au 25 mars a servi de déclencheur aux affrontements violents qui ont suivi. Les assaillants, équipés de « matériel lourd et sophistiqué », notamment de dispositifs de vision nocturne, ont bénéficié de l’appui d’un drone de coordination survolant la zone des combats.
Plus troublant encore, selon les informations recueillies par l’équipe « Klein Reporters » sur le terrain, un groupe de terroristes avait été spécifiquement positionné sur une voie de secours menant au camp militaire. « Il y avait 90% de chances qu’un groupe de secours des soldats de Woulgo tombe sur une embuscade alors qu’ils allaient secourir leurs camarades », indique la source. Ce piège mortel, ciblant délibérément les renforts, illustre la planification méthodique et la connaissance approfondie du terrain et des procédures militaires par les assaillants.
Cette attaque complexe, marquée par l’utilisation de technologies modernes et une coordination impeccable, soulève de graves questions sur l’évolution des capacités opérationnelles d’ISWAP et les défis croissants auxquels font face les forces camerounaises et la Force multinationale mixte dans la région du lac Tchad.