Un vent d’espoir souffle sur la République centrafricaine (RCA) avec la signature, ce 15 avril 2025, d’une convention historique dans le secteur agro-industriel. Le montant ? 1,2 milliard de dollars (environ 800 milliards FCFA), destinés à la culture et à la transformation du manioc et de la canne à sucre. Derrière ce méga-projet, un acteur clé a joué les facilitateurs : Afriland First Holding (AFH), la filiale investissement du groupe bancaire panafricain Afriland First Group.
Alors que la Centrafrique cherche à relancer son économie après des années de crise, cet accord pourrait marquer un tournant décisif. Mais au-delà des chiffres impressionnants, c’est le modèle économique inclusif porté par AFH qui retient l’attention. Un modèle qui pourrait inspirer le Cameroun, voire toute la sous-région.
1. Afriland First Holding : L’architecte invisible d’un partenariat stratégique
Un rôle de facilitateur clé
Si le géant indien Mahasakthi Group est le principal investisseur, c’est bien AFH qui a rendu ce projet possible. Basée à Lomé au Togo, cette filiale spécialisée dans les investissements et le conseil stratégique a agi en véritable intermédiaire entre le gouvernement centrafricain et les investisseurs étrangers.
Concrètement, AFH a mené :
- Des études de faisabilité pour identifier les besoins et les potentialités du secteur agricole centrafricain.
- Une recherche ciblée d’investisseurs, aboutissant à la collaboration avec Mahasakthi, un conglomérat indien expérimenté dans l’agro-industrie.
- La structuration financière et juridique du projet, garantissant sa viabilité à long terme.
« Ce projet est holistique. Il ne s’agit pas seulement d’investir, mais de créer un écosystème durable », explique Dr Guy-Laurent FONDO, Président d’AFH.
Une expertise panafricaine au service du développement
AFH n’en est pas à son premier coup d’essai. La holding, qui appartient à Afriland First Group (dont le siège est au Cameroun), a déjà facilité plusieurs investissements structurants en Afrique de l’Ouest. Son atout ? Un réseau international et une crédibilité bâtie depuis plus de 40 ans par son fondateur, Dr Paul K. Fokam.
En Centrafrique, AFH a su convaincre grâce à :
✔ Une approche sur mesure, adaptée aux réalités locales.
✔ Une vision inclusive, intégrant petits planteurs et entreprises locales.
✔ Une garantie de transparence, essentielle pour attirer des investisseurs de cette envergure.
2. Un projet agro-industriel aux impacts économiques majeurs
Deux cultures prioritaires : manioc et canne à sucre
L’investissement se répartit en deux volets principaux :
- 200 millions $ pour le manioc (10.000 hectares, 5.000 emplois directs).
- 1 milliard $ pour la canne à sucre (20.000 hectares, 10.000 emplois directs).
Le volet manioc : sécurité alimentaire + électricité
- 100.000 kg de manioc produits par jour pour la consommation locale.
- 400.000 kg transformés en énergie, alimentant une centrale électrique de 10 MW.
Le volet canne à sucre : sucre, éthanol et électricité
- 162.000 tonnes de sucre par an (pour l’export et la consommation locale).
- 66,2 millions de litres d’éthanol (biocarburant).
- 60 MW d’électricité produite à partir des résidus de canne.
Un modèle social inclusif : 50% des terres réservées aux locaux
L’une des innovations majeures de ce projet est son volet social. Contrairement à certains investissements étrangers accaparant les terres, ici :
- 50% des surfaces cultivables (soit 15.000 hectares) sont réservées aux planteurs locaux.
- 3.000 agro-entrepreneurs seront formés et accompagnés.
- Une microbanque de développement sera créée pour financer les petits exploitants.
« Nous voulons que les Centrafricains soient acteurs de leur développement, pas juste spectateurs », insiste M. RAJKUMAR, Chairman de Mahasakthi.
3. Leçons pour le Cameroun : Peut-on reproduire ce modèle ?
Des similitudes frappantes avec le potentiel camerounais
Le Cameroun, comme la RCA, dispose :
- D’immenses réserves de terres arables (plus de 7 millions d’hectares inexploités).
- D’un besoin criant en investissements agro-industriels.
- D’une demande croissante en sucre et biocarburants.
Pourtant, les projets de cette ampleur y sont encore rares. Pourquoi ?
Les clés du succès à répliquer
- Un facilitateur crédible (comme AFH) pour attirer les investisseurs.
- Un équilibre entre grands groupes et petits producteurs.
- Une intégration verticale (production + transformation + énergie).
« La Centrafrique montre la voie. Le Cameroun a tous les atouts pour faire encore mieux », analyse un expert économique basé à Douala.
Un projet qui pourrait faire école
Cet investissement de 1,2 milliard $ en Centrafrique est bien plus qu’un simple contrat. C’est :
✅ Une preuve que l’Afrique peut attirer des capitaux structurants.
✅ Un modèle de partenariat gagnant-gagnant (États + investisseurs + populations locales).
✅ Une vitrine pour Afriland First Holding, qui confirme son rôle de catalyseur d’investissements en Afrique.
Reste à voir si d’autres pays, comme le Cameroun, sauront s’en inspirer.